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Le flip

Il y’ aura au moins eu UN effet positif suite à l’article sur Lily Allen: j’ai repris le clavier!

Non que je ne veuille plus vous donner de nouvelles, mais pour être très honnête, le temps est devenu une denrée rare depuis que je suis maman presque solo. Comment vous dire… j’ai une admiration toute neuve pour les vrais parents solos, ceux qui n’ont personne pour venir les relayer de temps à autres.

Pour vous parler de la solitude que cela peut représenter, je n’ai rien de mieux qu’un exemple concret.

 

Un soir, comme tous les soirs, je couche Kate après le traditionnel biberon/ câlins/ histoire/dodo. Alors que je me pelotonne dans le canapé en matant un épisode de The Crown (formidable série, soit dit en passant), j’entends dans le baby phone ma Kate adorée chouiner – ça arrive parfois qu’elle ait du mal à s’endormir, hein, comme tous les bébés. Donc je ne panique pas le moins du monde, je finis mon épisode, et puis je pars me coucher.

 

Vers 1h du mat, je l’entends qui se réveille franchement. Je me lève, je vais dans  sa chambre, et, la veilleuse pour seule lumière, je m’apprête à la prendre dans les bras pour la rendormir en douceur,  quand soudain je les vois, LA: de grandes tâches brunâtres que je devine par contraste sur le drap (blanc) du petit matelas.

Les secondes qui ont précédé l’allumage de la lumière centrale ont bien été les plus FLIPPANTES de ma courte vie.

 

Vous voyez la scène du Parrain, quand le type se réveille avec la tête de son cheval mort dans le lit? Bon, ben c’était un peu l’esprit du truc.

Je crois que si on m’avait filmée, je devenais un phénomène viral sur Youtube, même Video Gag et ses gags foireux n’aurait pas fait mieux.

 

 

Parce que Kate se trouvait dans ce qui m’a semblé sur le moment être un véritable bain de sang.

 

A ce stade du récit, je vous rassure tout de suite: Kate va très très bien, ce n’était rien d’autre qu’un « simple » saignement de nez, relativement abondant, mais bénin.

Mais mettez-vous deux minutes à ma place: il est 1h du mat, vous êtes (mal) réveillée, vous voyez de gigantesques traces brunâtres dans le lit de votre bébé adoré, vous êtes seule, vous êtes de plus une maman légèrement flippée. Que faites-vous?

Ben ouais: vous appelez le SAMU.

 

Vous avez envie de rire? C’est aussi (plus ou moins) ce qu’a fait la médecin de garde du SAMU que j’ai eue au téléphone.

Je vais vous épargner un long récit sans intérêt: j’ai fini par appeler SOS Médecins (vous riez toujours?), pour qu’un médecin se déplace à 3h du mat afin de me garantir que ses saignements de nez étaient tout à fait bénins. Kate, elle, était ravie (« soirée Pyjama, youpi! ») et galopait complètement hilare partout dans l’appartement, sous l’oeil amusé du médecin. Heureusement que j’ai pour seuls voisins une banque et un cabinet médical (fermés, donc) (mais vous noterez l’ironie du truc).

Bilan final: une peur bleue, une jolie nuit blanche, et une sacrée histoire à raconter aux collègues le lendemain.

 

En dehors de ce joli fail cauchemardesque, vient malgré tout la question: et si ça avait été grave? Si cela n’avait pas été qu’un simple saignement de nez?

Parce que, ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’entre le moment où j’ai allumé la lumière de sa chambre et l’appel au Samu, ce sont des dizaines de questions et de réponses contradictoires qui se sont bousculées en quelques secondes dans ma tête. Avec en toile de fond cette angoisse lancinante: « et si je n’ai pas le bon réflexe, si je loupe quelque chose? Si Kate, en fait, avait quelque chose de vraiment très grave? ».

A deux, on se pose des questions, on discute, l’un essaie de rassurer l’autre pendant qu’il pianote frénétiquement sur Doctissimo. Seule, un bébé dans les bras et l’interdiction absolue de paniquer pour ne pas aggraver la situation, la pression est pour le moins pesante. Il faut rester pragmatique, gérer la logistique (« comment vais-je pouvoir me rendre aux urgences seule avec un bébé de 18 mois en pleine nuit??? »), et essayer de se poser les bonnes questions, en mettant l’angoisse maternelle de côté.

Pas forcément évident, hein?

Bref, j’ai donc une bienveillance particulière pour les parents qui galèrent (ou pas, hein), seuls avec leurs bouts de chou.

 

 

 

Cet article a 7 commentaires

  1. Waw, en effet j’imagine bien la panique totale ! Je me souviens d’un fois où j’ai paniqué en voyant du rouge dans la couche de ma Biscotte (bon en fait mon mari a vite fait le lien avec la peluche, rouge, qu’elle avait mâchouillé toute la journée…) alors les tâches de sang dans le lit !
    C’est certain qu’être deux ça permet quand même de se rassurer et de prendre du recul. Je trouve que surtout les nuits seule avec un bébé ça doit être le plus dur s’il quelque chose ne se passe pas bien.

  2. Eva

    comment savoir si c’est grave ou pas? dans le doute je trouve que tu as bien fait d’appeler le SAMU puis le médecin. C’était en fait bénin mais ça aurait pu cacher quelque chose de plus grave et là les commères auraient dit « son enfant avait une hémorragie nasale et elle n’a pas réagi, elle a changé les draps et est retournée se coucher, bouh la vilaine mère! »

  3. delphine

    J’étais seule avec mon fils qui convulsait (j’attendais sos médecin depuis le matin..). Toujours s’écouter, même si on est flippés (comme moi) et appeler le samu ou autre.
    Quand sos médecin a fini par arriver (après les pompiers), mon fils allait mieux, le médecin a dit « c’est bon » aux pompiers qui ont dit « non c’est la procédure, on l’emmène aux urgences », ils ont bien fait mon fils a de nouveau convulsé là bas. Rien de grave au final, mais quelle peur

  4. Ségolène

    Je suis heureuse que cela n’ait été qu’une fausse alarme. Je te lis régulièrement mais c’est -je crois- la 1e fois que je commente.

    J’ai été maman solo pendant 5 ans. Quand je me suis séparée de son papa, FistonChéri avait 6 mois. Le papa vivait dans la même ville et s’occupait de son fils tous les dimanches après-midi (j’en profitais pour faire mon ménage) et allait de temps en temps le chercher à la crèche/maternelle mais ne le prenait pas à dormir. Et comme la famille était loin (je suis Française, expatriée en Allemagne), c’était moi qui assurais le quotidien, tout le temps.

    Les moment de panique, il y en a eu. Un bébé sous antibio à qui tu viens de donner sa dose et qui vomit. Appel paniqué à SOS médecin car je ne savais pas quelle conduite adoptée: redonner une dose, ne pas en redonner en prenant le risque de ne pas le soigner correctement…

    Avant de me coucher, je suis toujours allée vérifier que tout allait bien, cela me permettait de pouvoir réagir à une heure encore décente et surtout à un moment où j’étais encore à peu près réveillée. Mon fils a 11 ans et je le fais toujours.

    Ces 5 années toute seule m’ont marquée et ont laissé des traces (plus ou moins douloureuses). J’ai refait ma vie et savoure cette possibilité de pouvoir réfléchir à deux et élever à deux au quotidien. Mais mon mari me rappelle régulièrement que je ne suis plus maman solo (quand j’ai tendance à prendre certaines décisions seule, à essayer de tout assumer seule). Certaines « habitudes » ont la vie dure.

    J’imagine que tu en avoir marre d’être quasi maman solo, c’est tout à fait normal. Combien de fois j’ai craqué dans la voiture, séchant mes larmes et arborant un grand sourire avant d’aller récupérer mon fils à la crèche/maternelle. Pourtant, cette période m’a permis de me rendre compte que j’étais capable d’assumer seule le quotidien, cela m’a rendu encore plus indépendante. Mon mari m’a dit plusieurs fois que cela le rassurait de savoir que s’il lui arrivait qqch (ce que personne ne souhaite), il savait que je m’en sortirais seule. Et même si ces 5 ans ont été difficiles, je ne les voudrais pas différentes, je ne serais pas celle que je suis sans elles.

    Bon courage!

  5. Christelle

    Tu es une maman tout simplement… Il vaut mieux en sourire. Et je pense que toute les mamans l’ont fait une fois pour leurs enfants : appeler le samu ou aller aux urgences pour rien de grave (et heureusement). Perso mon mari était en déplacement et ma fille (20 mois) s’est réveillé vers 1h du mat. Je vais la voir et voit des boutons sur sa cuisse et ça la gratte. Piqûres de moustiques ? d’araignée ? Je vais sur doctissimo (oui obligé)…entre temps les boutons se se sont déplacés… C’est de l’urticaire. Et si ma fille fait un œdème de quincke… Direction les urgences je débarque en pleine nuit et arrivé là-bas… Plus rien (oui après on rigole). Heureusement j’avais pris des photos pour ma crédibilité c’est mieux. Donc oui on est toutes les mêmes mamans presque solo.

  6. Jehanne

    Est-ce que c’est grave si j’ai éclaté de rire devant ce récit? En fait, je m’imagine complètement dans ton schéma: je panique devant le moindre truc, et mon mari me tempère.
    Ce qui fait aussi que je comprends TOUT A FAIT ta panique, et, même si j’ai rigolé, j’aurais fait exactement pareil. J’irai même jusqu’à dire que heureusement que tu as insisté! SI tu n’avais rien fait, soit c’était grave et tu l’aurais jamais su soit tu te serais torturée en permanence pour savoir qu’est-ce qu’était réellement ces saignements, et ça t’aurait flingué aussi! Je trouve que généralement, les médecins sont assez bienveillants quand on débarque paniqué chez eux. Ca nous est arrivé plusieurs fois, et ils ont toujours été respectueux.
    Mon Dieu, quel long commentaire.
    Bref, moi aussi, tous les jours, j’admire les parents solos. Surtout le matin et durant le créneau bain-dîner-dodo. Je me demande vraiment comment ils font. Tu es « maman solo » pendant toute la semaine?

  7. Enpochezmoi

    Coucou ma belle
    Perso je suis entourée dans ma famille de maman solo et je te dirai que tu as fait avec brio ce qu’elles font toutes au quotidien : elles gèrent sans avoir la possibilité de trop s’appesantir sur des « et si  » car comme le dit le proverbe avec des « si » on met Paris en bouteille 😉
    Donc tu peux également t’accorder cette bienveillance car tu t’en aies sortie comme une maman en cheffe 🙂

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