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A nos étoiles: un compte instagram pour sensibiliser sur le deuil périnatal

Parce qu’on est capables de faire entrer dans le dictionnaire des mots comme « Klouker », « Uberiser », boboiser », « selfie » ou même « adulescence » (concept pourtant initialement purement publicitaire), mais que les parents endeuillés n’ont toujours aucun mot pour les définir.

Parce que nous sommes près de 7000 familles amputées chaque année d’un bébé in utero ou tout juste né. Parce que les malformations, les infections, les accident de cordon, les détresses respiratoires, les ruptures utérines, les éclampsies, les maladies génétiques héréditaires ou tombées d’un triste ciel n’arrivent pas qu’aux autres.

Parce que depuis 5 ans que j’écris sur le sujet, j’ai parfois l’impression de tourner en rond et qu’une solide lassitude est en train de s’installer de façon insidieuse – et que je n’aime pas ça.

Parce qu’à chaque fois qu’on me demande de combien d’enfants je suis la maman, je me retrouve toujours incroyablement stupide.

Parce que plusieurs incidents ces deux dernières années m’ont encore prouvé le chemin colossal qu’il nous reste à faire pour continuer à sensibiliser sur le sujet. L’ignorance crasse des gens autour du deuil périnatal me ferait parfois sourire si elle n’entrainait pas des conséquences sonnantes et trébuchantes pour les parents endeuillés.

Parce que j’ai récemment été la cible de malveillance en ligne par un petit groupe de nanas à ce point ignorantes du sujet, qu’elles ont préféré s’en prendre à une maman endeuillée sans se poser la moindre question sur les conséquences de leurs actes, elles qui n’ont qu’à coucher leurs enfants bien vivants le soir, sans remords ni problème de conscience. Y’en a même eu une pour oser m’écrire, dans un triste moment d’autojustification (si tant est que la haine en ligne puisse se justifier), que « oui, moi aussi j’ai connu un drame, j’ai été hospitalisée un jour » (ne riez pas, c’est du vécu).

Parce que je sors de 18 mois de mise au placard au boulot suite à mon dernier retour de congé maternité, et que je suis lasse d’être réduite à mon simple statut de « maman endeuillée » par ma hiérarchie.  Alors que je suis tellement plus que ça.

Mais aussi parce que les témoignages de parents endeuillés continuent de me parvenir via le blog de façon parfaitement ininterrompue. Parce que l’engouement pour le documentaire « Et je choisis de vivre » prouve la nécessité absolue de pouvoir parler du deuil, périnatal ou pas, sans se voir sans cesse ramenés à des « vous en ferez d’autres », « il faut être fort », « tu devrais passer à autre chose ». Autre chose que quoi? Que mon bébé, que mon enfant? Vous vous rendez bien compte de ce que vous êtes en train de me dire?

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de créer un compte instagram autour du deuil périnatal. Fausse-couches précoces (ou pas), morts foetales in utero, Interruptions médicales de grossesse, décès pendant et après l’accouchement: un compte créé pour nous, dédié à toutes nos étoiles.

Je vous y proposerai donc des « bingos » du deuil (vous commencez à connaitre mon amour pour cet exercice), mais également des conseils, des témoignages, des questionnements aussi. Je ne prétends pas du tout avoir toutes les réponses. Mais je sais que nous serons plus fort(e)s ensemble.

N’hésitez pas à partager et participer à ce compte – il a été créé avant tout pour vous.

 

 

Cet article a 9 commentaires

  1. Petit papillon

    Du fond du coeur, merci de la part d’une mamange qui a perdu son petit trésor à 26SA (MFIU) en 2016. Te lire me fait beaucoup de bien et ensemble nous nous sentons moins seules. C’est un deuil si douloureux, et souvent mal compris par les personnes autour de nous, de devoir vivre avec son absence (je ne peux et ne pourrai jamais dire que je vis sans lui…). Je compare souvent ce deuil à un enfant qui marche :au début nous essayons de nous mettre debout puis petit à petit nous avançons et malgré le temps qui passe, nous trebuchons et tombons de nouveau avec les dates anniversaire qui nous donnent l’impression de tout revivre à chaque fois. Mais je pense qu’il faut accepter ces périodes plus douloureuses, accepter d’être triste car nous savons qu’ensuite nous nous releverons. Nos petits trésors doivent être fiers de leurs mamans et papas.
    Comme toi, nous avons ensuite eu une petite fille en parfaite santé , qui nous comble au quotidien. Un coeur de maman s’amplifie à chaque enfant que nous portons <3
    Encore merci

  2. Nana ignorante

    Je tiens à faire remarquer qu’il y a une coquille dans ton texte. Tu as oublié de préciser que mon hospitalisation c’était pour mon IMG. Mais bon tu es visiblement ignorante sur ce qu’est une GEU et ce qui en résulte. Si tu as des questions sur les IMG ou on doit te charcuter pour la réaliser ou la GEU et le deuil périnatal je suis là hein (ou pas…). Et continue de nier mon deuil comme ça c’est un plaisir. Bientôt je vais pouvoir faire un des bingos que tu apprécie tant rien qu’avec ta négation de mon deuil.
    Ne te remet jamais en question on vit toujours mieux en pensant qu’on a toujours raison.
    (Ne t’inquiètes pas je ne suis plus du tout ton blog. On m’a juste transmis cette article qui a fait bondir certaines personnes connaissant mon histoire. )

    1. Urbanie

      Bonjour,

      Je décide de publier ce commentaire, parce que je le trouve intéressant en fin de compte, en dépit de l’acharnement dont tu fais preuve à mon égard (je ne publierai pas ton nom pour que personne ne t’embête, pas de panique 🙂 ).

      Je pense qu’on ne parle pas de la même chose: une IMG n’est pas une GEU (et une GEU n’est pas une IMG), je suis assez étonnée de cette confusion. En revanche, une bonne question est posée: le législateur considère t-il les interventions pour interrompre les GEU comme des interruptions médicales de grossesse encadrées par la loi Veil ou comme une intervention suite à ce qui pourrait être considéré comme une fausse-couche… je n’ai pas la réponse. Il me semble que non, puisque l’IMG stricto sensu doit être autorisée par deux médecins d’un centre de diagnostic anté natal. Mais c’est une excellente question!

      Bref, pour simplifier, quand les gens parlent d’IMG, ils parlent d’un type d’intervention bien précise (le mode opératoire ensuite varie selon le terme). Et je pense qu’il est important de comprendre de quoi on parle, pour qu’il n’y ait pas de confusion. On pourrait avoir l’impression sinon que tu essaies de me faire passer pour une nana sordide auprès de la terre entière (tu n’oserais pas, dis?).

      Une GEU est aussi un deuil périnatal, le mode opératoire et le contexte sont différents d’une IMG avec accouchement. Tout comme une IVG est différente dans son vécu d’une fausse-couche, une MFIU d’une MSN. Ce sont des histoires différentes au sein d’une même « famille », pour le dire autrement.

      Je ne hiérarchise pas les deuils entre eux, cela n’aurait pas de sens (j’y reviendrai dans un prochain post sur instagram, parce que c’est en effet un écueil fréquent dans les questions de deuil). Un bébé existe quand il est investi par ses parents, il n’y a pas de débat là-dessus (enfin, pas en ce qui me concerne).

      Sur la question de nier ton deuil, je me vois obligée de te reprendre et de te dire que tu mens.

      Je pourrais publier la discussion au cours de la quelle cette petite phrase a été prononcée, puisqu’après tout, Dieu a bien du créer les captures d’écran pour une raison. 🙂

      Je dirais simplement que c’était à l’occasion des 1 ans de la mort de ma fille, que je t’avais demandé de l’aide, et que tu m’avais violemment attaquée ce jour la (l’occasion qui fait le larron, sans doute?). Tu t’en souviens? J’étais en train de te supplier d’arrêter? Je t’avais donc souhaité, le jour où tu serais amenée à vivre un drame, de ne pas vivre ce que tu me faisais subir. Et donc la petite phrase « pour info, moi aussi… » vient de là. Pour justifier ton propre comportement, odieux. Donc en fait, si l’une de nous deux hiérarchise, ici… c’est surtout toi.

      Tu as ensuite mené une belle campagne de diffamation à mon encontre à la moindre occasion devant plusieurs dizaines de personnes, pendant quoi? 6 mois? Et pour quoi? Parce que je t’avais demandé de l’aide un jour de détresse?

      Je ne sais pas pourquoi tu fais cela, je ne suis pas sure d’avoir envie de le comprendre. Je trouve cependant nécessaire de rebondir sur ton commentaire (tellement autocentré, mon Dieu…) pour remettre l’église au centre du village.

      Oh, et au passage (j’en profite, soyons fous 🙂 ): On ne diffame pas les gens. On ne les harcèle pas en ligne.

      Et par pitié: on fiche aussi la paix aux mamans endeuillées qui « célèbrent » le premier anniversaire de la mort de leur fille.

      Je dois aussi te remercier malgré tout, parce que si tu ne t’en étais pas prise à moi comme ça, pendant si longtemps, je n’aurais pas eu envie d’aider en retour les autres. Il n’y aurait pas eu de bénévolat, il n’y aurait pas eu ce compte instagram non plus. C’est bizarre, hein? J’imagine que, dans le vécu du deuil, chacun gère sa colère et sa peur comme il le peut.

      Bien à toi,

      Urbanie

      1. En passant

        Bonjour Urbanie,
        Je me sens obligée de corriger ton propos. On retrouve 2 cas dans les IMG : lorsque la vie de la mère est gravement en danger et lorsque l’enfant à naître est atteint d’une maladie grave et incurable. Cela étant posé, il est évident qu’une GEU aboutit toujours à une IMG. On ne saurait en aucun cas parler de fausse couche, qui se produit quand la grossesse s’arrête spontanément (ce qui peut être aussi le cas lors d’une GEU, je te l’accorde). Je conçois que tes IMG étaient bien différentes mais n’oublions pas ces mères qui ont du renoncer à leur enfant pour continuer à vivre.

        1. Urbanie

          Bonjour,

          C’est justement la question que je pose plus haut, vis-à-vis du cadre légal. Je me suis renseignée histoire de ne pas dire trop de conneries, et je ne trouve aucune trace de GEU dans les textes présentant les IMG. J’ai l’impression que, légalement parlant, la GEU doit être considérée comme une intervention annexe, au même titre sans doute qu’un curetage de fausse-couche. Bref, ça, c’est pour le cadre légal (c’est important, parce que j’imagine que dans les pays dans lesquels l’avortement est interdit, on serait capable de laisser la mère mourir) (coucou le Salvador).

          Passé le cadre légal, quand on parle d’IMG, on ne parle pas de GEU en général. Je dis « en général », parce que je n’ai rencontré qu’une seule personne qui désignait sa GEU comme telle (cf le commentaire laissé plus haut). J’imagine qu’on catégorise les IMG vs les GEU en raison du protocole mis en place, mais aussi de la loi (on y revient toujours). Tout comme une fausse-couche n’est pas une GEU (il me semble pourtant l’avoir dit plus haut, on tourne en rond là, non? 🙂 ). En soi, dans le fond, ça n’est pas grave. Le bébé est mort, fin de l’histoire. Si certaines personnes veulent hiérarchiser les souffrances entre elles, cela les regarde, mais je préfère me tenir à distance de ce genre de débats.

          J’ai donc justement créé le compte A nos étoiles pour réunir les femmes vivant un deuil périnatal, quelle que soit la cause donc je suis super étonnée par le sous entendu assez nauséabond de la dernière phrase. Dois-je être étonnée aussi par le fait que tu m’écris sous une fausse adresse mail également? 🙂

          Je ne publierai plus aucun commentaire ici qui ne soit assumé par une adresse mail, disons, reconnaissable et un pseudo normal, conformément à la charte mise en place sur ce blog (c’est dans la section « FAQ » depuis déjà 4 ans). Je veux bien être gentille, mais faut pas pousser mémé dans les orties, comme on dit. 🙂

          PS: paix et amour les filles: il y’a plus important dans la vie que de s’acharner sur internet sur une fille qui ne vous a strictement rien fait. Je vais finir par croire que vous n’avez rien d’autre à faire de vos journées, sinon.

  3. Ma.dou.dou

    Ohlàlà… Je te lis et je découvre ça, tes mots, ces derniers mois, ce que tu vis, ce commentaire, là, plus haut… Et j’hallucine. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? A quel moment l’humain vrille comme ça, pour se nourrir du malheur de ses congénères ? A quel moment on juge, on se valide dans la douleur des autres ? Je dois être une fucking bisounours, franchement, parce que je cherche, mais je ne vois pas une seule seconde comment on peut en arriver là… Ni comment harceler quelqu’un peut faire du bien à quiconque. En vrai, ça leur fait quoi, à ces personnes ? Elles se sentent puissantes et importantes ? Moi je me sens heureuse quand je fais sourire les gens, pas quand je les bousille.
    Je ne sais pas quoi te dire, je ne sais pas comment te soutenir, mais j’ai l’impression que tu en as bien bavé ces derniers temps, et vivement que ça s’arrête.

    1. Urbanie

      « Moi je me sens heureuse quand je fais sourire les gens, pas quand je les bousille. »… on est sur la même longueur d’ondes! 🙂

  4. Elise

    Bonjour, super initiative ce compte Instagram. Ton blog m’avait fait beaucoup de bien en 2016 lorsque j’ai dû accoucher à 4 mois et demi de grossesse, après la mort de mon bébé in intero et que je me sentais totalement désorientée avec un désir impérieux de me sentir moins seule. Parler de ces drames silencieux vécus par des milliers de femmes et d’hommes est indispensable et la pierre que tu apportes à cet édifice, est vraiment très précieuse ! Merci à toi de créer des liens qui rendent moins seul(e) s et plus fort(e) s.

    1. Urbanie

      Merci Elise pour ces encouragements. <3

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