Journal d’une fausse-couche

J’ai failli intituler cet article « j’ai testé pour toi: faire une fausse-couche tardive en pleine pandémie », mais je me suis dit que j’allais spoiler quelque peu le contenu à venir. Je me suis surtout dit que, si la parole autour des fausse-couches précoces ou tardives se libère, il est malgré tout peu fréquent de trouver des informations fiables et complètes sur ce qui t’attend réellement si tu dois malheureusement toi aussi en passer par la. Alors, après avoir tant eu peur de mon côté, je me suis dit que ceci pourrait sans doute t’aider.

Mardi 24 mars

Nous voici en plein confinement depuis plus d’une semaine maintenant, et les choses vont de mal en pis. Le gouvernement décide de durcir les règles en vigueur, et de n’autoriser que les sorties en cas de force majeure, y compris dans le cadre de l’accès aux soins.

Problème: j’ai une échographie du 4ème mois prévue le lendemain. Cette échographie, elle n’est pas obligatoire, mais compte tenu de nos antécédents, et malgré le fait que cette grossesse ne soit plus considérée comme à risques puisque issue d’un don d’ovocytes, j’ai demandé à l’obtenir. A ma très grande chance, l’échographiste a accepté. Je remercie encore le Ciel aujourd’hui qu’il l’ai fait (on y revient en fin d’article).

En revanche, les consignes du gouvernement sont floues, elles: aurai-je seulement le droit de me rendre à mon examen? Est-il considéré comme urgent et prioritaire? Pas simple de s’y retrouver, dans ce contexte de confusion totale. J’appelle le secrétariat: oui, les RDV sont maintenus, mais bien veiller à respecter les mesures de sécurité et à me munir de mon attestation de sortie. Je souffle un bon coup – je ne sais pas encore ce qui m’attend.

Mercredi 25 mars

Je dois me rendre seule au cabinet de l’échographiste. Les consignes sont claires: aucun accompagnant n’est autorisé. Les visites ont également été espacées pour que les patientes aient à peine le temps de se croiser. La salle d’attente a même été fermée: il faut patienter dehors (heureusement, il y’a une petite cour) avant de recevoir ses résultats.

Je suis donc reçue dans une ambiance quelque peu surréaliste (qui ne fait que démarrer – le reste de la semaine sera à cette image): me voici avec un masque tout simple sur le nez (au moins, ils m’en ont donné un), mon médecin lui même le visage à moitié dissimulé.

On fait un récapitulatif rapide de mon dossier: 2 IMG à 5 et 6 mois de grossesse, une petite fille en pleine forme, et une grossesse de la dernière chance avec don de gamètes.

A peine installée sur la table, à peine la sonde posée sur mon ventre, à peine l’image projetée sur le grand écran, je le vois tout de suite: le bébé ne bouge pas. Aucune activité. Aucun mouvement. En 4 grossesses, j’ai eu mon lot d’échographies: je sais donc par expérience qu’un bébé, à 3 mois et demi de grossesse, ça gigote un minimum à l’image. Même endormi, on perçoit des mouvements, des signes de vie, un rythme cardiaque.

En quelques secondes seulement, je comprends ce que l’échographiste n’a pas encore eu le temps de me dire: le bébé ne vit plus. « J’ai bien peur que la grossesse n’évolue pas correctement » me dit avec beaucoup de délicatesse le médecin. « Je sais, j’ai vu. Le coeur ne bat plus ».

Je ravale mes larmes pendant que le médecin appelle immédiatement ma gynécologue: le problème, c’est que les mesures à l’écran montrent que la grossesse est arrêtée depuis au moins deux semaines. Je ne le mesure pas encore, mais à ce stade, il y’a potentiellement urgence. Pendant qu’ils discutent par téléphone des mesures prises à l’échographie (qui permettront de savoir si je dois accoucher ou subir un curetage), je préviens mon mari par téléphone. Lui est à la maison, en train de garder notre fille entre deux réunions par téléphone. Pas vraiment les conditions idéales pour annoncer le pire, mais le faire en rentrant, en larmes et devant Kate, 4 ans et demie, serait encore pire.

Alors mon mari met notre fille devant un dessin animé, le temps de lui annoncer la nouvelle.

Je sens l’échographiste réellement désolé, compte tenu de notre parcours. Une fausse-couche à 3 mois et des poussières, ce n’est pas si rare, non. Mais ce n’est pas si fréquent non plus. Passée l’échographie du premier trimestre, « normalement », on s’attend à ce que le risque de fausse-couche soit révolu. A ce que la grossesse se poursuive dans les meilleures conditions.

Je sors du cabinet démunie, et totalement découragée avant de sauter dans un taxi. « Alors, c’est pour bientôt? » me demande le chauffeur avec un grand sourire. « Non, je viens de faire une fausse-couche ». Nous rentrons dans un silence total, au milieu d’un Paris semi désert.

Mais cette journée marathon est loin d’être finie pour moi. En milieu d’après-midi, ma gynécologue m’appelle: je dois me rendre à l’hôpital voir l’anesthésiste et l’obstétricien de garde. Parce qu’avec les mesures de confinement en cours, des rotations sont effectuées: seul un médecin de garde est autorisé à rester, c’est donc un parfait inconnu qui s’occupera de moi cette fois ci. Elle en profite néanmoins pour m’expliquer que je n’accoucherai pas, cette fois-ci: je serai opérée sous anesthésie générale pour me permettre de sortir dans la journée et d’éviter de choper le virus. Et puis aussi pour m’éviter un nouvel accouchement, bien plus traumatisant qu’une anesthésie générale.

Nouveau taxi, nouvelle question enthousiaste: « ah vous êtes enceinte? De combien? ». Rebelotte: « Non, le bébé est décédé ». Cette fois-ci le chauffeur semble réellement compatissant: en arrivant sur place, il me propose carrément de m’attendre devant l’hôpital pour me ramener chez moi ensuite. Adorable, mais je refuse poliment.

J’arrive donc dans un hôpital confiné, quasiment désert: seuls les patients en cours de soin sont autorisés dans l’établissement, aucun accompagnant n’a le droit de franchir l’entrée. Les couloirs sont vides, l’ambiance totalement bizarre. Je finirai par comprendre que cet hôpital (privé) est plus ou moins en attente de la vague de patients qui ne manquera pas d’arriver en raison de l’épidémie.

Je poireaute néanmoins deux heures dans un couloir, le médecin ayant été appelé sur un accouchement. Le temps d’entendre la seule autre femme enceinte du service pleurer parce qu’une sage-femme a oublié son rendez-vous (bichette, si tu savais…). Je rencontre aussi dans la foulée une anesthésiste, qui remplit mon dossier en m’expédiant à moitié et sans trop rien m’expliquer. Quant au gynécologue de garde, il se met à me regarder comme une bombe prête à exploser à tout moment à l’écoute de mon dossier (2 IMG et une fausse-couche tardive, ça commence à devenir lourd, je le reconnais). J’ai l’impression d’être devenue un cas clinique.

On me donne un médicament pour ouvrir le col (que je connais bien, pour l’avoir pris lors de mes 2 IMG), et je repars la tête pleine de question, épuisée. Et dire que ce matin encore je pensais ne passer qu’une simple échographie de contrôle.

Jeudi 26 mars

La journée est calme, je la passe donc à digérer la nouvelle de la veille. A Kate, nous avons expliqué le bébé était trop petit, et trop fragile, pour continuer de grandir. Elle semble triste et déçue, bien évidemment, mais je la sens surtout inquiète de voir ses parents si désemparés. Avec le confinement, nous sommes obligés de rester à la maison: impossible de sortir avec elle au parc pour permettre à l’autre de souffler. Alors j’essaie de ne pas pleurer devant elle et de me cacher quand j’ai besoin de faire un break.

Mon autre souci, c’est que les comprimés pris la veille pour ouvrir le col me rendent hyper malade. Je suis nauséeuse, je vomis, j’ai l’impression de ne plus tolérer aucun aliment.

Je file au labo de l’hôpital faire une dernière prise de sang avant l’opération du lendemain, l’occasion de croiser le gynécologue de garde. Une idée lumineuse me traverse la tête à ce moment-là. « Docteur, il faudra être à jeun demain matin? ». « Mais bien évidemment, plus rien après minuit! ». Quand je vous le disais, que j’avais été expédiée par l’anesthésiste.

Vendredi 27 mars

Le curetage est prévu vers midi, je me réveille après une très mauvaise nuit, encore plus malade que la veille. Etre à jeun n’arrange strictement rien, bien au contraire: les nausées sont incroyablement violentes. Quant à l’opération, j’ai tellement peur d’être sous anesthésie générale que j’en viens sur le moment à me dire que j’aurais de nouveau préféré une péridurale avec accouchement (au moins, ça, je connais). Je saute dans un taxi, en priant les dieux des VTC que celui-ci ne soit pas d’humeur bavarde.

J’arrive donc à l’hôpital, où je suis immédiatement admise en service d’hospitalisation de jour. Je patiente dans ma chambre (en solo, ouf), tandis que l’infirmière et l’anesthésiste de garde se succèdent pour me poser quelques questions. Le temps est long, je suis affamée, et en même temps la nausée monte dés que je fais le moindre mouvement… je n’aime pas cette journée.

Enfin, le brancardier arrive pour m’emmener au bloc. Là, à peine arrivée, je fonds en larmes. J’ai peur, je ne veux pas être là, je voudrais que tout soit déjà terminé. Et puis c’est comment, d’être anesthésiée? Est-ce que je risque de me réveiller pendant? Et si j’avais quand même mal, même endormie?

L’anesthésiste comprend tout de suite que je suis plus apeurée que triste: il se met donc à faire des blagues avec le reste de l’équipe, pour me détendre un peu. Et ça marche: en les voyant faire de si mauvaises vannes, je me dis que vraiment, cela doit être une opération de routine pour qu’ils soient aussi détendus – donc pas vraiment risquée.

« Vous me prévenez quand vous m’endormez, hein? »

Oui oui… tu parles, Charles. Une fois installée sur la table, l’anesthésiste me tend un masque « avec un peu d’oxygène, allez-y, respirez, ça va vous aider ». (Je te vois ricaner derrière ton écran: oui, je l’ai cru. C’était ma première anesthésie générale, aucun moyen de savoir ce qui m’attendait).

J’ouvre les yeux en salle de réveil: une heure et quart s’est écoulée, je ne me suis rendu compte de rien, pas même que je m’endormais. Premier soulagement: c’est fini. Deuxième soulagement: pour le moment, je n’ai pas mal. Je réponds mollement aux questions posées par l’infirmière, avec l’impression d’une légère nausée lorsque j’essaie de bouger la tête. Je demande « tout s’est bien passé? » « Oui, très bien »; « Mais ça a duré plus longtemps que prévu, non? » « Non, non… » Je fixe l’horloge sur le mur: chaque fois que je cligne des yeux, il s’écoule 5 minutes. Je comprends que je suis encore sérieusement dans le gaz…

J’écoute ce qui se passe dans la salle, les infirmières parler « du prélèvement, attention, il faut bien l’envoyer au labo, hein ». Un prélèvement, quel prélèvement? Je suis dans les vapes, nous sommes 3 dans la salle, ils doivent parler d’une autre patiente. J’écoute l’infirmière passer d’un patient à l’autre, demander d’un air ouvertement sceptique à mon voisin de brancard si « vous êtes bien à jeun monsieur, hein? ». Ce dernier de répondre mollement « moui moui ». Oh toi mon petit pépère, tu t’es fait une tartine avec ton café-crème et ton croissant du matin. Et puis j’entends l’infirmière énumérer le dossier du patient à sa collègue venue pour la relève, et je comprends: ce monsieur en a vu d’autres. C’est pas une tartine avec un café qui va lui faire peur avant une intervention en ambulatoire.

Je les entends parler du prélèvement (décidément, je ne sais pas à qui il est, mais il a l’air important celui-là), de la nouvelle arrivée encore endormie après sa césarienne. Je vois mon voisin à la tartine partir avec son brancardier, et puis vient mon tour de revenir en chambre. On me sert un déjeuner réchauffé, avec une ile flottante de couleur bleuâtre. Je mange mollement – je suis affamée, mais je sens que mon estomac n’a que moyennement envie de coopérer. Je laisse mon dessert sur le plateau – aucune envie de revenir pour une infection alimentaire dans quelques heures, merci. J’ai eu ma dose de vomis ces trois derniers mois, vous me permettrez de faire un break.

 

 

Bon appétit bien sur

 

Quand je parle, j’ai la voix de Barry White. L’infirmière sourit et m’explique que j’ai été intubée (ça non plus, personne ne m’en avait parlé).

L’anesthésiste passe, c’est la fin de sa garde. Je lui dit « alors, il parait que tout s’est très bien passé? ». « Alors non, pas tout à fait ».

Et de m’expliquer que mon placenta était vraiment très infecté, et qu’ils ont du emmener un prélèvement (« aaaah »…) au labo pour comprendre de quoi il retourne. Je me refais le film en accéléré dans ma tête: un bébé décédé depuis plusieurs semaines déjà, une infection bien en cours, et pourtant, absolument aucun symptôme. Rien, nada. J’ai les mots « choc sceptique », « pas passée loin » qui me viennent en tête, mais pour le moment, je refuse d’y penser. J’ai encore trop de choses à gérer en tête pour commencer à paniquer de ce qui aurait pu m’arriver. L’anesthésiste part, l’infirmière le relaie, puis le gynécologue.

C’est un monsieur que je sens très occupé, très expérimenté aussi. Quand je lui dis « il parait que j’ai fait une infection? », il botte en touche. « Moui, on a vu que le liquide amniotique était un peu coloré, on a envoyé ça au labo ». Qui croire? L’anesthésiste, qui me parle d’un placenta très infecté et qui n’en est pas à son premier curetage? Ou un gynécologue que je ne sens pas très communicatif? Je tente malgré tout ma chance: « Ca s’est infecté par ce que le bébé était décédé, ou c’est une infection qui a tué le bébé »? Je le vois hésiter, je sens qu’il n’a aucune envie d’expliquer à sa patiente que son bébé aurait pu aussi la tuer. Qu’il n’y aura sans doute aucune explication à son décès. Je le comprends, ce n’est pas une discussion agréable. Je n’aurais pas aimé être médecin.

Il m’annonce également qu’un caryotype a été demandé, compte tenu de nos antécédents. J’apprécie le geste, je le remercie.

En conclusion: le post-op et le moral

Je rentre chez moi très fatiguée, Jean-Mi est venu me chercher. La soirée se passe bien, j’ai de la chance: je n’aurai que très peu mal. Mais je reste avec des questions plein la tête: est-ce que l’infection a tué mon bébé? Ou n’est-elle que la conséquence de son décès? Combien de temps me restait-il avant de déclarer un choc sceptique? Elle était où, cette putain de fièvre sensée me prévenir que quelque chose n’allait pas?

Pour le moment, je n’en sais pas plus. Les analyses répondront à certaines questions, mais j’ai suffisamment d’expérience pour savoir que beaucoup de questions demeurent sans réponse en matière de deuil périnatal. Qu’il est plus sage de ne pas chercher à trop s’accrocher aux « pourquoi? », mais plutôt aux « comment? ». Comment reprendre une vie normale après 3 mois et demie à être enceinte. Comment me projeter dans un futur proche: en essayant de nouveau d’avoir un bébé? En renonçant pour ne plus mettre ma santé mentale et physique en danger?

J’ai déjà la réponse à cette dernière question: je m’arrêterai là. 4 grossesses, dont 2 IMG et une fausse-couche tardive, ça fait beaucoup pour un seul couple. Nous avons l’immense chance d’être les parents d’une merveilleuse petite fille. C’est donc un deuil d’une nouvelle maternité qu’il me faut faire, mais quelque part, me voilà soulagée d’une pression qui pesait sur mes épaules depuis 6 ans déjà.

Pour le reste, je reste incroyablement reconnaissante: aux médecins, qui se sont de nouveau si bien occupé de moi. A la « chance » incroyable que j’ai eue, dans mon malheur, de pouvoir détecter cette mort foetale in utero avant qu’elle ne mette ma santé en danger – voire pire. J’ai conscience qu’avec des « si », l’histoire aurait pu tragiquement tourner, et je n’ai aucune envie de me lamenter sur mon sort. Je suis en vie, je vais aussi bien que possible compte tenu des circonstances.

Quant à la tristesse… eh bien oui, je suis triste. Mais est-ce le fait d’avoir vécu deux IMG avec accouchement par le passé? Je mesure clairement une différence dans ma façon de vivre cette expérience. Je suis mille fois moins effondrée que lors de mes précédents deuils. Une fausse-couche, cela reste une expérience incroyablement difficile, oui, et il est impératif que les femmes soient accompagnées avec bienveillance et professionnalisme, comme j’ai eu la chance de l’être. Mais quelque part, je suis soulagée de ne pas avoir eu à vivre une troisième IMG. La prise en charge de mon curetage a été douce, et sans douleur, et même si mes accouchements se sont toujours incroyablement bien passé, je vis bien mieux ce deuil-ci que les précédents.

Je reviendrai pour conclure cette histoire dans quelques temps, quand nous en saurons plus, et que le travail de deuil aura été plus avancé.

Encore une fois, prenez soin de vous, et si vous avez des questions sur les fausse-couches en période de confinement, ou en période normale, même, n’hésitez pas, j’essaierai d’y répondre du mieux possible.

Cet article a 21 commentaires

  1. Londoncam

    Je suis touchée de te lire. Je voudrais simplement t’envoyer du soutien, de l’affection et de la tendresse. Heureusement que tu as pu avoir accès à cet examen qui t’a sauvée. Je pense fort à vous.

  2. Madame Lavande

    En lisant ton article, je me suis dit que finalement, l’accompagnement bienveillant des soignants était primordial ! Après deux aspirations sous AG à 12 puis 10 SA, je me rend compte qu’avoir eu affaire à des équipes à l’écoute et qui répondent voire anticipent les questions c’est une chance immense ! Quand on n’est pas le patient concerné on tendance à dire « mais pourquoi est ce qu’il-elle n’a pas directement posé la question ? », mais en fait sur le moment quand on nous annonce que notre grossesse est arrêtée, rien ne vient, ou alors on n’ose pas (enfin en tous cas moi j’ai à chaque fois eu un moment de « sidération » où ma tête était vidée de sa capacité à réfléchir normalement).
    J’espère que tu finiras par avoir une explication, et surtout que tu vas bien te remettre physiquement et moralement de tout ça <3 Prends soin de toi 🙂

  3. Ségolène

    Le coeur arrêté à l’échographie, on l’a vécu en avril 2016 à 9 SA. La semaine précédente, le coeur battait mais le bébé était un peu petit alors le gynéco nous avait demandé de revenir une semaine après. Et j’ai vu tout de suite que le bébé n’avait quasiment pas évolué depuis la 1e écho et que le coeur ne battait plus. Aucun symptôme à part des nausées un peu moins fortes, mon corps n’avait pas « compris ». Et c’était d’autant plus triste que c’était comme vous après un parcours PMA (2e FIV enfin positive après 1 FIV et 5 TEC tous négatifs) et qu’on ne savait pas si ça remarcherait un jour. J’ai échappé de justesse au curetage (mon corps a fini par « comprendre ») mais j’en garde une profonde tristesse pour ce bébé qui n’aura pas vu le jour. Mais je suis infiniment reconnaissante que cela ait été détecté si tôt et que je n’ai pas eu à accoucher ni ai eu d’autres soucis (choc sceptique…).
    Ma chère Julie, on ne se connaît pas mais en lisant ton article, j’ai eu envie de te serrer dans mes bras. Je suis très triste pour vous trois. Prends soin de toi, je pense très fort à toi et ton mari (je suppose que Kate ne comprend pas encore vraiment pourquoi ses parents sont si tristes.)

  4. Hernandez Virginie

    Salut Marmotteuse.
    Nos Corps nous joue parfois des tours… Une infection s’est introduit en moi à 7 mois de grossesse. Rien aucun signe de fièvre ou de mal être… J’ai perdu les eaux et les médecins ont arrêté le travail, pour eux tout allé bien ! Pendant 2 jours mon bébé a souffert sans même que je ne le sache ou le sente… Choc septique pour lui, l’hôpital était désert pour moi aussi mais pour d’autres raisons, il était 17h un 31 décembre quand Samuel a fait de la taquicardie puis ils ont enfin décidé la césarienne d’urgence à 21h ! Trop tard.. Samuel était inconscient et ils n’ont pas réussi à le réanimer.
    Je ne comprend toujours pas pourquoi mon Corp ne m’a pas alerté.
    J’ai aussi un petit garçon, qui avait 1 an et demi quans son petit frère est décédé. Un mari extraordinaire et des projets mais pas de grossesses.
    Courage à toi, parfois on se dit qu’on a basculé dans la 3eme dimension !
    Nourris toi de l’amour des tiens !

  5. Léa

    Bonjour, ton histoire me touche beaucoup, surtout après toutes les épreuves que la vie t’as imposé…
    Je sais malheureusement ce que c’est le deuil perinatal et aussi depuis 2 jours une fausse couche… En octobre 2019 j’ai perdu mes jumeaux à 23 SA, col ouvert, poche des eaux engagés, plus tard j’ai appris que moi aussi mon placenta et liquide amniotique était infecté, lors de l’accouchement j’avais eu de la fièvre mais aucun signe avant, est-ce que l’infection a ouvert le col ? Ou le col ouvert a-t-il créer une infection ? Impossible de savoir…
    Le 20 mars 2020 en pleins confinement j’apprends que je suis enceinte quel bonheur et angoisse dans ce contexte de confinement… le 28 mars je perd énormément de sang, je vais aux urgences gynéco avec mon mari qui m’attendra dans la voiture, a l’écho rien on me dit que c’est trop tôt, et au lieu de venir leur rajouter du boulot j’aurais du les appeler… je fais une prise de sang pour vérifier le taux et là le taux est descendu à 22… Aucune douleur, que du sang en grande quantité. Il est parti lui aussi.
    Je te souhaite énormément de courage, surtout dans un tel contexte sans pouvoir voir ses proches, en espérant que tu puisses trouver des petits moments pour toi, je pense bien à toi et te souhaite beaucoup de force même si parfois on en a marre d’être forte !

  6. Emilie

    Oh ma bichette tes témoignages se télescopent tristement.
    Sur Sous notre toit je suivais ton parcours.
    Il y a quelques jours à peine je pestais contre cet écran de pub qui m’empêchait de répondre à l’heureux dénouement du transfert d’embryon. Et là je lis l’impensable et les mots me manquent.
    Je suis triste pour toi, ta famille, vos projets. Triste de vous savoir confrontés de nouveau à cette douleur terrible. Je m’unis à votre peine.

  7. Cricri2j

    Je n ai pas assez de mots pour te dire toute la peine que je ressens à te lire. Mes pensées vous accompagnent dans cette terrible épreuve.

  8. Lulu

    Je t’envoie plein de soutien virtuel et de courage

  9. Lumi

    Je suis sincèrement peinée d’apprendre que tu as dû encore traverser une telle épreuve, et dans un contexte pareil pour ne rien arranger.
    Plein de pensées pour Jean-Mi, Kate et toi.

  10. Lucile

    Je suis tellement désolée pour vous 🙁 toutes mes pensées vous accompagnent, prenez soin de vous trois <3

  11. Perrinek

    Bonjour,
    Nous ne nous connaissons pas mais je suis devenue une fréquente lectrice du forum de l’association Petite Émilie depuis le début de mon parcours IMG en août 2019 et un peu aussi de votre blog.
    Je suis sincèrement désolée pour vous que vous ayez à vivre une troisième épreuve de deuil périnatal.

    Je vous envoie tous mes vœux de courage.

  12. Charivari

    Je suis sincèrement désolée de lire ces tristes nouvelles. Prenez bien soin de vous 3, je vous envoie toutes mes pensées.

  13. Je comprends ta tristesse et pense bien à toi en cette douloureuse épreuve. Prends soin de toi. Cécilia

  14. Madame Bobette

    Je pense bien à toi depuis plusieurs jours dans cette épreuve… Prends soin de toi et de ta petite famille.

  15. Elodie

    Tellement attristée par votre épreuve! J’ose les câlins de loin à vous et à votre famille!!

  16. Sophie

    Bonjour, je suis navrée d’apprendre que votre famille est encore frappée par le deuil périnatal. Je me réjouissais pour vous de cette nouvelle grossesse. Bon courage pour surmonter cette épreuve et pour le confinement

  17. Bénédicte

    Bonjour Julie, je ne te connais pas mais je me suis revue 9 ans en arrière. En plein été, le mariage de mon beau-frère 4 jours après, la surprise a annoncer à toute la famille…. et puis cette echo du premier trimestre, et la baffe quand on comprend que c’est déjà terminé… même si je ne connais pas toutes les difficultés que vous avez traversé, je veux t’envoyer beaucoup d’espoir, on apprend à revivre autrement et parfois la vie nous fait à nouveau un clin d’oeil . Bravo pour ton blog, cest important de pouvoir lire des témoignages quand on est entrain de le vivre. Je te souhaite le meilleur pour toi et ta famille. Prenez soin de vous. J’oserais bien une bises mais….

  18. Marjolie

    Je suis tellement désolée de dire ça, d’autant plus après tous les efforts déployés pour parvenir à cette grossesse, et avec toute votre histoire… Et oui je sais, ce n’est pas ça que tu as envie d’entendre, mais je suis quand même épatée par ta force, ton recul… (je sais, vous n’avez pas le choix, mais quand même)
    Je suis une lectrice discrète mais régulière (depuis les tous débuts de Mlle Feliner!), et j’en profite, allez, pour te dire que j’aime beaucoup ta plume. Si j’avais un blog (fantasme que je nourris depuis de longues années sans passer à l’action), j’aimerais qu’il soit un peu dans la même tonalité en terme de style. Je n’ai ni enfant ni aucun vécu proche du tien dans ce domaine, mais je me sens bizarrement proche de toi (bon sauf que tu es beaucoup plus sage, réfléchie et courageuse, je maintiens!)
    Bon courage pour la suite du confinement et de votre deuil (c’est un peu étrange de mettre les deux sur le même plan, mais au quotidien j’imagine que les deux s’entremêlent pour vous).

  19. Mamanourspolaire

    Je viens de découvrir ton blog et je ne peux que compatir à ta douleur. J’ai connue la douleur d’une fausse couche à 3mois de grossesse en 2016 (embryon non viable) parti naturellement. Il y a pile un mois dans le silence du confinement j’ai également perdu ma petite fille à 37 SA rien ne présager cette épreuve à 15h elle bougeait sur le monitoring et on entendait son cœur battre à 19h la chute. Je t’envoie beaucoup d’ondes positives et tu as tout mon soutien dans cette épreuve plus que douloureuse.

  20. Aurore

    Bonjour, je découvre ton blog suite à ton dernier article sur DMT. Je traverse actuellement cette période compliquée de l’après FC a 3 mois de grossesse. Te lire m’a permis de mettre des mots sur ce que j’ai vécu. Meme si je n’ai pas eu à passer par l’anesthésie, j’ai quand même dû passer 2 jours à l’hôpital en période de Covid. C’était il y a presque 2 mois et j’ai l’impression de ne pas avancer. Alors merci de raconter ces moments douloureux et de permettre à d’autres femmes de se sentir moins seules.

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