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Mon deuil est pire que le tien parce que…

J’avais prévu d’en faire un bingo du deuil périnatal sur ma page Insta, à nos étoiles.  Et puis je me suis dit que jamais je ne parviendrais à vous expliquer le fond de ma pensée, mon raisonnement, avec un nombre de caractères si limités.

Je me suis également dit que c’était prendre un risque réel de voir des débats enflammés déraper dans les commentaires entre parents endeuillés, la douleur étant rarement bonne conseillère – et Dieu sait que cette page est remplie de chagrin, de colère. De résilience et de bienveillance, aussi ( je suis fière de cette belle communauté qui grandit un peu plus chaque jour).

On me demande souvent en mp (mail privé) si je compte les fausses couches précoces et les grossesses extra-utérines comme faisant partie du deuil périnatal à part entière- et la réponse est oui.

 

Je sais que, pendant trop longtemps, les spécialistes ne considéraient pas ces pertes précoces comme étant un deuil, tout juste un accident de parcours, quelque chose de trop insignifiant pour en parler sérieusement. Le deuil périnatal, déjà si tabou et mis de côté dans la grande famille du deuil, était lui-même victime de cloisonnement. Si l’on commence le raisonnement par là, on se rend déjà compte de l’absurdité du truc.

 

Le grand problème de cette question, c’est qu’elle amène invariablement son lot d’autres questions, auxquelles il est impossible de répondre: « mais moi j’ai accouché de mon bébé mort-né, c’est quand même pire que de faire une fausse couche! ».

 

Je suis obligée sur ce sujet de vous avouer mon ignorance. Je suis incapable de répondre à cette question, qui, de plus, me met terriblement mal à l’aise.

J’ai accouché de deux bébés mort-nés, je sais la souffrance abyssale. La péridurale, le lit d’accouchement, la poche des eaux qui se rompt et la délivrance sans un cri. Le silence.

Mais je n’ai jamais fait de fausse-couche.

Je n’ai jamais fait de dépression suite à mes IMG non plus. J’ai bien connu l’état dépressif caractéristique du travail de deuil, different de la dépression (qui est une complication possible du travail de deuil), mais cet état est passé, avec les fameuses montagnes russes émotionnelles auxquelles il appartient.

Alors comment répondre à cette question quand j’ai vu des proches anéanties par ce qui aurait dû être considéré comme une « simple » fausse-couche? Que dire à cette copine que je vois sombrer dans une dépression, une vraie, après la perte de son bébé au cours du premier trimestre? « Tu n’as pas le droit de te plaindre par rapport à moi »?

Doux Jésus. Que Dieu me garde de penser un jour une telle horreur.

 

L’une d’entre-vous me disait très justement dans les commentaires d’un post d’ à nos étoiles qu’elle avait connu les deux – la perte tardive et la fausse couche précoce- et que, si pour elle, la douleur de perdre son bébé a terme était absolument insoutenable, elle n’aurait pas aimé néanmoins qu’on lui interdise de souffrir de sa fausse couche précoce.

Et puis que dire face à ces fausse couches qui surviennent après plusieurs années de PMA? Après ces fausse-couches qui succèdent à la perte d’un enfant à terme? Que savons-nous du parcours de celles qui pleurent un bébé parti trop tôt? Sur quels critères aussi abstraits qu’absurdes nous appuyer pour établir une grille du « deuil périnatal légitime » ?

Il est impossible de hiérarchiser les deuils, tout simplement parce qu’il est impossible de hiérarchiser les douleurs. La souffrance de cette femme qui a perdu son bébé après deux semaines de grossesse, doit-elle être tue, passée sous silence, au prétexte que cela risque de blesser d’autres femmes ayant perdu leur bébé à un stade plus avancé?

Non.

Parce que, si l’on commence à raisonner de cette manière, alors on se rend très rapidement compte qu’il y’a toujours pire que soi.

Moi qui ai perdu 2 bébés par interruption médicale de grossesse, devrais-je me taire face à celle dont le bébé est décédé a 8 mois de grossesse d’une mort fœtale in utéro? Et elle, que doit-elle dire face à celle dont l’enfant est décédé au moment même de l’accouchement?

Et que faisons nous face aux parents qui ont perdu leur bébé à plusieurs mois de vie?

On ne s’en sort jamais. Il y’a toujours pire que soi. Toujours. (Et c’est d’ailleurs comme ça que je me suis un jour retrouvée avec un splendide « oui mais bon, toi au moins tu vis dans un pays en paix, pense à ces femmes qui perdent leur enfant en Syrie ») (#mercipourcemoment).

 

Il n’y aura donc jamais, au grand jamais, de hiérarchisation des souffrances, ni sur ce blog, ni ailleurs. Parce que toutes les souffrances méritent d’être entendues et consolées. Parce que nous ne sortirons pas gagant(e)s du combat pour briser le tabou autour du deuil périnatal en nous tirant dans les pattes. Parce que nous ne gagnerons qu’en étant solidaires.

Bien entendu, vous trouverez parfois sur la page à nos étoiles des témoignages qui parleront plus à certaines sur le moment. Parfois, je vous raconterai des histoires de fausse-couches. Parfois, de morts foetales in utéro tardives. De prééclampsie. De ruptures utérines. D’Interruptions médicales de grossesse.

 

Mais il y aura toujours venant de moi la même bienveillance, le même espace de partage. Parce que nous sommes toutes des histoires différentes au sein d’une même famille. Une famille amputée, une famille en souffrance. Une famille malgré tout, que je crois être capable d’affronter la pire des tempêtes en se tenant par la main.

 

Prenez soin de vous. <3

Cet article a 18 commentaires

  1. Delphine

    Merci pour ton post si bienveillant.
    Il y a toujours pire que soi et personnellement ça me permet d’être un peu moins triste. Mais comme tu le dis si bien, chaque situation est différente et c’est impossible de comparer.

  2. Kate (ane autre)

    Merci pour ces mots. Les mots « il y a pire ailleurs, ne te plains pas (trop) » amène un sentiment de culpabilité qui est difficile à gérer tant la douleur est là (quelle que soit la raison de la douleur)

    1. Urbanie

      alors qu’on se sent déjà tellement coupable d’avoir perdu notre bébé… <3

  3. Charlotte

    Est-ce que finalement ça n’est pas un réflexe très primaire d’essayer d’imaginer ce qui pourrait être pire. Comme si la situation devenait un genre de témoin et que tout le reste devait être comparé à lui, peut être pour s’empêcher de parler du vrai problème qui est la souffrance bien réelle, elle, de la personne en face de soi. Une « amie » m’a dit 2 mois après le décès de ma fille à 38 semaines : « Machine, elle a perdu son bébé a 2 mois de vie, c’est encore pire », alors qu’à ce moment là j’aurais donné 10 ans de ma vie pour voir juste quelques minutes ma fille les yeux ouverts. Elle-même avait accouché à 38 semaines de sa propre fille… ces mots restent encore incompréhensibles pour moi…

  4. claire

    Merci encore pour tes mots si justes…
    Personnellement c’est justement une des choses qui a été le plus difficile à vivre, comme j’ai perdu mes bébés « relativement tôt » (2 IMG en début 2e trimestre) je ne me sentais pas légitime dans ma douleur et dans mon deuil par rapport à des mamans ayant perdu les leurs plus tard et c’est aussi l’impression que l’entourage me renvoyait que avant la 2e écho ce n’était pas des « vrais bébés »…  et que donc ma douleur… 
    Et puis après j’ai aussi fait 2 FC en fin de 1er trimestre… 
    et franchement je ne sais pas dire moi même entre ces différents deuils, pertes et souffrances ce qui a été pire… 
    Au final les circonstances autres font aussi que ces deuils sont plus ou moins difficiles : faire 2 IMG coup sur coup c’est dur même si la 2e a lieu plus tôt que la première… avoir une montée de lait après ma 2e IMG parce qu’on ne m’a pas donné de médoc pour la contrer – car cela n’allait pas arriver c’était trop tôt dans la grossesse – m’a énormément fait souffrir moralement.
    Avoir déjà un enfant au moment de mes FC m’a aidé… Pouvoir vivre une des FC sans l’hopital m’a aidé aussi… et ça serait sans doute différent pour une autre femme… 

  5. Claire

    Bonjour Urbanie, je suis une Mamange du forum de Petite Émilie et j’ai un compte Instagram aussi. J’ai eu tendance à « hiérarchiser » les deuils comme tu le dis.. Parce que subir une IMG parce que mon fils allait décéder in utero quoi qu’il arrive me donnait l’impression que c’était effectivement pire que des fausses couches précoces. Et puis j’ai pu voir au travers d’instagram des PMette vivre des fausses couches et j’ai commencer à changer d’avis. Ton article m’a fait vraiment prendre conscience du deuil que vivent toutes ces femmes qui attendent désespérément de porter la vie. Et ça me légitimise aussi dans le mien. Car j’avais parfois l’impression de ne pas avoir le droit d’être triste face à ces parents qui ont perdu leur bébé à terme où après plusieurs jours/mois/années de vie.
    J’espère que j’aurai assez d’ouverture d’esprit pour accompagner ces mamans qui vivent elles aussi la pire épreuve de leur vie.
    Merci pour tes articles, ça fait du bien même après bientôt 2 ans de lire tout ça.
    Claire

    1. Urbanie

      C’est le piège en effet: à hiérarchiser, on risque aussi de ne pas oser dire pleinement son chagrin. Merci pour ton gentil commentaire, ce n’est pas évident de changer de point de vue.

  6. Gueret

    Il n’y a jamais de bon moment pour perdre son enfant, on a toutes eu cette fameuse phrase « c’est mieux que ça arrive maintenant » (et que ça soit à 2, 5 ou 8 mois de grossesse) ou « la vie est sûrement bien faite »… donc on est toute dans la même galère !

    La seule « différence » entre un fc précoce ou décès tardif (mfiu ou img) c’est le protocole médical qui peut effectivement être super traumatisant. Car vivre un accouchement n’est jamais anodin, surtout quand celui ci se passe dans le silence et la froideur de ces salles de naissance …

    Restons à l’écoute les unes envers les autres, l’amour et la bienveillance sont les seuls palliatifs. ..

    1. Urbanie

      L’accouchement d’un bébé mort né est en effet un moment extrêmement traumatisant . J’ai aussi entendu de nombreux récits de FC assez crus (pour appeler un chat, un chat), je pense que je n’aurais pas mieux vécu ça que mes accouchements (il est vrai aussi que j’ai été littéralement choyée par les médecins et sage femme lors de mes accouchements, j’ai eu la grande chance de les vivre en en gardant un «  » »bon » » » souvenir) (je mets des guillemets, mais on se comprend). 🙂

  7. Amandine

    Merci pour cet article. Je culpabilise toujours suite à mon IMG à 18 semaines, face à des couples qui avaient perdus leurs bébés à terme ou même après la naissance. Comme si notre douleur n’était pas légitime. Vous avez tour à fait raison, et je vais garder vos mots dans un coin de ma tête, la perte d’un enfant est dans tous les cas insupportable.

    1. Urbanie

      Et vous avez bien le droit de dire que vous êtes triste! <3

  8. Karine

    Chère Urbanie,

    Merci pour tes mots remplis de bienveillance.

    Je crois qu’on ne restera pas toutes « égales » face aux autres (celles et ceux qui n’ont pas connu la perte d’un bébé) selon nos histoires. Par contre, entre parents endeuillés, je crois qu’on n’essaie pas de comparer notre douleur car on l’a vécu, on le vit. On connait cette douleur qui nous fait peur à nous-même tellement elle fait mal. Du coup, on ne hiérarchise pas, on se soutient, on partage notre peine et même nos espoirs…

    J’ai eu une IMG à 5 mois et demi de grossesse pour pré-éclampsie et complication de hellp syndrome et j’ai connu plusieurs mamange différentes et courageuses. Jamais, oh non jamais, je n’ai eu l’idée de comparer nos vécus. J’ai juste voulu les soutenir et profiter de leur soutient. Se sentir moins seule face à un tel drame est tellement important.

  9. Elise

    Je trouve ton article très bien écrit et bienveillant, tu as raison, on ne peut pas hiérarchiser la douleur ressentie. Cependant, je pense aussi que parfois, comparer des choses incomparables est une forme de manque de respect. J’ai par exemple fait une fausse couche très (très) précoce. J’ai été dévastée bien sûr, mais jamais je n’oserais comparer mon expérience à celle de parents ayant perdu un enfant plus tard, j’aurais l’impression de minimiser leur souffrance.

  10. Aude

    Merci pour ce post Urbanie, qui résume bien ma pensée après des années de réflexion sur ce sujet… J’aurais tendance à dire que dès lors que la perte d’un enfant à naître a une influence sur la manière dont les parents vivent et intellectualisent leur parentalité auprès des enfants déjà présents ou pour les enfants à venir, on peut parler de deuil périnatal. Ce n’est pas qu’une question de semaines de gestation ou d’avancement de la grossesse (même s’il est indéniable que l’expérience d’un accouchement tardif est extrêmement traumatisant) mais probablement davantage de projection et d’investissement dans la grossesse (et l’enfant) à venir.
    Pourquoi devrait-on considérer qu’il ne s’agit d’un « vrai » deuil qu’à partir d’un certain nombre de semaines? Où est fixée cette limite? Et par qui? La situe-t-on a l’entrée dans le 2ème trimestre sous prétexte que la majorité des fausses couches ont lieu dans les 3 premiers mois? Doit-on la situer au seuil de viabilité du fœtus ? Au moment de l’accouchement ? (je pousse ce raisonnement à l’extrême bien sûr, tant il me semble absurde). Et question majeure, quelle que soit cette limite, qu’advient-il des couples qui perdent leur bébé juste avant cette fameuse limite? N’ont-ils pas le droit d’être tristes? Cette question du « combien » n’est finalement probablement pas pertinente, et surtout très excluante. J’ai perdu une petite étoile en toute fin de 1er semestre et j’ai eu énormément de difficultés à me sentir légitime dans mon deuil et ma souffrance qui a pourtant été bien réelle, avec des conséquences non négligeables. Souvent, je me suis dit que peut-être tout aurait été différent si j’avais atteint la 13ème semaine…
    La société dans son ensemble demande à tous ces couples non seulement de nier l’existence de ce petit bout d’eux, qui aux yeux de l’entourage n’a jamais vraiment existé mais également de taire leur souffrance et leur tristesse. Vous en ferez d’autres ! Vous êtes jeunes, vous avez la vie devant vous ! C’est sans doute mieux comme ça ! Il vaut mieux ça maintenant que plus tard… Et puis, après quelques jours, quelques semaines, c’est le grand silence……….. le sujet devient tabou. Plus personne ne demande de nouvelles, par pudeur, par gêne, par maladresse, parce qu’ils ont oublié. Parce que pour la plupart, c’est un épiphénomène, sans conséquence. Par qu’il est d’usage de ne rien dire de sa grossesse avant 3 mois (c’est vrai qu’une femme n’a absolument pas besoin de soutien pendant les 3 premiers mois!). Parce que c’est courant…
    C’est peut-être courant, mais qu’est-ce que ça fait mal!
    Le traitement réservé à ces femmes par le corps médical a je crois également une forte influence sur la manière dont elles vivent cette perte. Les professionnels de santé ont probablement l’habitude et sont assez insensibles lorsqu’il s’agit d’une fausse couche précoce. Il n’en reste pas moins qu’une minimisation de l’événement, presque considéré comme un non-événement, a des répercussions désastreuses sur la manière dont la mère et le couple va pouvoir se reconstruire.
    Au contraire, une reconnaissance de leur souffrance, de l’écroulement de leur monde à ce moment-là, une écoute bienveillante est salvatrice. Les mères ont besoin de cela aussi comme preuve de la présence trop fugace de leur bébé disparu…
    Amicalement

    1. Urbanie

      Merci pour ce commentaire, je te rejoins totalement. Si cela peut te rassurer (ou pas), le même traitement est réservé aux femmes qui perdent leur bébé très tardivement dans leur grossesse: « la nature est bien faite » (non), « vous en ferez d’autres », « c’était pas un vrai bébé »… nous entendons toutes ces mêmes phrases qui, mêmes si elles sont prononcées pour nous réconforter, nous blessent finalement plus qu’autre chose. Et puis tu entendras souvent des femmes douter de leur deuil, et ce quelque soit le stade auquel leur grossesses a été interrompue. Alors oui, on trouve toujours pire que soi, mais je reste persuadée que chaque souffrance mérite d’être entendue, dans le respect de celle des autres mamans endeuillées. <3

  11. Alexandra

    Je me sens très concernée par cet article et très coupable aussi.
    J’ai subi une IMG en octobre 2017, polymalformation des membres + un très probable retard mental, ma fille est donc mort née a 26 sa.
    Et a ce moment là et pendant longtemps j’avais le sentiment que celles qui avaient perdu leur bébé durant le premier trimestre n’avaient pas le droit de dire qu’elles avaient perdu un bébé. Parce que moi-même je n’ai considéré ma fille que comme un amas de cellule puis comme un fœtus avant de la mettre monde.
    Et parrallelement je ne me sentais pas légitime par rapport a des bébés mort nés a terme ou décédés après la naissance..

    La douleur et la colère m’ont empêchée d’accepter les douleurs des autres – non-legitime – a mes yeux.
    Et puis 9 mois plus tard je suis retombée enceinte et j’ai fait une fausse couche précoce.
    Désormais je pouvais comparer, j’avais ma propre échelle de douleur, et la non-légitimitée des autres s’est aggravée. Parce que clairement, ma FC n’était rien comparé a mon IMG.. pourquoi les autres pourraient elles être sur la même échelle de la douleur alors que moi qui avait vécu les deux je considérais juste avoir évacué un amas de cellule ( et une lueur d’espoir)?

    Deux ans plus tard, mon bébé arc en ciel est la. La peine et la colère sont toujours présentes mais fortement adoucies… Et puis je suis des comptes de pmettes, et je me dis  » ah oui une FC après x années de pma ça c’est terrible ! », alors que selon mon échelle une FC après le premier mois d’essais ce n’est rien…
    J’ai commencé à réfléchir…

    Et puis une phrase lancée a mon égard  » ta fille tu ne l’as pas connu, t’as pas eu le temps de l’aimer pareille que si elle avait été la. Imagines les gens qui perdent leur enfant a 6 ans ! ».
    Dur ! De quel droit osait-on juger de l’amour que je portais a ma fille ?

    Toutes ces réflexions et expériences m’ont appris avec le temps a cesser de vouloir de-legitimé la douleur des autres. Mais j’avoue un peu honteusement, que lorsque qu’on me dit avoir perdu un bébé a 6sa, une partie de moi se hérisse…
    Ma propre mère qui a fait une FC a 2 mois passé m’a toujours dit  » j’étais pas bien après ma fausse couche, mais comparé a toi c’est vraiment rien »… J’imagine que ça n’aide pas a cesser les comparaisons..

    Merci pour cet article qui me pousse à aller plus loin dans ma réflexion ♥️

  12. Emilie

    Merci pour votre article. J’ai découvert vers blog hier soir et je lis vos articles avec attention. Je vous adresse toute ma gratitude d’avoir pris le temps de transmettre tout cela. Avec votre plume extra (votre clavier plutôt), c’est une bouffée d’oxygène… J’ai « vécu » (je ne sais même pas comment dire cela) une IMG la semaine dernière, à 6 mois de grossesse. La cérémonie de notre bébé a lieu demain… Je suis dans un espace temps que je n’arrive pas à expliquer… J’ai déjà vécu un deuil, celui de la perte de mon fiancé, traverser les étapes, cela mis tellement de temps, sans en être forcément totalement « remise ». Aujourd’hui, j’ai peur… Peur de recommencer cela… J’ai perdu mon bébé alors que je ne pensais jamais être maman un jour. J’ai déjà beaucoup de culpabilité. J’ai peur de ne pas être capable d’affronter les prochains mois… Parce que là pour l’instant je suis anesthésiée. Je fais les choses qui doivent être faites. Mais après ? Quand tout cela sera passé ? J’ai peur d’affronter à nouveau les « étapes », alors qu’elles seront différentes ; d’affronter les autres ; d’affronter le temps…
    Et en même temps, qu’est ce que je peux faire d’autre ?
    Mon commentaire n’a été vraiment de sens et il n’est sûrement pas à la bonne place.. mais j’ai eu besoin de le déposer… Pour déposer un peu de peine… Sous cet article si bienveillant qui me parle beaucoup…
    Merci, infiniment..

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