On y est: les illuminations ont repris leur bon droit dans nos rues, les températures dégringolent, le covid est de retour, et Mariah Carey s’égosille dans nos sonos: les fêtes de fin d’année sont à nos portes. Dans deux semaines, ce sera la valse des volailles, des buches et de la gastro, autour de repas de famille qui vont s’avérer être la torture annuelle pour les couples sans enfant (et qui n’ont pas choisi de l’être).
Infertilité, deuil périnatal, années de PMA dans les pattes et bébés décédés in utero ne rendent pas exactement les fêtes de fin d’année plus fun à vivre pour nous. Si je devais être honnête, c’est en vérité tout le contraire: depuis bientôt deux semaines, nous nous préparons mentalement à devoir répondre aux questions déplacées (« s’agirait de pas trainer« , « vous en ferez d’autres« ), aux remarques grivoises de tonton Gérard ( « vous avez perdu le mode d’emploi? » ) et aux regards inquisiteurs (la PMA fait gonfler le ventre, sachez-le).
Les fêtes de fin d’année, c’est Miss France en plein Squid Games: il faut éviter les balles (« ta femme, je peux te la mettre enceinte sans problème si vous y arrivez pas« ), nouer des allliances pour tenir jusqu’à la fin de la soirée (« maman, je peux t’aider à ouvrir les huitres?« ) (au pire, on finira aux urgences), et savoir quand sacrifier plus faible que soi (« Jenni, parle-nous de ta recherche d’emploi« ) le tout sur notre 31 et en gardant le sourire.
Nous allons passer la soirée à scanner: entre la cuisine occupée par la tante inquisitrice et le salon avec la belle-soeur enceinte, je vais où? (Dans le jardin, on ira avec les fumeurs dans le jardin: oui il fait -5, oui on ne fume plus depuis 5 ans, mais à défaut d’avoir chaud et de sentir la rose, on a la paix).
Alors si vous connaissez un couple sans enfant, ou qui vient de perdre son bébé, soyez l’allié.e de la soirée: offrez leur une place dans une zone sécurisée à table (donc pas à côté de la belle-soeur qui va annoncer sa grossesse) (elle vient de débouler avec un t-shirt « baby on board » et vous jure avoir une « grande annonce » depuis 3 semaines, ne dites-pas que vous ne saviez pas), occupez-les avec la mise en place des plats ou la déco du salon, et soyez-là si les questions gênantes fusent pour détourner l’attention (« et si on ouvrait les cadeaux?« ).
Et à vous, couples concernés, j’ai aussi envie de vous dire que oui, vous avez le droit de ne pas aller à cet énième repas de fêtes si vous ne vous en sentez pas la capacité cette année. Cela ne fait pas de vous de mauvaises personnes, et vous avez aussi le droit de profiter de Noel en amoureux à la maison, à votre rythme, et selon vos conditions.
Lectrice de tes articles depuis ton mariage, j’allais passer sur ton blog pour te souhaiter de joyeuses fêtes avec ta ladie, en lisant ça je me dis que c’était peut-être mal venu … disons que j’envoie une pensée bienveillante à toi et à ton mari et souhaite plein d’étoiles dans les yeux de ta petite Kate.