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La maternité grise

Cela fait quelques mois maintenant que je ne sais plus vraiment sur quel pieds danser quand j’essaie de parler de maternité.

Je vois d’un côté des articles extrêmement réalistes et crus se multiplier sur les réseaux sociaux autour de la difficulté d’être mère, autour de la maternité vue sous le prisme de l’aliénation. Une maternité qui prive les femmes de ce qu’elles étaient, de ce qu’elles aimeraient être, de ce qu’elles ne seront jamais. Plusieurs mois, donc, que je lis des récits de femmes qui « regrettent » d’être devenues mères un jour. Qui « regrettent » de ne plus s’appartenir.

De l’autre, les bons vieux discours autour d’une maternité glorieuse et triomphante, de mères modèles au teint de rose qui posent fièrement avec leur ventre de 8 mois sur les réseaux sociaux.

Mes fils d’actualité se sont littéralement polarisés en deux camps totalement opposés dans leurs discours, dans leurs combats. Entre les comptes qui te promettent qu’être mère, « c’est tellement formidable kikoulol » et ceux qui te hurlent à la figure « FUYEZ, MALHEUREUSES », il est vrai qu’on ne sait plus à quel saint (quel sein) (haha) (désolée) se vouer.

Les instagrammeuses qui sentent le talc à la rose me pompant quelque peu le mou, j’ai  choisi mon camp. Je lis donc principalement des publications de blogs ou d’associations qui soutiennent les mères en galère, les mères sans enfants, les mères en lutte.  Et, si je trouve cela extrêmement sain d’en parler, il est vrai que depuis quelques temps ces articles en tout genre finissent par me déprimer quelque peu. C’est surtout que je n’y reconnais absolument pas mon expérience de la maternité.

Donc si je ne fais pas partie des mères glorieuses, ni des mères en lutte, qui suis-je? Y’a t-il encore une place pour l’entre deux, pour les femmes qui, comme moi, ne s’extasient pas plus qu’elles ne subissent?

 

En fait le hic, c’est que ces deux camps, qui ne se parlent plus, polarisent absolument tout le discours: d’un côté, les demandes et les plaintes légitimes des unes finissent à leur tour par se confondre en une généralité, en un murmure qui bruisse sur les réseaux sociaux, et qui, d’une volonté de démystifier la maternité comme une terre promise à toutes, s’est peu à peu muée en une critique lancinante contre… la maternité elle-même. Ce qui n’est pas la vérité de beaucoup, beaucoup de mamans.

D’un autre, les mamans super épanouies qui ne comprennent pas qu’on OSE démystifier leur expérience sacralisée de la maternité.

Et au milieu, il y’a toi, la future maman. Qui veut réellement bien faire. Qui a peur, qui ne sait plus, à force de lire tout et son contraire.

C’est quoi, le mieux? Intoxiquer son bébé aux Pampers, ou rogner sur sa nuit de sommeil pour lancer une machine de couches lavables? Oser dire que tu en chies, et avoir honte de toi ensuite? Ou te taire, pour ne déranger personne?

Et comment on s’en sort, parmi ces injonctions paradoxales? Parce que, grosso modo, il faudrait:

  • Que la grossesse soit presque entièrement dé-médicalisée, que les femmes accouchent dans les maisons de naissance et sans péridurale, parce que c’est « mieux » et plus physiologique –je ne suis pas là pour pointer du doigt, j’ai réellement lu ceci sur un compte instagram il y’a quelques jours, venant d’une sage-femme.
  • Que votre grossesse soit hyper épanouissante, il ne faudrait pas stresser le bébé. Accoucher sans péridurale vous fait peur? Ah mais oui mais c’est tellement mieux. Et physiologique. Menfin. Faudrait savoir.
  • Garder en tête qu’après l’accouchement (sans péridurale), vous allez en chier. Surtout avec les couches lavables (c’est meilleur pour la planète) et l’allaitement (c’est meilleur pour le bébé). Mais stressez pas trop, c’est pas très bon pour le bébé.
  • Ah, au fait, l’instinct maternel n’existe pas. #démerdez-vous.
  • La période du post-partum ? Vous allez très certainement faire une dépression ma bonne dame, il faut le savoir. Ou un baby blues. Bon, mais c’est pas grave, ça arrive. Mais stressez pas, on vous a dit. Le bébé, toussa.

Je caricature pour la blague, mais vous savez quoi? On s’étonne que les mères soient sous pression, mais il n’y a qu’à lire les réseaux sociaux pour comprendre que ce qu’on exige d’elles, sous couvert de « yakafokon », est absolument intenable.

Donc quitte à provoquer un débat d’une violence sans nom (c’est de l’humour) (mais vous commencez à me connaitre), voici ce que j’ai envie de dire aux futures accouchées :

 

L’instinct maternel peut exister, oui.

Je ne dis pas qu’il s’agit d’une obligation ni d’une généralité, et encore moins d’une finalité (ce n’est pas parce qu’on a utérus qu’il « faut » devenir mère, hein, soyons bien clairs). Mais n’écoutez pas non plus celles qui vous affirment qu’il s’agit d’une légende totalement inventée. Je n’ai eu ni frères, ni sœurs, ni cousins en bas âge, ma mère est morte quand j’avais 5 ans, et je n’ai pendant très, très longtemps, pas du tout voulu devenir maman. Le désir d’enfants n’a jamais été fort, chez moi, du moins pas avant d’atteindre la bonne trentaine. Niveau maternité, j’avais littéralement le niveau grand débutant (je me souviens encore de mon gynéco qui m’avait plus ou moins promis une dépression post-partum retentissante, vu mes antécédents). Mais à la naissance de Kate, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais c’est comme si j’avais « le mode d’emploi » inscrit en moi. Un manuel jusque là vraiment très bien caché, mais qui s’est mis en route un peu tout seul, automatiquement, dés le départ. C’était assez perturbant d’ailleurs, cette impression d’être connectée au point de comprendre intuitivement ses besoins. Plusieurs personnes m’avaient pourtant mise en garde : « tu verras, un bébé à la naissance c’est un peu chiant, il n’y a aucune interaction ». Je n’ai jamais compris ces personnes, parce que j’avais été au contraire estomaquée de la richesse des échanges que je nouais avec Kate. Donc voilà : oui, l’instinct maternel, l’instinct de survie ou de préservation de l’espèce (appelez ça comme vous voulez, même si ce que j’ai ressenti dépassait de très, très loin en ce qui me concerne la simple protection d’un nourrisson), et instinct là peut exister. Il n’est pas une obligation, il ne rendra pas vos nuits sans sommeil particulièrement fun et déconnantes, mais il peut se révéler en chacune d’entre nous. Et, en soi, je trouve cette idée plutôt rassurante.

 

La grossesse médicalisée n’a pas été inventée (que) pour embêter les futures mères.

Et là, c’est la créatrice du compte à nos étoiles qui vous parle (donc désolée si j’en deviens un peu anxiogène, pour le coup). Les protocoles mis en place dans les hôpitaux sont malheureusement contraints et obligent donc à suivre des process, peu adaptés à l’écoute humaine, et ça, je le déplore, tout comme vous. Tout comme le manque de moyens qui poussent les soignants à devenir maltraitants, souvent malgré eux (bon, et les connards existent aussi, soyons bien clairs).

Mais non : les échographies ne sont pas là « juste » pour voir votre bébé ou pour vous faire claquer 150 balles par trimestre, et quand l’échographiste appuie comme un dingue sur votre ventre, il y a une vraie raison à cela. Le spina bifida peut s’éviter en prenant de la vitamine B9, le RDV mensuel (avec votre gynéco ou votre sage-femme, hein, peu importe) permet de vérifier que vous n’avez pas de béance du col, les prélèvements sanguins, qu’il n’ya pas d’infection ni de facteurs de pré-éclampsie. Je comprends la lassitude d’avoir à vivre tous ces examens, ces analyses, mais je me vois obligée de défendre quelque peu les médecins sur ce point. Parce que vous ne soupçonnez pas le nombre de bébés qui naissent vivants, en bonne santé, grâce à ces détections précoces. Et non, mesdames, vous ne pouvez pas savoir à l’avance comment se déroulera votre grossesse, même s’il s’agit de la 5ème, même si votre mère a accouché de 7 enfants sans jamais voir un seul médecin, même si vous avez d’excellents gènes dans la famille, d’ailleurs, y’a qu’à voir tonton Georges qui a fini centenaire. Je caricature pour la blague, j’ai nécessairement un point de vue extrêmement divergent de beaucoup de femmes sur ce point, je m’en rends bien compte. Comme j’ai coutume de le dire : foutez-moi 15 médecins dans la salle d’accouchement et faites défiler l’intégralité du CHU pour admirer la dilatation de mon col, tant que le bébé est en bonne santé à la naissance, je m’en bats le frifri. Vraiment.

 

La maternité n’est pas nécessairement vécue comme une aliénation.

Non, vous ne sortirez plus aussi souvent qu’avant, non, vous ne pourrez plus enchainer votre manucure avec votre cours de pilates avant de retrouver Joséphine débriefer sa dernière promotion. Enfin si, vous le pourrez, mais pas sans une bonne dose d’anticipation et d’organisation, soyons clairs. Ça n’est pas pour autant que vous le vivrez mal. Il y’ aura sans doute parfois quelques frustrations, mais vous pourrez aussi être heureuse de rester à la maison avec votre enfant, ou de trainer en jogging avec les cheveux pas très nets. Alors oui, bien évidemment, être parent d’un enfant en bas-âge entraine des choix (vous noterez que je parle de parents au sens large, parce que j’estime que ces questions concernent tout autant les messieurs) (#chargementale), mais je ne me sens pas vraiment concernée par les questions de « privation de liberté ». Peut-être aussi parce que j’ai tellement galéré à avoir Kate que j’ai plongé dans le bain de la maternité avec les yeux grand ouverts. Les projets que je ne fais pas aujourd’hui, je les ferai dans quelques années, mais ce n’est pas tant une question de « privations » que de choix, en ce qui me concerne. Je pense aussi qu’on a sans doute un peu trop fait croire aux parents qu’ils pourraient tout avoir, quand ils le désirent, quel que soit l’âge de l’enfant. Et il est vrai que ce sont souvent les mères qui se retrouvent avec un poids bien trop lourd sur leurs frêles épaules quand il s’agit de gérer le quotidien. Mais ce que je veux dire, c’est qu’on peut parfaitement s’épanouir dans son rôle de mère. On mènera ses projets peut-être différemment, ou en décalé, mais est-ce si grave, dans le fond?

Vous n’aurez jamais « tout bon » – mais ce n’est absolument pas grave.

Le dernier mot de la fin : vous filerez sans doute des petits pots au lieu de faire la DME, mais vous allaiterez jusqu’à ses 6 mois. Ou alors vous pratiquerez le maternage proximal, mais barbouillerez votre gamin de crèmes aux phtalates, parce que ça coute quand même moins cher que les huiles biodégradables à 35 boules vendues en parapharmacie.

C’est pas grave. Vraiment. Un psy me disait une fois que les enfants se formaient aussi dans l’imperfection de leurs parents. Et, si vous réfléchissez un peu au truc, je suis sure que vous comprenez de quoi je veux parler. Il y’a des choses que je ne ferai jamais avec ma fille, parce qu’elles m’ont marquées enfant. Ce n’est pas un traumatisme, c’est une leçon. Un viol, des coups et des insultes qui pleuvent pour un oui ou pour un non, ça, c’est de la maltraitance. Un accouchement sous péridurale ou un biberon de lait, non.

Je préfère me dire que les conneries que je fais aujourd’hui avec Kate lui serviront plus tard pour payer son psy se demander, à son tour ce qui compte pour elle. Ce qu’elle voudra faire avec son enfant, et quelle mère elle aura envie d’être. Et puis on ne va pas se mentir: si je ne suis pas parfaite, pourquoi vouloir faire croire à ma fille que je suis une mère parfaite? La mère que je suis, elle est liée à la femme que je suis. Imparfaite, donc. Mais pétrie de bonnes intentions. Et d’amour. Un amour infini, incroyable. Une vague qui emporte tout sur son passage. C’est sans doute le principal, dans tout ce merdier.

 

Et pour finir: vous avez aussi le droit d’être une mère « plurielle ». Une mère qui galère le lundi pour kiffer le mardi. Une mère qui en a chié deux ans en PMA (ou plus), mais qui savoure de changer les couches sales. Une mère qui préfère faire carrière, ou qui ne s’imagine plus travailler. Aucune de ces mères n’est pire qu’une autre, voilà. La maternité, ce n’est jamais tout à fait rose, ni tout à fait noir. C’est gris, profondément gris. On peut être passée par le pire (le deuil périnatal) et totalement kiffer ensuite son quotidien totalement banal et chiant de maman – sans doute parce qu’on sait que ce banal, ce chiant, sont incroyablement précieux. On peut s’être projetée en mère de famille de nombreuse, et se demander ce qu’on fout là en se réveillant le matin. Mais arrêtons de polariser le débat, remettons de la nuance dans les idées, dans les propos. Adaptons les discours à celles qui les écoutent. Il n’y a sans doute qu’à ce prix que nous parviendront à réconcilier les femmes avec ce qu’elles entendent, et ce qu’elles vivent réellement.

Cet article a 16 commentaires

    1. Julie

      Merci! On a à peu près le même type de raisonnement, j’ai beaucoup aimé tes derniers articles aussi. Un peu de bon sens, dans ces extrêmes, ça fait toujours beaucoup de bien.

  1. Enna

    J’adore ton billet je m’y retrouve bien !!

    1. Julie

      Merci! 🙂

  2. Cricri2j

    Merci pour ce texte qui fait du bien et remet le débat à sa place. J ai les 2 extrêmes qui s acharnent également sur mon fil d actualité. En ce moment c est « vous laissez votre enfant regarder ne serait-ce qu’une minute la télé?! Parent maltraitant qui feront de leurs enfants des idiots à faible QI »…
    J adore être maman mais je suis aussi humaine. Je peux faire de la pâte à sel et un puzzle avec mes enfants puis enchaîner sur 1/2h de télé! Ou un fast-food le midi et une soupe aux légumes frais bio le soir.
    La vie est faite d un peu de tout et on s en porte sûrement mieux au milieu que dans les extrêmes.

    1. Julie

      Ah oui mais si tu parles des écrans, tu cherches les coups (je plaisante, je vois très bien de quoi tu parles). C’est sur que je pourrais passer une journée entière à m’occuper de Kate, si j’ose dire que je la mets 30 mn devant des dessins animés, je deviens une mère maltraitante aux yeux de certains… ce qui me fatigue. La vie est en effet faite d’un peu de tout, comme tu le dis si bien. <3

  3. Virg

    Tout à fait raccord avec ton article : oui, je me sens frustrée de ne pas pouvoir faire certaines choses mais pas non plus au point de mal le vivre ; non, les bébés ne m’ont jamais branchée et c’est encore le cas, seule ma fille me passionne et, oui, j’ai su la comprendre assez vite sans trop me prendre la tête ; les docs, on peut dire ce qu’on veut mais on est bien content de les trouver quand ça se passe mal ; bien sûr les couches lavables, c’est géniaaaaal mais non je n’ai tenu que jusqu’à ma reprise du boulot parce que mon dada, selon mon expérience, mon éducation c’est de manger du fait maison exclusivement (les pates et les purées en font partie n’en déplaise à certains), or, on est parfois obligé de prioriser mais que, désolée si certains le découvrent, les journées ne durent que 24h et je ne suis déjà pas une fan du ménage en général (alors des couches lavables à gérer en plus, la déprime).
    En fait, ce que tout le monde oublie, c’est qu’on doit vivre toute notre vie avec les cartes qu’on a en main. Or, merci l’humanité pour ta merveilleuse diversité mais c’est aussi vrai pour le besoin de sommeil, la patience, la capacité à faire face, l’immunité en général, le caractère, etc.
    C’est comme un couple, une amitié, tout n’est pas que paillettes ou pervers narcissique, dans la vraie vie, tout cela se construit.
    En fait, je me suis fait une réflexion que beaucoup de mamans (je pense) reconnaîtront : accepter de devenir mère, c’est accepter de sacrifier sa vie, dans le sens cru du terme : si un jour le choix devait se faire, ma plupart des mamans ne réfléchiront même pas. Accepter de devenir père, c’est accepter tacitement de donner la priorité à la vie de l’enfant sur la maman. Cette idée est ancrée, les femmes et les enfants d’abord ! Les femmes étant de plus en plus autonomes et désireuses d’équité, je pense qu’on tend plus vers un « les enfants d’abord » qui n’est pas près de disparaître.
    Or, je me demandais si ce n’était pas ça le « problème » parce que, quand on y réfléchit, c’est un choix énorme.
    L’une d’entre vous y a-t-elle déjà pensé ?

  4. Laureline

    J’aime déjà tellement ton compte Instagram mais alors tes articles sont un bonheur à lire! Maman de 4 enfants je donne tout (et non je ne me sacrifie pas!) pour eux mais évidemment je suis tellement loin d’être parfaite. J’allaite mon petit dernier depuis 21 mois et je le nettoie au mustela et il mange des frites au Macdo. J’ai accouché 4 fois par césarienne, et j’ai perdu mon 5ème bébé (rapport aux examens médicaux importants dont tu parles dans l’article) Plus je vieillis, + je me sens bien dans mes baskets de maman (il faut dire que j’ai été maman très jeune et que la maturité m’aide à prendre confiance de + en +). Mais voilà c’est ce genre de billet qu’il faudrait faire lire aux futures mamans… je ne supporte plus les réseaux sociaux et ses 2 camps bien distincts « les mum boss qui ne doivent surtout pas voir leur vie changer pour une petite personne » et les autres , les « parfaites, qui prônent être anti VEO (et attention j’ai quand même beaucoup appris en lisant à ce sujet) et qui jugent sans cesse les autres ».
    J’ai une vision de la maternité qui m’est propre , je n’ai jamais fait de babyblues, j’adore élever mes enfants même tout mini riquiqui. Je suis hyper organisée et c’est actuellement toute ma vie. Mais pour autant je n’ai pas l’impression de me laisser aller ni que ma vie de maman prend le pas sur celle de « femme ». Je suis une seule et même personne et toutes ces facettes sont complémentaires. Mais je ne jugerai jamais une autre maman qui subirait de plein fouet la violente chute hormonale et qui finirait en DPP…
    Merde quoi, on doit se soutenir, s’entraider, se comprendre …
    Bon je me suis emballée mais ton article est tellement parfait qu’il m’a inspirée Merci !!

  5. Etoile

    C’est un très bon article et très déculpabilisant pour beaucoup de maman, je pense. Comme toi, je suis lassée de lire certains articles « trop » dans un sens ou de l’autre. Comme tu l’écris, nous pouvons être des mamans plurielles, et tant qu’il y a de l’amour et que tout le monde est bien dans ses baskets, c’est le plus important !

  6. Lexie

    You rock! Parfait article! Ça m’a fait m’interroger sur cette notion de polarisation du débat et je dois être bien entourée car je lis surtout du gris 🙂

  7. Marine R.

    Il y a quelques jours, je laissais un commentaire à une copine qui partageait sur Facebook un article sur le fait que le temps passe et que nous regretterons sûrement nos moments galères d’aujourd’hui car nos enfants ne vivrons plus avec nous (Un classique du genre mais qui aide à relativiser), je trouve qu’il colle bien au côté gris de là-bas maternité que tu décris :

    Je vis de plus en plus avec ça dans mon coeur. D’abord, ça aide à traverser les moments de crise (maison a l’envers, enfants qui ne dorment pas et se bagarrent toute la journée par exemple). Et aussi parce que j’y crois. On cherche tout le temps « du temps de qualité » avec nos enfants. Et en fait, c’est dans le quotidien que je m’efforce de trouver de la satisfaction. Parce que ma journée c’est se lever, ne pas avoir 5’ à soi, emmener les enfants à deux endroits différents après avoir couru contre la montre (ou après les enfants tout nus, ou après les chaussettes dans le sèche-linge ), bosser sans s’arrêter , tout juste pour manger, rentrer tard et arriver dans les pleurs et les cris de fatigue, les gamelles qui réchauffent (ou pas) et les enfants à doucher (ou pas). Les faire manger, le mieux possible, les dents, le pipi, les mains, l’histoire… les coucher (Le plus vite possible ?), la tétée … se réveiller de s’être assoupi(s) (2h), se relever, tout ranger, tout préparer pour recommencer le lendemain… mais c’est aussi les câlins au moment de se lever (ou l’ecrabouillage Maëlinesque), les voir si complices, la grande qui sort un Pitch pour elle et pour son petit frère (cette horreur bourrée de trucs affreux achetés par hasard, depuis ils ne mangent que ça les bougres… et ça nous arrange tristement car ça va vite), le bouton de mon manteau qui lâche car il se coince dans la ceinture de la voiture… moi qui rouspete, ma grande qui s’esclaffe et le petit qui suit… s’appeler quand on peut sur la pause de midi, parce qu’on a besoin de ce petit contact là, même si on n’a pas grand chose à se dire, rentrer et voir que ce soir, la grande s’est douchée toute seule… manger tous ensemble, rager/râler car ils en fichent partout, mais les faire rire avec l’histoire des poules qui pourraient se nourrir de leur (grosses) miettes. Se rendre compte que la grande reconnaît les lettres des prénoms de ses copains, que le petit se corrige tout seul de certains mots qu’il dit mal… être fiers d’eux… lire l’histoire de Pop réclamée pour la 50eme fois, rire parce qu’on la connaît tous par cœur, se coucher, et juste avant la tétée (qu’il aime par dessus tout), l’entendre dire « le bisou d’abord ! Papa ! Bisous !»… voilà… ce sont tous ces petits moments volés au temps qui court trop vite qui nous rendent heureux . ❤️

    Encore merci pour ton article ☺️

    PS : j’allaite depuis 2 ans mon dernier qui est né dans une maison de naissance . Mais bon, j’avoue, il mange MacDo parfois et je n’ai quasi pas utilisé de couches lavables alors que j’avais investi (et utilisé) pour sa grande sœur.

    1. melibie

      Merci pour ton commentaire, il m’a émue..

  8. Luciole

    Bonjour,
    J’aime beaucoup votre article, cette une façon de voir la maternité qui me correspond bien. Ni idyllique, ni cauchemardesque. Ca dépend des jours !
    Merci pour vos mots si justes.

  9. Picou

    Ton article est pétri de bon sens, et j’aime beaucoup cette expression de ‘maternité grise’, tout en nuances. Oui, certains jours c’est dur, mais pour que le lendemain soit merveilleux ; oui, des fois on se sent minable, mais d’autres fois merveilleuse ; oui, on voudrait être parfaites, mais non, on ne peut ni ne doit l’être. Et c’est bien plus intéressant comme ça, moins linéaire, moins factice – ce n’est pas une compét, il y a du bon et du moins bon, mais quand on a cette chance immense, on ne la renie pas, et on en prend soin!

  10. Pachamaman

    Discours plein d’humilité et de vérité, j’ai adoré

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