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Notre visite dans un centre de fertilité en Espagne

Je me rends compte que, si je vous ai bien pondu un article pour râler contre les incohérences du parcours PMA à l’étranger, j’ai totalement oublié de vous raconter comment ça s’est passé, en vrai.

Vous démarrez quand?

On va commencer par ça, parce que je sais que la question du délai est extrêmement importante: on a décidé de marquer une pause. Pour tout un tas de raisons, principalement parce que le projet nous fait finalement un peu peur. On y reviendra par la suite. Le temps de nous décider (ou pas), puis de réaliser les examens manquants et de trouver une donneuse, il ne se passera rien avant l’année prochaine (ne paniquez pas: il faut en moyenne 4 mois pour trouver une donneuse là où nous allons – donc c’est en réalité plutôt rapide quand on sait ce qu’on veut). Il n’y aura donc pas de bébé avant 2021, au plus tôt. C’est quelque chose que j’ai complètement accepté, et qui, personnellement, ne me pose aucun problème.

L’Institut: pourquoi l’Espagne?

Nous avons donc choisi un institut catalan avec « pignon sur rue », présent dans plusieurs villes espagnoles, et affichant des résultats à faire pâlir une dictature sud-africaine.

Pourquoi l’Espagne, et non la Belgique, pourtant francophone et plus simple d’accès pour nous en Thalys?

Eh bien tout simplement parce que les médecins ne nous ont jamais parlé de la Belgique, voila. J’ai tout bêtement suivi leurs recommandations, même si de facto, la Belgique me semble plus pratique à tous points de vue.

Il est comment l’institut?

Il est situé en bordure d’une grande avenue assez peu touristique, et peu visible depuis la rue. On franchit des grilles anonymes avant d’atterrir dans une cour où se côtoient des sièges d’entreprise catalanes. Et cet institut, donc. D’ailleurs, leur principal concurrent n’est pas très éloigné.

Les locaux sont super cleans, et l’accueil indique clairement via une petite affichette  la secrétaire médicale francophone (pour les français). Pas de risque de se retrouver à baragouiner un espagnol pire qu’approximatif (« ola, dondé esta la médecine del nino por favor? ») (en vrai, là où je suis allée, ça parle plutôt catalan d’ailleurs).

On y croise qui?

Alors je parle pour moi, c’est à dire que la fois où j’y suis allée, j’y ai croisé un nombre relativement conséquent de couples français hétéro, à ma très grande surprise d’ailleurs. Vu les débats actuels sur la bioéthique, je m’attendais à y rencontrer principalement des couples de femmes et des femmes seules, mais pas vraiment, en fait. Ca dépend sans doute des jours, ceci dit, et je ne voudrais pas faire de généralités maladroites.

Et les médecins?

Nous sommes suivis par une femme médecin (appelons-la Dr Quinn), très à l’écoute, qui nous a longuement reçus pour tout à la fois écouter notre parcours, et nous expliquer le protocole. Les assistantes médicales que nous avons rencontrées étaient également très prévenantes, et -là encore- francophones.

On peut y aller avec son enfant?

Nous étions donc accompagnés de Kate, 3 ans et demie, et je vais faire une petite apparté à ce sujet: si les enfants sont admis dans la clinique (je m’étais renseignée au préalable, et nous avons en effet croisés d’autres couples accompagnés de leur bout d’chou adoré), les RDV sont très longs. Nous sommes restés dans la clinique en tout et pour tout près de 4 heures, le temps de présenter notre dossier, de signer quelques papiers (et le devis), et de faire un ou deux examens sur place.

Si vous êtes dans notre cas, sans capacité ni possibilité de faire garder votre enfant en France ou sur place, je ne peux que vous conseiller de vous relayer avec votre conjoint(e) pendant les RDV: d’une part, la visite est tristement interminable pour un enfant (même si la clinique avait prévu des coloriages), d’autre part (et ça tombe un peu sous le sens), je ne suis pas sure que donner tous les détails de ce qui vous amène devant des spécialistes de la PMA soit super sain pour votre enfant.

Autre petite chose à garder en tête: les quelques couples présents en même temps que nous avaient beau regarder Kate avec bienveillance, j’ai tout de même senti un peu de tristesse et de frustration, le sujet « enfant en bas âge » étant clairement potentiellement douloureux (ce que je comprends parfaitement – d’autant qu’il n’est pas écrit sur ma tronche que j’ai déjà fait deux Interruptions Médicales de Grossesse, donc les autres personnes présentes ont parfois du se demander ce qu’on venait faire ici).

 

Je pense avoir balayé les grandes lignes, mais si vous passez par la et que vous avez des questions, n’hésitez surtout pas. J’essaierai d’y répondre le plus sincèrement possible.

Cet article a 6 commentaires

  1. Flora

    La Belgique, bien que plus ouverte par rapport à la France en ce qui concerne la bioéthique, a aussi très peu de donneuses d’ovocytes donc des délais assez long. Je suppose que ça doit faire partie des arguments défavorables…
    J’avoue avoir été l’une de ses femmes au regard envieux envers les parents avec bébé aux RDV PMA. Mais en même ça donne de l’espoir en se disant que si ça a marché pour eux, ça marchera aussi pour toi (parce que ce n’est pas écrit non plus que Kate n’est pas un bébé éprouvette).

    1. Urbanie

      Je pense que certains ont du penser « oh, chouette, ça marche! » en voyant Kate. 🙂
      Je ne savais pas qu’il y avait une pénurie en Belgique également, tu me surprends. J’avais l’impression que le sujet était bien moins tabou qu’en France, comme quoi!

  2. J’imagine que cette décision d’attendre, de marquer une pause, n’a pas dû être évidente à prendre. Mais c’est tellement important que vous vous écoutiez. Je vous envoie plein de pensées.
    Merci de parler de ce sujet, de partager votre expérience. Cela aidera, j’en suis certaine, bien des couples.

    1. Urbanie

      Merci Charlotte. <3

  3. Ségolène

    J‘ai emmené ma fille d‘un an aux rendez vous PMA tout simplement parce que je n‘ai pas de mode de garde avant septembre. Et je confirme pour les regards. Mais j‘avais certainement le même il y à quelques années.

    1. Urbanie

      Oui, je comprends parfaitement (quand on a pas le choix, on a pas le choix, et on a bien fait pareil également!). Pas simple de tout conjuguer quand on est en parcours PMA.

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