You are currently viewing Comment les influenceurs ont (presque) eu raison de ma santé mentale

Comment les influenceurs ont (presque) eu raison de ma santé mentale

Je l’avoue: je ne suis pas une grande assidue des réseaux sociaux (c’est bien pour cela que je n’ai presque pas de comptes estampillés La Marmotteuse, d’ailleurs). Je suis présente sur Facebook, et c’est à peu près tout.

Je lis (beaucoup) la presse people, en revanche, donc je vois souvent des noms passer régulièrement; des noms d’influenceuses, comme on dit. Des personnes qui ont fait d’elles une marque, un business à part entière, et qui postent toute la journée une sélection de moments rigoureusement sélectionnés de leur vie privée, pour leurs followers. Et, face à cela, je pense bien être comme beaucoup de monde: à la fois fascinée, et pas mal agacée.

Fascinée par la perfection (parce qu’il faut bien avouer que ces filles sont fortes, très très fortes, pour se mettre en scène dans des photographies à l’esthétique impeccable), fascinée de voir des créatures « de la vraie vie » vivre un rêve que nous pensions tous réservés aux stars de papier glacé. Une frénésie de palaces, des lagons d’eau bleue à n’en plus finir, de voyages en 1ère classe, des repas sublimés par le bon filtre, le bon angle, la bonne prise de vue. Une vie parfaite, mais pour de vrai.

 

Pour de vrai? Ça, j’en suis moins sure. Et c’est bien ce qui m’agace: cette perfection estampillée « vie réelle », mais qui n’a plus grand chose de vrai dans le fond.  C’est d’ailleurs pour ça que je ne suis plus grand monde, en dehors de quelques blogs encore confidentiels – des pépites brutes, sans fioritures. Parce que beaucoup de blogueuses que je lisais depuis le début, quand leur lectorat était encore confidentiel (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne connaissent pas du tout), semblent parfois se perdre aujourd’hui dans les partenariats… le moindre produit de maquillage exposé sur leur compte IG est le résultat d’une collaboration avec une marque. Le moindre voyage en famille a été rémunéré. Alors, ok, c’est cool pour elles… mais ce n’est plus la « vraie vie » (or, moi, c’est justement ce qui m’avait amenée à lire ces filles la au tout début: leur ton, leur humour, leur quotidien… aujourd’hui dilué sous des dizaines de posts dont on ne sait plus trop dans le fond s’ils sont si sincères que ça).

Le pire, c’est qu’à force, j’ai un peu l’impression d’être devenu un gentil petit pigeon. Je clique pour lire un article sur des recettes de cuisine, et je me retrouve nez à nez avec la photo d’un appareil électro ménager envoyé par une grande marque. La recette? Oh, elle attendra bien la fin de l’article, il faut d’abord faire la promotion du four flambant neuf (qui semble couter une fortune, mais chut, quand on parle de « lifestyle » l’argent est tout de suite très tabou, vous avez remarqué?).

 

Évidemment, ce qui nous saute aux yeux comme une image d’épinal sortie de nulle part est en réalité le résultat d’un boulot acharné, ce que je respecte totalement: parce que combien de prises avant de trouver « le » selfie parfait? Combien d’heures dans la salle de bain et de couches de maquillage pour afficher cette mine reposée et parfaitement bronzée? Combien d’opérations, aussi (même si le sujet est encore très tabou chez les blogueuses beauté) pour répondre encore et toujours aux standarts de plus en plus exigeants d’une communauté de followers pas toujours très bienveillante? On l’a vu récemment avec Enjoy Phoenix: trop mince, trop grosse, trop riche, trop dangereuse et stupide parfois… jamais assez parfaite, en somme (ps: moi, je la trouve très touchante cette fille, sans doute à cause des tombereaux d’insultes qu’elle se ramasse régulièrement, depuis un si jeune âge).

 

Si j’admire les stars d’Instagram pour cette capacité hors-norme à construire une marque autour de leur simple image, je suis en revanche plus sceptique sur les influenceuses mamans. Sans doute parce que le bas blesse particulièrement sur la maternité: cette idée que tout serait facile, évident; qu’on perd ses kilos de grossesse en moins d’un mois, qu’on se promène en talons de 10 cm avec la dernière poussette à la mode (oui, il existe une mode des poussettes sur Instagram – #truestory), qu’on est toujours aussi disponible, in fine, pour gérer cette image de perfection là où les autres mères affligeantes de normalité n’arrivent même pas à prendre une douche avant le repas du soir.

 

Il faut dire que le sujet est particulier en ce qui me concerne puisque ma très chère Kate était un BABI, un de ces bébés qu’on ne peut jamais, au grand jamais, poser. J’en ai passé des journées à attendre le retour de Jean-Mi. A calculer la date de mon prochain shampoing, à désespérer de ne pas pouvoir me faire à manger normalement, encore moins sortir… j’ai cumulé, à la fatigue de la jeune maman, le désespoir de la mère d’un bébé aux besoins intenses (parce qu’on frôle parfois le désespoir, croyez-moi). Et, à cette époque particulièrement, ces images (et le discours qu’elles véhiculent) m’ont profondément blessée: non, ce n’est pas « facile » d’être une jeune maman, de prendre du temps pour soi, d’avoir la pêche et le sourire à tout bout de champs. Non, tout le monde n’a pas ses parents à portée de métro pour venir filer un coup de main ou dépanner. Non, ce n’est pas non plus évident (ne serait-ce qu’émotionnellement) de laisser son bébé pour faire une pause. Et ce serait mentir que de faire croire le contraire aux jeunes nullipares.

 

On me disait souvent, quand je parlais de mes difficultés sur le blog ou ailleurs, que j’avais l’air « déprimée ». Non, pas plus qu’avant d’être mère: j’étais juste ouvertement sincère, même si j’ai toujours tenté de garder un peu de pudeur. Le discours que je vous relayais via ce blog n’était d’ailleurs pas très éloigné de ce que j’entendais autour de moi de la part de jeunes mamans.  C’est juste qu’on ne dit pas tout haut ce genre de choses, du moins, pas assez: on ne dit pas qu’on se demande si les nuits sans sommeil se termineront un jour, on ne dit pas qu’on aimerait parfois partir pour une nuit à l’hôtel histoire de dormir un peu, on ne dit pas qu’on regrette l’espace de quelques secondes nos soirées mojito en terrasse avec les copines.

 

Et j’ai parfois la sensation que les blogs et les réseaux sociaux sont devenus une nouvelle prison, du moins pour les femmes: il faut être mince, mais répondre à l’injection de s’accepter telle qu’on est (le body positivisme a été complètement détourné de son concept initial, j’en pleurerais). Il faut être épanouie quand on devient mère (bon, ça, c’était déjà vrai avant Instagram). Il faut claquer un demi smic pour les 1 ans de son gamin juste pour avoir la bonne déco et le beau gâteau. Il faut le poster sur les blogs, bien évidemment. Il faut taire ce qui ne va pas, le plus possible.

 

Je vais plaider coupable: j’ai posté un « mariage de rêve » sur Mademoiselle Dentelle; je me suis fait plaisir en organisant mon mariage, j’ai adoré écrire des chroniques sur le sujet. Mais je me suis arrêtée là; parce que j’ai toujours considéré que ce mariage « parfait » était une parenthèse enchantée, rien de plus. Pas mon quotidien, pas ma vie réelle (et je n’ai jamais caché les quelques spectaculaires pétages de plomb rencontrés chez des proches pendant les préparatifs non plus: derrière la jolie déco, j’étais entourée de pas mal de gens en grande souffrance à cette époque, souffrance qui a manqué de nous exploser à la figure).

Donc je ne suis pas la pour valider si le fait de faire une somptueuse fête d’anniversaire pour son enfant est une bonne chose et fera de vous une bonne mère, ou au contraire une personne incroyablement futile. J’aime les belles choses, je suis aussi futile parfois, parce que la futilité fait du bien à l’égo et donc au moral (j’ai également un léger côté perfectionniste qui me pousse à ne rien lâcher quand je me lance dans un projet, ce qui, quand on organise un mariage, peut s’avérer redoutable niveau efficacité, je ne vous le cache pas).

 

Ce qui m’a fait changer progressivement d’avis, ça a été de recevoir parfois des mails ou des commentaires de personnes qui semblaient idéaliser ce mariage, et qui dans la foulée… m’idéalisaient aussi. Le fait de se rendre compte de ce que d’autres, que je ne connaissais pas, pouvaient projeter sur moi. Du positif, du négatif, du flippant aussi. Comme si une autre version de moi pouvait exister ailleurs. Moi qui n’ai jamais prétendue être parfaite.

Ce qui explique que j’ai depuis plusieurs années déjà désactivé mes statistiques. Pour de vrai: je ne sais pas du tout combien vous êtes à me lire tous les mois. Je n’ai pas de compte Instagram public. J’ai une simple page Facebook que j’alimente quand j’y pense. Et je n’accepte aucun partenariat. Je ne suis pas la pour ça, et je ne veux surtout pas rentrer dans ce jeu la. Un jour, je quitterai le monde des blogs par la petite porte, sans faire de bruit, comme beaucoup de consoeurs que j’adorais et que je ne peux plus lire. Et je redeviendrai une anonyme parmi les anonymes, comme je l’ai de toutes façons toujours été.

Et en attendant, j’ai définitivement supprimé de mon fil d’actualité tous ces liens vers ce qui, aujourd’hui, me semble totalement déconnecté de la réalité.

Cet article a 27 commentaires

  1. Violet

    C’est la première fois, je crois, que je laisse un commentaire ici. J’ai redécouvert ton blog récemment à travers tes articles sur le deuil périnatal (un grand besoin de lire des témoignages, de tenter de « comprendre », suite à une rupture violente avec mon ex-meilleure amie qui venait de perdre son bébé). Je suis d’ailleurs sincèrement désolée que vous traversiez cela…

    Je fais partie de ces « vieilles blogueuses », de celles qui se sont lancées dans le blog il y a dix ou douze ans, quand cet univers n’était encore qu’une bulle, que du « vrai » et de l’authentique. J’ai d’ailleurs fini par arrêter parce que je ne me reconnaissais pas du tout dans ce qu’est devenue la « blogosphère » ces dernières années. J’ai dans la foulée quitté facebook et twitter, et instagram ne passera pas par moi ^^.

    Bref, tout ça pour te dire que je partageais ton opinion et que je voulais te remercier d’avoir abordé le sujet aussi franchement. 🙂

    Bonne continuation à toi.

    (j’oublie de dire que mon fils de deux ans – pardon, de « vingt-six mois » ^^ – est un BABI aussi, et qu’aujourd’hui encore on morfle… La perfection maternelle affichée sur internet (« mais pourquoi moi je n’y arrive pas ?? ») associée à la fatigue intense d’avoir dû être maman solo pendant six mois m’a valu l’an dernier un bon gros burn-out et un aller express chez un psy pour éviter un drame… Alors l’image d’épinal de la maternité, merci bien… et surtout, si tu me permets cette familiarité au sujet de ta relation avec ta fille et notamment de son rapport au sommeil : I hear you, sista ;-)).

    1. Urbanie

      Ah, je compatis pour le BABI… chez nous, c’est finalement passé petit à petit vers ses 1 ans, mais je garde encore un souvenir vivace de cette période. J’ai également été maman solo pendant 1 an, je ne sais pas si j’aurais tenu si ma fille avait encore été en demande permanente. Du coup je comprends parfaitement ce que tu veux dire… je sais que ça passe, j’ai l’impression que c’est très différent pour chaque enfant en revanche. Je vous souhaite donc beaucoup de courage et j’espère que ton fils arrivera à se détacher petit à petit (je ne sais pas si l’école peut aider? Ici, la crèche avait fait beaucoup de bien, même si ça n’avait pas tout résolu, loin de la).

      1. Violet

        Ca n’est pas vraiment passé chez nous à dire vrai… Enfin des points se sont améliorés, mais mon fils reste vraiment en demande. Il ne joue que très peu tout seul, il faut toujours être avec lui, ou en tout cas être proche et disponible. Alors quand les journées commencent à 5h et qu’on ne sait même pas si on pourra espérer plus d’une heure de sieste… Bonjour l’épuisement ^^. Je n’avais pas lu tes articles sur ta période maman solo (c’est chose faite !) et je compatis a posteriori. Je n’aurais jamais pu tenir un an ! Mes six mois ont coïncidé avec l’arrivée des premières dents, qui ont mis cinq mois à sortir, et des virus hivernaux de la crèche. Six mois à être réveillée plusieurs fois par nuit, et surtout avec un réveil définitif entre 3h30 et 5h30 du mat’… Au boulot j’avais du coton dans la tête toute la journée. Le soir en récupérant mon fils à la crèche, je préférais faire 1h30 de voiture dans la campagne pour qu’il dorme, plutôt que de rentrer et de devoir être « intensément » disponible alors que je n’en avais pas l’énergie… J’étais isolée à cette époque, pas d’amis ni de famille à proximité. Bref, et on se demande pourquoi j’enchaînais moi-même les virus et pourquoi j’ai fini en burn-out ^^.

        Enfin, je m’éloigne du sujet de ton article, je suis désolée. Je découvre ton blog petit à petit, et j’en suis ravie. Merci à toi.

  2. Tu as tellement raison… C’est fou cette course à la perfection que ces comptes engendrent ! Et cette sensation de n’être jamais assez bien, jamais à la hauteur de ce qui semble tellement facile pour d’autres.
    Parfois je me dis que moi-même, je ne suis pas honnête, par pudeur… On a plutôt tendance à détailler ce qui va, ce dont on est fière que ce dont on a honte ou que l’on arrive pas à faire, non ? Heureusement qu’il y a des blogueuses comme toi qui essayent d’être sincères 🙂

    1. Urbanie

      Je crois que c’est bien de garder un peu de pudeur, même moi je le fais… mais c’est vrai que la saturation est arrivée chez moi à force de « tout est parfait », et, surtout, de publicité plus ou moins déguisée (c’est une plaie, j’ai vraiment l’impression de me faire prendre pour un petit pigeon parfois). Mais bon, on est nombreuses à essayer de garder raison dans cette course aux likes, donc je vais me concentrer sur d’autres blogs plus modestes (mais du coup, moins tentés de tout rendre parfait). 🙂

  3. Flowrite

    Je viens de découvrir ton blog via Hellocoton, je ne le connaissais pas du tout.
    Cependant, ton article m’a carrément captivée. Ce que tu raconte sur cette vie rêvée et ces filles qui se perdent un peu au travers de partenariats est très juste et très vrai. Je te rejoins totalement.
    Merci pour ce bel article!

    1. Urbanie

      Merci beaucoup Flowrite! 🙂

  4. isabelle

    Article très intéressant. Je découvre ton blog aujourd’hui, sur Hellocoton. Et je suis tout à fait d’accord avec toi. J’ai eu un petit blog, qui ne marchait pas mal, et fatiguée par cette course à la belle photo, à la perfection, j’ai tout arrêté. Je jette toujours un petit coup d’oeil sur des blogs, quand j’ai le temps. Mais outre le fait qu’ils ne présentent pas la « vraie » vie, ce qui me fatigue, c’est de retrouver les mêmes articles partout. Il y a eu la mode bullet journal, lamode ceci, la mode cela. Bref, tout cela est lassant.

    1. Urbanie

      C’est dommage d’avoir arrêté ton blog. 🙁 Et je te rejoins sur l’effet de mode de certains thèmes abordés sur les blogs…

  5. Anna

    Merci Urbanie.
    Merci d’être et de rester sensée .

  6. Manon

    Et oui, moi aussi j’ai connu le début des influenceuses qui partageaient leur vrai ressenti et non pas une pub cachée pour une marque. Mais heureusement il en existe encore! J’avoue que tous ces comptes parfaits, qui véhiculent une image parfaite, ça me blase un peu aussi parfois. Je ne me sens pas à la hauteur, pas comme elle. J’aimerais moi aussi faire d’aussi jolies photos, avoir un beau feed insta. Et puis, je me rappelle qu’en fait j’ai une vraie vie à côté. Et qu’en fait tout ça, au fond, on s’en fiche.

  7. Claire

    Je ne pense pas suivre d’influenceuse, car c’est la vraie vie qui m’intéresse même si à travers les blogs, on ne voit qu’une certaine partie de la réalité.
    Après, je pense que si ces personnes sont si connues, c’est qu’il y a un public pour ça qui souhaite y voir une part de « rêve ».
    C’est comme la consommation d’une manière générale, c’est à nous de faire nos choix 🙂

    1. Urbanie

      Oui, je suis d’accord, c’est aussi à moi de (mieux) faire mes choix si cela m’irrite!

  8. J’ai décidé de me désabonner de comptes Instagram qui me faisaient sentir misérable et pauvre. Maintenant, je ne suis que des personnes qui me font sourire et dont j’aime le mode de vie, sans aucune jalousie ou envie. C’était une très bonne décision ! Instagram est à nouveau un plaisir 🙂

  9. Lili

    Complètement mon ressenti face à certains blogs  » à la vie parfaite » et au débordement de partenariats. Comme toi j’en ai supprimé pas mal. Retour à ma vie en réel et vive les blogs « libres »

  10. Delphine

    C’est un peu le genre de questions que je me pose quand je consulte certains comptes Instagram. Heureusement, je ne les regarde que ponctuellement. Autrement, je pense que ça deviendrait malsain. Je finirai par jalouser ces vies parfaites, ces corps parfaits, ces nanas qui se dorent la pilule aux Maldives en plein mois de décembre quand moi je dois partir travailler dans le froid avec des journées raccourcies (et espérer économiser pour mes vacances estivales sur une plage française).
    Cette course aux réseaux sociaux et aux vies parfaites est le mal moderne.

  11. Lexie

    Le pire pour moi sur Instagram a été de me rendre compte de la «réalité made in Instagram», des morceaux de vies vécus avec des proches et que je voyais comme travestis ensuite lorsqu’ils le présentaient sur Instagram. J’ai joué un jeu de je t’aime, moi non plus avec ce réseau, jusqu’à y revenir en janvier (je n’avais jamais désactivé mon compte et ça me perturbait de voir de nouvelles personnes se mettre à me suivre) et maintenant je publie une photo par mois (c’est un bon exercice, j’en profite pour supprimer tous les doublons et photos loupées dans mon telephone). Je suis blogueuse depuis 6 ans, bientôt l’âge de raison 😉

  12. Maman Lempicka

    Tout ce que tu décris, je ne le connais pas, et pour cause: blogueuse depuis 10 ans, j’ai ouvert il y a bientôt un an un blog plus « pro ». On m’a dit que pour être connue, je me devais d’être sur les réseaux. Je n’y avais jamais mis un pied auparavant. Je m’y suis perdue. On m’a aussi reproché une écriture trop profonde, trop vraie, trop dérangeante. Finalement, j’ai été dénoncée à ma hiérarchie professionnelle par mes propres collègues (qui n’avaient pas l’adresse du blog), pour un contenu supposé dérangeant. J’ai quitté mon boulot, fermé mon blog et en ai rouvert un autre, totalement anonyme, avec une seule présence sur Facebook. Instagram, jamais mis les pieds. Je sais que la réalité que tu décris existe, mais pas à quel point. Je suis épargnée de fait par tout ça, et tes écrits me confortent dans mon choix. Je n’ai pas un grand lectorat mais un lectorat exceptionnel: il m’a suivie après la tourmente, est fidèle, cohérent et présent. Comme toi, je ne vais plus à la chasse aux lecteurs. Si j’en gagne, tant mieux, sinon, tant pis, les miens me comblent déjà. Aucun partenariat non plus. Il me reste à me détacher de mes stats (je trouve ta démarche la plus saine qui existe). Tu as tout compris à l’essence du blog et je te félicite pour ce pavé dans la mare: bloguer sans réseaux ou presque, je veux croire que c’est possible.

    1. Urbanie

      Bonjour Maman Lempika, Je crois que j’avais entendu parler de ton histoire il y’a quelques semaines, je suis ravie que tu aies pu ouvrir un nouveau blog. Je connais plusieurs profs qui bloguent aussi, je sais que certaines auraient de gros ennuis si leur direction apprenait ce qu’elles font… je trouve ça tellement lamentable que tu aies été trahie par des collègues, je ne comprends pas.
      Pour l’écriture trop dérangeante, je crois bien que je vois ce que tu veux dire… disons qu’on lit toujours un peu les mêmes contenus, c’est à dire que souvent les billets estampillés « vie réelle » sur les très gros blogs ou sites ne sont qu’une surface un peu lissée de ce que nous vivons en vrai en tant que mères ou en tant que femmes. On m’a dit que j’avais l’air très déprimée, alors que pas du tout mais j’imagine que je devais être un peu trop franche. Et je préfère du coup lire de « vrais » témoignages, mais c’est vrai que c’est aussi un choix très personnel. ^^

      1. Maman Lempicka

        Merci pour ton retour, décidément, je suis devenue célèbre dans mon malheur
        Ici il m’a été reproché d’écrire des choses trop introspectives, trop profondes, trop fouillées, trop émotionnelles…ce qui doit rejoindre au final ce qu’on t’a dit, ce n’était pas assez lisse, trop plombant…mais ce que j’écris reflète ce que je suis, et il en est de même pour toi. Restons fidèles à nous-mêmes, c’est notre liberté, le reste suivra…ou pas. Je continuerai de te lire, je me suis abonnée à ton blog! A très bientôt!

  13. Maman Nouille

    C’est dur quand ça devient un objet de comparaison, car forcément on n’y perd. Mais si on reste conscient que ce n’est qu’une apparence, ça aide à se motiver et à se dépasser. Moi à force de voir des salons rangés partout , je me sis mise un coup de pied au cul pour décorer un peu le miens. (bien sur, comme tout vrai salon de famille, il reste ranger tant que les enfants ne se réveillent pas de la sieste).
    Au delà des mamans parfaites, ce qui m’a fait du mal ce sont les bébés idéaux. Ceux qui font leur nuits dès le retour de la maternité et leur premiers pas à 9mois. Je me suis demandé si mes modèles étaient normaux, si j’avais rater un truc dans leur éducation, et leur en ai mis la pression…. alors j’ai fait une longue pause, pris du recul et ça va mieux .

    1. Urbanie

      Hahahaha, j’avoue que ça m’a motivée aussi à ranger un peu plus chez moi (ce qui n’était pas gagné ^^).

  14. Marie Arsouille

    Coucou,
    Je découvre ton blog grâce à PicouBulle. Ton article m’a interpellé car j’en viens à penser la même chose. Où est la vraie vie dans les blogs ? Qu’ils soient lifestyle, famille… Il faut être vu, lu et avoir plein de partenariat.
    Comme toi, je préfère rester dans mon coin.

    Bonne soirée.
    Marie

  15. Je suis ravie de découvrir ton blog via cet article et grâce à Picou-bulle.
    Ton article est très intéressant! Je pense effectivement que s’est à chacun de sélectionner ce qu’il souhaite voir ou lire.
    C’est ce que j’ai choisi sur Instagram, impossible pour moi de me laisser porter par des photos qui ont toutes le même éclairage et le même filtre… Quel ennui!

  16. Azylis

    Je ne comprends que trop bien.
    Parfois j’ai envie de claquer la porte de tout ça. Parce que quand j’ai lancé mon blog il y a bientôt un an, je pensais naïvement que j’allais lire des jolis articles, pleins d’émotions. Au final, grosse déception.
    D’ailleurs, les vrais blogs humeurs, je n’en trouve pas vraiment…

  17. Margaux

    Bonjour,
    Je suis ton blog depuis un moment de façon silencieuse…
    Ton article m’a fait du bien : j’ai aussi un bébé avec d’intenses besoins et je suis juste au bout du rouleau. Le plus difficile me semble t il, au delà de la fatigue, de l’épuisement mental et physique, c’est surtout la culpabilité. J’ai l’impression que j’ai raté quelque chose, que c’est de ma faute s’il est comme ça. Je l’aime, mais j’ai besoin de me retrouver.
    Bon, je ne suis pas complètement dans le sujet de ton article, je ne vais donc pas faire un roman. Je voulais surtout te dire que je prenais plaisir à te lire, que cela m’aide à relativiser par moments =)

Répondre à Manon Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.