Cons finement (3ème semaine)

Je vous ai fait la version (vachement) moins fun du confinement la semaine dernière, mais revenons un peu à nos moutons. Le confinement en mode survie avec un enfant de 4 ans et demie, donc.

Lundi (15 ème jour)

Sensation de compter les semaines de confinement en années chien (1 jour de confinement = 7 jours de la vraie vie), qui ne risque pas de s’arranger avec les dernières recommandations du gouvernement visant à nous garder chez nous pendant un total de 6 longues semaines. Je lis partout que nous serons tous à moitié fous d’ici la (je ne sais pas pour le commun des mortels, mais pour les parents d’enfants en bas âge c’est une quasi certitude). La folie ne nous guette pas encore cependant, quoique j’ai failli pleurer d’émotion en voyant qu’il restait 3 packs de farine au Naturalia du coin hier aprem. Je n’ose imaginer mon état quand il faudra que j’aille racheter du PQ.

Sinon ici tout va bien, nous continuons de divertir Kate à coup d’atelier pâtisserie tous les après-midi et de sessions Pat Patrouille à volonté pour tenter de continuer à poursuivre un semblant d’activité professionnelle la journée. Ces triples journées enfant/boulot/ménage sans fin m’ont déjà amené leur lot de nouveaux cheveux blancs, couplés de quelques kilos supplémentaires (les gâteaux). Ce qui m’amène à la conclusion suivante: je ne sais pas ce qu’il adviendra de notre santé mentale d’ici le mois de mai, mais une chose est sure: nous serons tous plus vieux, plus gros – et très mal coiffés. Pas sure que le glamour à la française continue de faire rêver les touristes, s’ils reviennent un jour.

Mardi (16 ème jour)

Grosse frayeur hier soir, quand Kate a renversé l’intégralité de son verre d’eau sur le clavier du Mac. L’incident nous a valu quelques années d’espérance de vie en moins, avec l’occasion de revivre en très accéléré les célébrissimes 5 étapes du deuil: le déni (« NOOOOOON »), la colère (« ne pas crier sur l’enfant, ne pas crier sur l’enfant, ne pas crier… »), la négociation (« si ça se trouve l’eau n’a pas réellement atteint le clavier? »), la dépression (« meeeerde, mon panier sur Vente Privée va expirer ») et enfin, l’acceptation (« bon, ben y’a plus qu’à recopier les attestations de sortie à la main »). Le tout en 5 minutes montre en main.

Très fière de nous cependant: sous le choc, nous sommes restés totalement mutiques, ce que Kate a semble-il interprété comme un signe de gravité relativement moindre. Nous avons eu beau tenter de lui expliquer pourquoi eau et ordinateurs ne font pas bon ménage, et en quoi il était plus que recommandé de ne jamais recommencer pareille sottise bordel de chiottes de sa mère, la demoiselle a malgré tout passé le reste de la soirée à nous répéter « ben, c’est pas grave! » en haussant les épaules.

Note to self: je ne sais pas si crier rentre dans le cadre des violences éducatives, mais une chose est sure, cela signe le niveau de la connerie sur une échelle de Richter propre aux enfants.

 

Mercredi (17 ème jour)

Hier soir (décidément, nos soirées sont bien agitées), hier soir donc, Jean-Mi a tenté de coucher Kate. « Non, je veux maman ». « Mais pourquoi? » « Parce que c’est ma préférée ».

Jean-Mi est donc présentement enfermé dans la chambre – en train de bouder, ou alors de modifier son testament, allez savoir.

Sinon nous sommes officiellement à court de sucre, de farine et d’oeufs. L’atelier pâtisserie de cet après-midi promet d’être quelque peu créatif. Pas sure de réussir à convaincre Kate qu’un gâteau de flocons d’avoine et de banane noircie sera aussi gourmand que son marbré adoré, mais j’envisage cependant sérieusement de soumettre l’idée pour une prochaine épreuve Top Chef (« vous allez me cuisiner un plat 3 étoiles avec les reste d’un placard en plein confinement, GO », « alors il me reste un demi avocat, de la cervelle de veau et un peu de farine de sarrasin, je pense partir sur un fondant avec une pointe de miel pour la gourmandise avec un espuma de coca cola dégazé au fond du frigo »). La famine ne nous guette pas encore, mais pas sure que le reste de la semaine soit un régal total.

Cuisiner avec du beurre et de la farine, c’est so 2019.

Jeudi (18 ème jour)

Nous sommes parvenues à descendre quelques minutes dans le hall de l’immeuble, pour nous aérer un peu la tête. Kate a failli pleurer de bonheur quand nous avons croisé notre voisine, en compagnie de son adorable petite fille de 3 ans – les pauvres enfants uniques sont complètement isolés de leurs congénères en cette période de confinement, autant vous dire que les choupinettes s’en sont donné à coeur joie. L’occasion pour nous, pauvres mamans, de tenter de leur faire respecter un semblant de barrière de sécurité sanitaire (« Kate, ne METS PAS TON DOIGT DANS LA NARINE DE TA COPINE »). Echec total, si vous ne vous en doutiez pas encore.

Sinon je ne sais pas pour vous, mais à force d’écouter à quasi longueur de journée des chansons Disney, l’algorithme de Deezer me prends manifestement désormais pour une enfant de 10 ans. Se cogner du Dylan pendant des années pour se retrouver avec du Kids United en lecture aléatoire, ça fout les boules, quand même.

 

Vendredi (19 ème jour)

Sinon Philipine, la maitresse de Kate nous envoie chaque jour un petit exercice à faire avec les enfants. Dans un grand moment d’insouciance – et de laxisme aigu compte tenu des actualités de ces derniers jours, j’avoue ne pas y avoir prêté d’attention particulière. Las: je viens de recevoir un mail me demandant si « tout va bien », façon polie de nous demander « mais qu’est-ce que vous foutez? ». Ok, compris. Le problème, c’est que Kate semble moyennement emballée par ses « devoirs » à faire à la maison. Je me demande à quel point ce sera grillé si je colorie moi-même ce putain de tangram avant de l’assembler (en dépassant un peu, ça passe, non?).

Ne vous y méprenez pas: Kate « taffe »quand même un peu grâce à ses cahiers d’activité. Le problème, c’est que ceux achetés au tout début du confinement arrivent à leur fin. Dans un grand élan d’optimisme, me voici à cliquer sur le site de la Fnac pour tenter d’un acheter un nouveau.

La photo suivante parlera d’elle-même.

Je ne sais pas si le cahier est cousu de fil d’or, mais à ce prix là, il a intérêt à être livré avec son propre chauffeur et une bouteille de Champagne. Millésimée, please.

On se retrouve la semaine prochaine. <3

 

Cet article a 3 commentaires

  1. Cricri2j

    Ah ah j ai tenté de trouver un jeu sur le site de la Fnac et il valait son pesant de caviar aussi.

    Je vais tenter de lui faire compter les lattes du parquet en attendant.

  2. Janie

    Hihi j’ai écrit un haïku sur la farine la semaine dernière, quand mon mari (mon héros) a réussi à m’en trouver 2 kg !!

  3. Weena

    Je dois reconnaître qu’en cette période de confinement, je bénisse les 20 mois d’ecart entre FeuFollet et LutinCoquin , et la boutique de vrac associée à un moulin

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