Comme annoncé, j’ai l’immense privilège de faire partie du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2020. Au programme, 3 livres chaque mois (sauf en mars, où je recevrai exceptionnellement 7 livres à chroniquer) (gloups) (#yesIcan). J’avais eu la grande chance de faire partie du jury en 2014, je n’avais malheureusement pas pu assister à la remise des prix en juin… puisque j’avais vécu ma 1èr IMG pile à ce moment là. Espérons que cette nouvelle édition me porte un peu plus chance. 🙂
Nous commençons aujourd’hui avec un polar, « Le Couteau », de Jo Nesbo.
Harry Hole, enquêteur superstar de la police criminelle d’Oslo, a sombré dans l’alcool après s’est fait larguer et jeter du domicile conjugal par sa femme Rachel. Désormais relégué au placard et chargé des cold cases, Harry rêve pourtant de traquer et de remettre sous les verrous Svein Finne, violeur en série tout juste libéré après avoir purgé une longue de peine de prison, qu’il avait lui-même arrêté des années auparavant. Un matin, Harry se réveille d’une de ses habituelles cuites du soir couvert de sang, victime d’un trou noir mémorable. Quelques heures plus tard, sa femme Rachel est retrouvée morte chez elle…
On retrouve pour ce nouveau roman le célébrissime Harry Hole, lancé sur la piste de l’assassin de sa femme, mais aussi d’un violeur multi-récidiviste remis en liberté, tout en essayant désespérément de remettre sa vie sur les rails. Sacré programme en perspective !
Malgré sa mise au placard récente, on peut dire qu’Harry ne chôme pas ! Son flair légendaire, qui nous avait enchantés dans Le Bonhomme de Neige (si vous ne l’avez pas lu, je vous le conseille!), demeure intact pour notre plus grand plaisir. Les suspects se multiplient, les fausses pistes aussi, pour tenter d’arrêter deux criminels pour le prix d’un.
L’art de la narration est parfaitement maitrisé : les séquences d’inspiration cinématographiques s’enchainent, les cliffhangers sont légions à chaque fin de chapitre: on imagine aisément le livre repris en adaptation ciné. Le Couteau est un excellent page-turner, sur ce point, rien à redire.
En revanche, fallait-il vraiment multiplier à ce point les faux-coupables, au risque de s’y perdre et de ne pas tout à fait exploiter le potentiel de certaines pistes ? Vers le milieu du roman, Harry ne sait plus où donner de la tête – et nous non plus. A trop vouloir bien faire, à trop vouloir nous empêcher de deviner l’identité de l’assassin mystère jusqu’à la toute fin, Jo Nesbo en fait peut-être un peu trop, au risque de quelques longueurs et incohérences. Au risque de lasser son lecteur, aussi.
Qu’importe, Le Couteau reste un polar qui se lira d’une traite, suffisamment bien ficelé pour nous tenir en haleine jusqu’au bout malgré ces quelques petits défauts (qu’on lui pardonne volontiers).
Je vous le conseille pour une lecture sans prise de tête (il a été parfait pendant mes dernières vacances).