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Comment sensibiliser son enfant au harcèlement scolaire quand on a soi-même été harcelée?

J’ai manqué d’écrire ce billet un nombre incalculable de fois, avant de me raviser, pas tout à fait à l’aise avec le sujet.

 

En tant que mère, je suis nécessairement à l’écoute de ce que me raconte Kate, 4 ans, de ses histoires de cour d’école. Ma toute petite fille, qui apprend en maternelle le vivre ensemble, la collectivité. Qui apprend à devenir une citoyenne, version miniature. Enfin, qui apprend surtout pour le moment à dessiner de jolis bonhommes et à compter jusqu’à 20 sans s’emmêler les pinceaux, mais je pense que vous avez compris ce que je voulais dire.

Quand je vois ce qui se passe dans la cour de récré de Kate, je ne suis cependant pas  tout à fait rassurée. Parce que je vois les prémices des effets de groupe, qui peuvent si rapidement se transformer en harcèlement. Parce que j’ai été celle qui a été harcelée, à l’école, mais pas seulement, et que je frémis à l’idée que Kate puisse un jour connaitre le même sort.

Je pensais naïvement, avant de devenir maman, que j’aurais de temps de voir venir ces choses là. Le fait est que je m’étais fourré le doigt dans l’oeil, et qu’à 4 ans déjà, les premières histoires, les premières disputes apparaissent.

Il y’a une petite fille dans l’école de Kate qui a déjà pigé le truc: elle a fédéré un groupe autour d’elle, et tous les jours, une nouvelle « copine » est bannie du groupe, et n’a pas le droit de jouer avec elle et les autres. Tous les jours, la victime change. Parfois, c’est Kate, le lendemain, c’est Jacqueline, et puis la semaine d’après ce sera au tour de Micheline.

Quand je vois Kate rentrer de l’école, fière d’avoir eu « le droit d’être la copine » du jour et de partager les jeux de récréation de cette toute jeune enfant (qui a déjà si bien compris la notion d’effet de groupe et d’exclusion de l’autre pour souder le clan), j’essaie d’expliquer à Kate que non, on ne « bannit » pas une copine du groupe sans raison, comme ça, pour le kiff. Que non, ce n’est pas « normal » de ne pas avoir le droit de rejoindre les copines d’un jour sur l’autre. Qu’il est super important qu’elle se trouve aussi d’autres copains de récréation.

J’essaie de l’éduquer, sans toutefois lui transmettre ce qui m’a terriblement fait défaut à moi (dans ma prime jeunesse, mais à l’âge adulte également): l’envie et le gout de se défendre. Parce que moi, on ne m’a pas appris à me défendre, c’est même plutôt tout le contraire. « Laisse pisser, ils se lasseront ». C’était le mantra répété à l’envi à la maison.

Combien de fois me suis-je retrouvée dans des situations quasi inextricables parce que je n’avais pas osé dire non? Le bon sens voudrait en effet que l’autre se lasse, qu’il passe à autre chose. Le problème, c’est que le harcèlement n’est pas un phénomène obéissant à des actions et des à des décisions purement rationnelles. Être harceleur,  c’est justement ne pas réussir à prendre « sur soi » pour laisser l’autre tranquille. C’est en faire son objet, son défouloir. C’est revenir encore, et encore, à la charge. Il m’a fallu de nombreuses années pour réussir à comprendre tout ça, et encore maintenant, il m’arrive de ne pas être tout à fait sure de savoir comment réagir. Pour moi, mais aussi pour Kate.

Prenons un exemple concret: votre enfant de 3/4 ans rentre de l’école, et vous raconte qu’un camarade le frappe régulièrement. Vous faites quoi? Vous lui dites d’aller le rapporter à des adultes (qui n’en ont parfois strictement rien à secouer)? Vous lui apprenez à rendre les coups? Vous cautionnez la violence physique, dans ce cas précis? Comment lui apprendre l’assertivité, la confiance en soi, sans tomber dans l’agressivité ni l’arrogance? Comment lui apprendre à « répondre » à un enfant qui frappe? L’équilibre n’est pas toujours si simple.Et, moi qui ai encore tant de mal à me défendre (rien que cette année, j’ai été harcelée en ligne), je me retrouve souvent bien démunie face aux histoires de ma chère Kate, qui viennent remuer le couteau dans la plaie encore fraiche de sa petite maman.

Quand Kate grandira, quand elle sera plus grande, j’aime à penser qu’elle sera alors capable de comprendre la nuance entre la défense légitime, et l’attaque pure et simple. Pour le moment, ces concepts sont encore abstraits pour elle. Pour le moment, Kate pense encore en noir et blanc. Elle pense encore également que prévenir les enseignants peut suffire à la protéger. C’est aussi ce que vous pensez en lisant cet article.

Hier, en déposant ma fille le matin, celle-ci s’est mise en tête de me montrer Alexis, dont elle nous parle depuis le début de l’année, parce qu’il la frappe et la dérange dans ses jeux. « maman, regarde, c’est lui qui me tape », pensant encore, sans doute, que je serais en capacité d’intervenir et d’enguirlander l’enfant devant tout le monde. Vous imaginez bien que ce n’est pas du tout ce que j’ai choisi de faire. Me voici donc plutôt en train de demander à la maitresse si on peut faire quelque chose. « Ah mais c’est à votre fille de venir m’en parler quand ça se produit, moi, je n’ai rien vu ». Version polie du « je m’en lave les mains ». Version polie du « c’est entre les mains de votre fille ».

Alors aujourd’hui, il ne s’agit « que » d’Alexis, 4 ans, qui tape et qui embête. Il ne s’agit « que » de la copine qui s’amuse à bannir d’autres enfants de jeux de cour de récré. Il ne s’agit « que » d’enfants, mais les souffrances, elles, sont bien réelles. Je ne dis pas que ces enfants seront les harceleurs de demain – peut-être, peut-être pas, allez savoir. Allez comprendre ce qui motive également certains adultes bien insérés socialement à se comporter en sadiques de premier ordre envers d’autres adultes sur les réseaux sociaux ou au travail.

L’enfant harcelée que j’étais, l’adulte harcelée que je suis, demeurent démunies face aux histoires d’une toute petite fille de 4 ans, que j’espère pouvoir accompagner pour qu’elle apprenne et comprenne qu’il FAUT se défendre, face à la cruauté de l’autre. Mais je ne vous cache pas que cela me demande un vrai, bon gros travail sur moi. Qu’il me faut apprendre à panser mes plaies – celles du passé, celles du présent – et les a priori inculqués pendant l’enfance, dont j’ai tant de mal à me défaire. « Défends toi. Ne te laisse pas faire ». Cela peut paraitre simple pour beaucoup, mais je ne vous cache pas avoir encore beaucoup de difficultés en la matière. Je me dis que c’est aussi ça, devenir parent: se détacher de soi, se détacher de ce que l’on pensait savoir, pour apprendre à l’enfant à avancer dans la vie. J’ai souvent le sentiment qu’ être parent, ce n’est pas seulement apprendre à son enfant, mais avec lui. Sur la question du harcèlement, je sais avoir encore du chemin à faire, mais j’avance, et j’apprends, pour Kate.

 

Cet article a 19 commentaires

  1. Madame Violine

    Tu as bien fait d’aller voir l’enseignante même si celle-ce n’a pas du tout eu une réponse adaptée (j’en suis outrée..). Je suis dans l’enseignement… je peux (peut-être) vous rassurer en vous disant que la lutte contre le harcèlement est une priorité nationale. Et ça ne s’arrête pas là. Des formations se multiplient auprès des équipes pédagogiques pour connaître et « combattre » le harcèlement (en tout cas dans le second degré -collège et lycée). J’espère que c’est aussi le cas pour l’école élémentaire.
    Je suis intervenue auprès de l’enseignante de ma fille il y a une quinzaine de jours (une des filles de sa classe forçait la mienne à être sa copine sinon elle la regardait « méchamment » – dixit ma fille…). L’enseignante est intervenue auprès de l’autre enfant et a fait immédiatement une médiation entre les 2. Depuis, je n’ai plus de plainte de ma fille.
    Si cela continue, je te conseille d’insister auprès de l’enseignante voire la directrice/directeur de l’école.

    1. Urbanie

      Oui, j’ai vu que, sous l’impulsion notamment de Mme Macron et des associations, le sujet était enfin pris au sérieux. Mais je pense qu’il y’a encore du boulot pour combattre les préjugés de certains enseignants. Effectivement, on va attendre de voir mais si besoin nous en parlerons à la directrice, si nous voyons qu’avec l’enseignante les choses ne se calment pas. Mais je pense aussi que c’est compliqué pour certains (instituteurs ou non) de se dire que certains enfants commencent à prendre d’autres enfants pour cible dés la maternelle. Et c’est vrai que 4 ans, ça parait tellement tôt…

  2. Virg

    Sujet sensible et rassure-toi tout de suite : j’ai un système de défense intégré (merci à mes parents) mais je suis incapable de le transmettre, désamorcer une situation conflictuelle demande de la psychologie pour l’identifier, de la diplomatie pour savoir prendre du recul et ne pas s’énerver et adaptation pour faire selon l’emmerdeur (harceleur je trouve ça trop sympa ;)). Heu….. comment expliquer ça à un enfant de 3 4 ou 5 ans ?????
    Je suis aussi très inquiète pour ma fille et je ne sais pas quoi faire pour l’aider dès à présent (elle n’a que 2 ans).

    1. Urbanie

      Ca n’est en effet pas évident! Va expliquer ça à ton enfant quand tu galères toi même…

  3. Obrigada

    Merci pour ce partage, je me sens moins seule avec mes difficultés à dire « non », à dire « stop » et à apprendre à mes filles à se défendre et à reconnaitre ce qui est grave de ce qui est « juste » une dispute normale d’égal à égal. Sur ces sujets, je ne suis de prime abord pas d’accord avec mon mari qui dit que si quelqu’un l’embête ou lui fait mal, elle doit le taper, le pousser ou autre pour bien lui montrer sa force. Elle lui a répondu qu’il n’y a pas le droit de taper et qu’elle va se faire gronder si elle fait ça… Je lui ai dire de le dire aux adultes mais qu’effectivement pour arrêter l’attaque elle peut se défendre, y compris physiquement. Dans son école, l’équipe éducative semble réactive par rapport à ce genre de choses mais une connaissance directrice de périscolaire/centre de loisirs me disait que les enfants doivent aussi apprendre à régler leurs conflits seuls car s’il y a intervention d’un adulte à chaque petite histoire, les adultes ne peuvent plus différencier une dispute normale d’un vrai problème de comportement/harcèlement et surtout les enfants n’apprennent pas à gérer eux-mêmes les conflits et donc à se défendre pour être moins vulnérables. Ça m’a fait voir les choses un peu différemment et donc si j’ai beaucoup de mal à transmettre à ma fille l’idée que la violence est tolérable pour se défendre (en plus j’ai peur que si elle frappe l’autre frappe encore plus fort), je trouve finalement bien que mon mari lui transmettre l’idée qu’elle a le droit au respect et qu’elle doit se défendre si on l’embête.

    1. Urbanie

      Oui, voila, j’ai le même cas de conscience que toi: comment dire à ma fille qu’il est légitime de taper pour se défendre sans cautionner la violence? Et comment m’assurer qu’elle ne pensera pas que, du coup, c’est OK de taper pour un oui ou pour un non (et puis j’ai déjà vu des harceleurs s’ériger en victimes, ou être persuadés qu’ils ont « le droit » de faire ce qu’ils font en réponse à des attaques purement imaginaires du harcelé, alors je ne veux surtout pas de ça pour ma fille).

  4. Virg

    Merci obrigada pour ton témoignage, « l’autre » point de vue est hyper intéressant et c’est vrai que, quand on y pense, il est logique de considérer que les enfants doivent aussi apprendre à gérer un conflit seul…
    Vaste programme que je ne sais pas du tout comment entamer à part le respect de soi-même et des autres. Pffff dur

  5. Sophie

    Bonjour,
    je me permet de vous laisser en lien l’excellent article d’Egalimère :
    https://egalimere.fr/2018/09/se-defendre-contre-harcelement-scolaire-au-college.html
    Il s’agit d’enfants un peu plus grands, mais ayant moi-même été harcelée petite et ayant du me débrouiller toute seule ( aucune réaction parentale ni de la plupart des éducateurs auxquelles j’ai pu être confrontée), je soutiens complètement son point de vue et j’essaye d’apprendre le concept à mon fils 3 ans, capable d’être agressif (on bosse aussi sur le respect des autres)
    mais incapable de se défendre quand ce sont les autres qui l’agressent

    1. Urbanie

      Merci beaucoup, il est super intéressant cet article! <3

      1. Egalimère

        Merci beaucoup pour le partage de mon article. Je sais que mon point de vue ne plaît pas à tout le monde, cet article a fait énormément réagir sur les réseaux sociaux et les critiques ont été très dures et violentes. Pour certaines personnes, autoriser son enfant à se défendre, c’est cautionner la violence. Or, ce n’est pas du tout mon intention car, comme vous, je suis contre toutes les formes de violence. Mais son père et moi n’avions pas envie qu’il revive une année comme la 6ème où il subissait sans rien dire pour ne pas « perdre ses copains ». Alors oui, nous l’avons autorisé à se défendre face à quelqu’un qui jetait son sac, lui mettait des coups dans le dos, le menaçait de l’isoler des autres, le frappait. Mais c’est ainsi que ça se passe aujourd’hui dans son collège. Soit il se défend et « s’impose », soit il se laisse faire et sera une cible privilégiée pour les autres. C’est difficile pour nous, parents, de trouver le juste milieu et encore plus dans votre situation, quand vous même avez été victime de cela et encore récemment. Je vous souhaite plein de courage et je pense bien fort à votre petite Kate en espérant qu’elle réussisse à s’affirmer face aux entres enfants.

  6. Virg

    Je remercie cette fois Sophie pour son commentaire, et du coup merci à toi Urbanie d’avoir mis le sujet sur le tapis, je n’aurais jamais pensé au langage corporel sans lire Egalimère 😉
    Des pistes, des pistes, encore des pistes, c’est génial.

  7. Elise

    Bonjour,
    Difficile en effet de savoir comment transmettre la capacité à nos enfants de se défendre, sans prôner pour autant les coups ou la violence. Peut-être en leur apprenant à formuler leur désaccord systématique dès qu’une situation ne leur convient pas. Cela peut aller du « Non je ne veux plus de chou-fleur » à « non, je ne veux pas que tu m’embêtes, me frappes, me prennes mon jeu… » et cela aussi fortement que la situation l’impose. Cela peut les aider construire leurs limites intérieures et ainsi leur éviter de se retrouver victimes de situations de harcèlement car il se rendent compte davantage de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas.

    1. Urbanie

      Oui, apprendre à dire non, c’est déjà un très bon premier pas. Faire preuve d’assertivité, de confiance en soi, ça aide déjà à décourager quelques harceleurs potentiels. Ca ne suffit pas toujours, mais c’est un très bon début!

  8. Ariel

    Bonjour, je suis votre blog depuis des années, mais c’est la première fois que je commente. L’occasion de vous dire à quel point j’aime votre façon d’écrire et de penser!
    Pour revenir au sujet, comme vous, j’ai été victime de harcèlement, à l’école puis professionnellement. Depuis une dizaine d’années ça va mieux, bien mieux, parce que j’ai appris, parfois bien malgré moi à me défendre et à rendre les coups. Est ce que j’en suis fière ? Non pas vraiment. Est ce que ça m’aide? Oui clairement.
    Cette année mon fils est entrée en PS. Et déjà, il nous rapporte des situations qui nous font bondir, son père et moi : un camarade qui le gifle sans raison, un autre qui lui vole une partie de son repas à la cantine… le tout à 3 ans!
    Quand on lui demande ce qu’il fait quand ça se produit, il nous répond : « rien, je ne veux pas être puni ». Alors, on lui a expliqué, non il n’a pas le droit de frapper en premier. Mais oui, il a le droit de se défendre. Parce qu’on ne veut pas que ce type de comportement devienne une habitude de la part de ses camarades. Et qu’on sait que prévenir les adultes, « juste pour ça  » n’est pas forcément la solution non plus.
    A priori, il a intégré la différence entre frapper gratuitement et la légitime défense : au parc il n’a pas hésité à s’en prendre à un plus grand que lui qui l’avait bousculé pour prendre sa place.
    Mais est ce vraiment la bonne solution ? Nous continuons à nous interroger… Et nous sommes hyper vigilants sur son comportement. Est ce que ça suffira? Nous ne le savons pas. Et nous ne sommes pas sûrs de bien faire. Je suis encore mal à l’aise avec l’idée d’encourager la violence, même pour se défendre.
    Mais pour le moment nous ne voyons pas d’autre solution.

    1. Urbanie

      Je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Comment dire à son enfant de rendre les coups quand on ne cautionne pas et qu’on a déjà du mal à les rendre soi même… pas évident. Je suis dans une réflexion très similaire, et parfois je me dis que je devrais appliquer un peu plus les conseils que je donne à ma fille, à moi même! 🙂
      Mais clairement, j’ai fait ce constat aussi que les gens ne sont pas tendres avec ceux qui essaient simplement de vivre leur vie… c’est pas simple. Je ne suis pas sure d’avoir trouvé la solution pour rendre les coups. Pour le moment, je bloque sur les réseaux sociaux. Il faudra néanmoins que je passe à la vitesse supérieure pour me protéger… pas simple.

    1. Urbanie

      Top, merci beaucoup!!!

  9. Phil

    Bonjour,
    Je pense malheureusement qu’il y a encore du chemin à parcourir pour voir les adultes à qui on confie nos enfants prendre conscience de ce phénomène. Ce que je déplore c’est qu’on voit beaucoup de campagnes de sensibilisation en direction des enfants et des jeunes et presque rien en direction des adultes à qui on confie nos enfants.

    Quand un enfant va se plaindre auprès d’un adulte et que celui-ci l’ignore ou minimise ces plaintes, c’est à mon avis donner libre cours au harcèlement et encore grave normaliser ce qui est loin d’être normal!

    Je crois pour revenir à votre question, il ne faut pas faire croire à l’enfant que le monde est tout beau et tout rose. L e monde est fait de gens méchants et de gens gentils. Et encore plus important lui apprendre à se défendre et non à s’éclipser.

    N’en déplaise à Rousseau, je pense que l’homme n’est pas naturellement bon!

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