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Nouvelles en vrac (avec des larmes et du maquillage)

Voilà, la belle aventure de Sous Notre Toit, de Dans Ma Tribu et de Mademoiselle Dentelle s’achève. Sur la pointe des pieds, après 8 ans (en ce qui me concerne) de bons et loyaux services. Je sais que tout a une fin, et cette fin là ne me surprend d’ailleurs qu’à moitié. Il n’empêche: ça me fait quand même tout drôle, que les sites avec lesquels j’ai commencé à bloguer, s’arrêtent ainsi. Même si je n’écrivais plus que trop rarement à mon gout dessus, ils étaient pour moi un peu comme un abri, un espace totalement sécurisé sur lequel je pouvais venir déposer quelques bouts de récits, quand l’envie et l’inspiration me prenaient.

La galaxie Dentelle, c’est donc fini, mais il me reste encore quelques adieux en bonne et due forme à faire dans les jours qui viennent – on en reparlera donc et je n’irai pas plus loin pour aujourd’hui.

 

Sans transition, cette sortie de confinement aura eu pour nous comme un gout de « restez chez vous ». Nos entreprises respectives ne nous feront probablement pas revenir avant la rentrée de septembre (à raison, d’ailleurs – je réalise ma chance de pouvoir travailler dans un environnement sécurisant), il en va de même pour l’école de Kate. Je ne prendrai pas part aux débats enflammés qui ont lieu depuis quelques jours sur les réseaux sociaux (« faut-il oui ou merde remettre ses enfants à l’école? »), nous n’avons même pas à nous poser la question puisque l’école de notre fille ne rouvre que pour un effectif extrêmement réduit – sans Kate, donc. Ce qui me rassure tout en nous maintenant dans un état de télétravail/ garde d’enfant (ne rayez aucune mention inutile) constant. Voilà, nous faisons bien évidemment de notre mieux compte tenu des circonstances (j’insiste: nous sommes chanceux et privilégiés), mais je ne vous cache pas que le niveau de concentration lors des réunions est quelque peu chamboulé de mon côté.  Je sens surtout que la demoiselle commence à en avoir un petit peu marre de nous. La cohabitation se passe bien, mais je me rends compte jour après jour que, si nous avions quelques 32 ans de moins, nous gagnerions des points d’estime. Bref, elle se fait chier, et je ne peux même pas lui en vouloir.

 

Last but not least, j’en profite pour répondre à une question qui m’est très régulièrement posée par ici ou sur à nos étoiles: je vais bien, relativement bien, même si le moral flanche encore parfois. A un tout petit détail près.

J’aimerais vous dire que je suis restée stoïque et que je n’ai pas ravalé mes larmes en claquant toute ma prime annuelle dans des dépenses parfaitement inutiles, mais ce serait vous mentir. J’ai craqué: besoin de réparation narcissique. Besoin de me chouchouter. Besoin de prendre soin de moi. Besoin de rien envie de tout. Je me suis ainsi retrouvée à acheter coup sur coup un nouveau sac (dont je n’avais absolument pas besoin), une paire de chaussures (jaunes) (pour le moral), et pas moins de 5 palettes de maquillage (je vous laisse googliser « utilité marginale décroissante », mais je pense que vous aurez compris le principe).

Et je sais ce que vous êtes en train de vous dire: « mais elle nous a fondu un boulon la pauvre, des nouvelles chaussures en plein confinement, mais elle est complètement con ». Attendez! C’est que ce n’est pas fini, comme dirait l’autre. C’est qu’il faut que je vous avoue le dernier achat. La final touch. La cerise sur le gâteau au yaourt (sans farine) (et sans yaourt). The ultimate craquage.

Je me suis également acheté un nouveau rouge-à-lèvres.

Donc la moitié du globe est partie pour sortir le visage à moitié recouvert pendant les 6 prochains mois, les chaines infos sont en boucle sur la qualité des masques fournis aux parisiens, les 3/4 de mes copines se sont reconverties dans la fabrication de masques en tissus, l’humanité toute entière ne parle d’ailleurs que de MASQUES, « Mais ou va-ton s’acheter des MASQUES? », « Mais comment faire pour porter le MASQUE en toute sécurité? », « Peut-on encore sortir sans MASQUES? ». Des masques partout, à la télé, dans la rue, sur les réseaux sociaux. Masques, masques, MASQUES.

Mais la meuf s’achète un nouveau rouge-à-lèvres. Voila.

J’aimerais vous dire que cet achat était purement militant, une envie de faire acte de résistance en pleine pandémie. J’hésite plutôt entre « déni total » et « connerie spectaculaire » de mon côté, mais voyons le bon côté des choses: je n’aurai jamais été si bien maquillée de ma vie. C’est quand même con que personne ne puisse le voir.

En attendant, si vous me cherchez je serai chez mon psy.

 

Cet article a 6 commentaires

  1. Virg

    LOL merci pour le fou rire, je viens de passer une journée marathon à chercher un logement à 150 bornes de chez nous, mari, bb et chien en bagages, vraiment merci du coup 🙂

  2. Claire

    Je ne trouve pas que tu sois folle ; après tout, tu as le droit de te faire belle pour ton mari et ta fille. Et même pour toi-même ! Si ça t’a fait plaisir de t’acheter ce maquillage, et que ça t’a permis d’alléger ta peine pendant 5 secondes, franchement, tu as bien fait.
    Mais continues à nous raconter ce genre d’aventures, j’ai bien ri en te lisant 😀

  3. Madame Poops

    Je suis infirmière à domicile. Je porte donc le masque pour effectuer ma tournée… tous les matins (TOUS) je prends un bon 5 mn pour choisir et appliquer mon rouge à lèvre, qui rehausse mon make up des yeux…. tout ça pour enfiler mon masque à 6h45 jusqu’à 13h…. voilà voilà!

  4. Gaudillière Marylène

    Merci pour tes articles. C’est la deuxieme fois que je tombe dessus, la nuit, alors que je suis en train de chercher une parole réconfortante sur le net, comme s’il etait possible de tomber sur une formule magique qui pourrait me redonner le goût.
    Ce sont les seuls qui m’ont fait sourire et pleurer en même temps, mais au moins sourire. J’ai enterré ma petite fille le jour du printemps. Je peux te dire que pour moi la nature est une… . Madame renaît en me volant mon premier bébé, née à terme, sans vie, le 12 mars. Alors oui, le monde s’est arrêté rien que pour elle. Mais bon, ça ne répare que dalle.
    Précédemment, j’ai fait une fausse couche tardive. Et je réalise seulement, notamment en te lisant, que je ne suis peut-être pas au bout de mes peines. J’ai bientôt 39 ans, et le problème pourrait être génétique. J’attends : des réponses, des solutions mais j’ai du mal à me raccrocher à des espoirs. Je n’ai pas confiance.
    Je n’ai pas osé balancer à la face du monde la joie d’attendre ma petite Trixie. J’aurais dû en profiter. Maintenant, c’est comme si ma vie ne servait plus à rien. Ce déconfinement me pèse. J’ai l’impression que trop de bébés sont nés pendant ces 2 mois. Du coup, je ne veux pas sortir. Alors je commande sur internet. Pour les fringues, c’est mort, je grossis toutes les semaines, comme si je ne me sentais pas assez nulle comme ça.
    J’ai l’impression que je n’ai qu’une chose à faire : attendre et si ça se trouve, ce satané « monde d’après  » restera aussi vide. Qu’est-ce que je peux bien faire de ma peau ?
    Merci pour ce petit moment à, moi aussi, raconter un bout de ma vie.
    Je ne comprenais pas trop jusque là pourquoi j’avais moi aussi envie de le faire. Maintenant je sais, ça m’a fait du bien, comme un petit temps pour faire connaître ma petite Trixie.
    Et partager mes ressentis sur cette periode dont on nous parle tous les jours, et nous donne envie de crier  » non, je n’ai pas vécu le confinement comme toi ».

    1. Julie

      J’ai juste envie de te faire un gros câlin virtuel. <3
      (Et vive le shopping en ligne)
      (Et la nature est une truie).

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