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A toi, qui viens de perdre un bébé

Ma chère lectrice,

Le ciel vient de te tomber sur la tête. L’impensable, ce qui ne devait jamais arriver, est en train de se produire. Ton premier réflexe a très certainement été de nier la réalité: l’urgentiste était nouveau, ça se voyait qu’il n’arrivait pas à lire son écran correctement. L’échographiste a quand même mis beaucoup trop de temps à placer correctement sa sonde, à appuyer comme un forcené pour obliger bébé à se positionner sous le bon angle, ça t’a fait un mal de chien, tu sens encore l’appareil insister douloureusement sur la couche de graisse moelleuse qui recouvre ton ventre tendu. Ils ne savent pas ce qu’ils font, ils se sont forcément trompés.

 

Tu es là, dans ce cabinet d’échographie, à ne pas comprendre les mots qui sortent de sa bouche. Tu es dans la salle d’attente des urgences, tu es chez ton obstétricien. Tu entends des choses qui n’ont pas de sens. Tu entends « malformations » et tu te dis que des tas de bébés vont très bien, même s’ils ne sont pas parfaits physiquement. Tu entends « le coeur s’est arrêté », et tu sais au fond de toi que l’interne a tort. Avec sa blouse trop grande, son regard inquiet qui n’ose plus se porter sur toi, ses gestes mal assurés.

Ton regard se trouble, il y’a de l’eau qui se détache du plafond. Et puis tu sens la tiédeur salée d’une larme rouler sur ta joue jusqu’à la commissure de tes lèvres, et tu comprends que tu pleures. Tu es là, et tu attends que le médecin, l’interne ou l’échographiste te dise quoi faire de toi. Tu es là et tu regardes ce qui soudainement ne veut plus rien dire: le monde, qui était une promesse de bonheur, un avenir radieux, se dilue soudain dans un brouillard désincarné.

Tu attends, ces quelques secondes qui durent des heures, ces heures qui filent comme des minutes. Tu lèves les yeux au plafond à défaut de pouvoir regarder le ciel, tu regardes le néon blafard et tu te surprends à penser que c’est moche, quand même, ces lampes, qu’ils auraient pu faire un effort.  La lumière crue dévore ton regard, la brulure qui s’imprime sur ta rétine te fait du bien. Ne plus voir, ne plus être ici, même pour quelques secondes. Avec un peu de chance, la réalité aura changé quand tu rouvriras les yeux. Ton esprit divague sur ce qui t’entoure, se raccroche aux petite choses matérielles qui composent ce qui est désormais dénué de sens: tu te sens partir loin de tout, loin des médecins qui s’affairent autour de toi, loin des autres patientes qui lisent leur magazine people dans la salle d’attente. Tu les vois, mais tu n’es pas là. Tu es une spectatrice invisible, tu ne fais déjà plus partie de ce monde. Tu viens d’en être expulsée brutalement.

 

On se tourne vers toi, on te tend des comptes rendus d’échographie. On te dit « Rendez-vous en urgence », on te parle d’hospitalisation. On prononce le mot « accouchement », et soudain tu paniques. Un accouchement? Quand ça? Maintenant? Mais vous n’y pensez pas! Mon bébé n’est pas prêt, je ne suis pas prête, je ne veux pas vivre ça, oui, voilà, endormez-moi, réveillez-moi quand tout sera terminé, ce n’est qu’un horrible cauchemar dont je vais émerger sans aucun souvenir, par pitié ne me demandez pas ça. Je ne suis pas assez forte, je n’y arriverai jamais.

On te pose des questions sur « l’après », toi qui a du mal à digérer le « maintenant » et qui voudrait tant retourner à « l’avant ». On te parle d’obsèques, on te demande si tu souhaites apporter une tenue pour habiller cet enfant qui n’en portera jamais aucune autre, on te tend une liasse de papiers à signer. Te voilà revenue dans la réalité la plus crue et la plus cruelle, te voilà en train de penser au cercueil, toi qui venait d’acheter un berceau. Tu négocies un prénom dans l’urgence avec ton mari, tout autant hébété que toi. Comment allons-nous l’appeler, devons-nous seulement l’appeler? A quoi sert un prénom qui ne sera jamais entendu, jamais écrit, jamais vivant?

 

Et puis vient l’accouchement, cette rencontre attendue et pourtant redoutée, ce bonheur immense de rencontrer cet enfant tant désiré, ce bébé magnifique que tu tiens pour la première et dernière fois dans tes bras, et la déchirure de l’au-revoir, des adieux. Cette déchirure que tu porteras désormais avec toi, qui viendra te ronger et te nourrir, personne ne la verra mais tu la sentiras en toi comme une force invisible qui te projette dans la vie.

 

Tu pleureras beaucoup, tu te demanderas comment survivre, tu te poseras des questions sur la vie, le sens des choses. Tu ne sauras pas quoi faire de tout l’amour qui bouillonne en toi, cet amour que tu ne sais pas à qui donner, puisque l’enfant auquel il était destiné n’est plus là. Alors tu chériras ce bébé parti trop tôt malgré tout, en silence puisque l’entourage souvent n’y comprendra pas grand chose. Tu te souviendras de lui, de cette grossesse pendant laquelle tu appris à le connaitre, de ses premiers mouvements, de ces moments de joie. Tu le chériras et la brûlure de l’absence deviendra peu à peu une force qui te nourriras, et toi qui pensais ne jamais survivre à ça, toi qui pensais mourir de ce malheur, tu te retrouveras un matin à sourire à nouveau à la douceur d’un rayon de soleil, à une bonne nouvelle, à une boutade entendue à la radio. Le poids qui t’écrasait de l’intérieur, le manque, cet amour impossible à partager te sembleront soudain plus légers. Ils ne partiront jamais, mais tu te sentiras prête à vivre à nouveau, et tu garderas toujours ton bébé près de toi, cet absent qui fera désormais partie à jamais de la personne que tu es, et de celle que tu seras.

Un jour peut-être, tu redeviendras maman: l’angoisse de la grossesse ne sera rien face au bonheur retrouvé d’être mère. Tu souriras poliment face aux gens qui te parleront de cet enfant comme si l’autre n’avait jamais existé, parce que tu sauras, toi, qu’il y’a eu un grand frère ou une grande soeur. Tu en parleras en temps voulu, avec prudence et amour, à ce nouveau-né qui vient d’agrandir la famille. Tu tourneras une nouvelle page du livret de famille, tu reconstruiras ta vie, pas après pas. Mais tu n’oublieras jamais – comment oublier son enfant?

 

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J’ai eu la grande chance d’interviewer Adeline Mille, présidente de l’association Petite Emilie. L’entretien sera publié samedi 15 octobre sur le blog Dans Ma tribu à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Un énorme merci aux membres de l’association et à Adeline Mille pour leur gentillesse et leur aide précieuse.

Cet article a 39 commentaires

  1. Madame D

    C’est magnifique ce que tu écrit … tres triste mais ça paraît si juste … si parfait …
    je te souhaite le meilleur dans la vie.

  2. Claire

    Que dire si ce n’est que ton article m’a beaucoup émue …

  3. Pititefleur

    Quel témoignage émouvant, tu m’as mis les larmes aux yeux de bon matin.
    Plein de bonnes choses pour vous.

    1. Urbanie

      Merci Pititefleur

  4. Rigot

    Votre texte m’a fait pleurer c’est un très beau texte, mais ne pas oublier le silence après un accouchement d’un enfant sans vie c’est terrifiant, horrible…..

  5. Cécile

    C’est tellement vrai…. C’est tellement ça… Je n’aurais pas pu écrire ce que nous avons vécu d’une autre manière que celle que vous avez utilisé…

  6. Lili

    Merci pour ce magnifique texte. Merci de tout si bien décrire. Je fais lire cet article et un autre que tu avais posté sur le deuil périnatal à mon entourage pour qu’ils comprennent un peu mieux ce que je n’arrive pas à leur dire depuis 3 ans.

  7. valerie

    Merci de ces paroles… Elles sonnent si justes.
    J’ai vécu une situation proche, le cœur de ma ainée s’est arrêtée un jour sans raison, et ma gynéco me l’a annoncé lors d’une échographie où on était plus en train de se préparer à l’accouchement qu’à la perdre
    Je te souhaite de garder un lien vivant avec cet enfant, qui sera à jamais le tien et avec toi…
    Nous avons planté un arbre qui porte son nom pour le voir grandir… C’est une manière pour nous de continuer notre chemin avec elle
    On n’oublie jamais, on invente un chemin excessivement personnel pour continuer de grandir avec eux

  8. Londoncam

    Texte magnifique et qui semble si juste, j’en ai eu les larmes aux yeux. Pourtant je n’ai pas encore vécu de grossesse. Mais je pense à toutes ces personnes qui ont perdu un enfant, fait une fausse couche… Et je comprends un peu plus encore la douleur immense et le vide. Merci

  9. Claire

    Merci pour ce texte remarquable, que j’ai partagé sur ma page où il a eu un réel écho chez les parents endeuillés…
    Beaucoup de douceur à vous et à votre bébé des étoiles

  10. Emilie LLAMAS

    Je viens de découvrir l’article…
    que d’émotions…
    Douces pensées.
    Emilie

  11. Mrs Paillettes

    Très poignant comme témoignage. Très bien écrit.
    Les cicatrices de la vie ne sont pas toujours facile à expliquer, mais là tu l’as fait d’une manière très attendrissante, triste, certes, mais touchante.
    Je te souhaite beaucoup de bonheur.

  12. Zébuline

    Très beau texte !

    J’ai subi une IMG (interruption médicale de grossesse) cet été alors que j’attendais un deuxième enfant : une petite fille, et ce texte me rappelle toutes les émotions, toutes les sensations vécues : cette impression d’être ailleurs lors de l’annonce des malformations, cette impression de ne plus appartenir à ce monde en sortant de l’hôpital après l’échographie (les gens qui vont et viennent en vaquant à leurs occupations normales – et toi qui ne sais plus où tu en es, comme si le sol sous tes pieds allait s’ouvrir et t’envoyer directement en enfer), cette sensation de froid intense quand ensuite il te faut revenir en RDV à l’hôpital pour des examens complémentaires : oui, c’est moche les couloirs et salles d’hôpital, tout ce blanc omniprésent, brrrrr !!!! …

    Devoir aborder les obsèques, sortir les mots « cercueil », « tombe », « cérémonie funéraire », alors que tu venais d’acheter les premiers objets de puériculture et un doudou… En avoir la nausée, pleurer, se sentir coupable, ne plus aimer sa grossesse, ne plus vouloir regarder ce ventre rebondi ni le caresser, détester et avoir peur des mouvements du bébé car tu sais que la grossesse ne pourra pas se poursuivre jusqu’à son terme normal.

    Te sentir seule, désespérément seule, car personne dans ton entourage ne sait comment prendre les choses… Pas même ton conjoint, pour qui déjà une grossesse normale est abstraite. Leur en vouloir, en vouloir à tout le monde, y compris à toi-même : qu’est-ce qui m’a pris de vouloir un autre bébé ?

    Et puis les semaines qui passent sans passer, comme si le temps s’y mettait lui aussi. Et puis arrive le jour « J », celui où tu es admise pour accoucher, comme si c’était une condamnation à mort… La culpabilité, le vide immense, pendant cet accouchement… Et puis le calme, la sérénité, inattendus malgré les circonstances, quand tu fais connaissance avec cet enfant que tu ne verras pas grandir. Comme un apaisement après tout ce que tu as vécu, subi.

    Viennent les obsèques, qui nous rappellent au douloureux souvenir de la mort de l’enfant, qu’on voulait voir grandir…

    Ensuite, les semaines qui passent, le temps qui reprend son rythme, petit à petit, grâce aux habitudes retrouvées… S’occuper d’un aîné oblige à se raccrocher au présent, à ne pas sombrer. On se dit aussi que notre petit ange n’aimerait pas nous voir déprimés, tristes, alors on avance, sereinement.

    C’est un peu comme une magnifique forêt qui aurait pris feu, qui aurait été complètement détruite par les flammes… Passé l’incendie, c’est le temps de la désolation, du vide.
    Alors il faut attendre, espérer, écouter le rythme de la nature pour envisager l’avenir, espérer que du vert réapparaisse un jour par-dessus le gris, que la Vie soit enfin plus forte, l’Amour aussi. Ne jamais oublier, ne jamais désespérer non plus, mais vivre !

    Je t’aime, mon petit Ange ! <3

  13. Sandrine

    Merci de si bien réussir à mettre des mots sur ce que je ressens (et tant d’autres aussi …) et que j’ai tant de mal à faire comprendre.
    Merci, c’est magnifique

  14. Summer Girl

    Beaucoup d’émotions en te lisant, j’imagine qu’ils résonnent dans le cœur de beaucoup de mamans <3

  15. Cricri2j

    Merci merci merci de mettre des mots sur notre immense douleur, de savoir que d autres mamans ont ressenti la même chose me fait me sentir moins seule!!

  16. Nadine

    Je suis la grand mère d’une petite fille qui n’est jamais née,la grand mère d’un petit garçon qui n’est pas là non plus et bientôt d’une toute petite jumelle qui ne va pas continuer à vivre dans le ventre de sa mère avec son frère.
    Nous les grands parents ,nous souffrons pour nos enfants ,en silence pour ne pas faire souffrir encore plus nos enfants.A nous on ne demande pas si ça va et pourtant…le poids de la responsabilité pèse.
    Nous sommes allez mon mari et moi voir la tombe avec cette petite pancarte en joli bois grave avec çe nom …et par cette belle journée d’automne et malgré ma colère,je me suis dis que çe qui compte c’est ,mon petit fils qui a 15 mois,qui commence à marcher et tous les autres petits enfants qui vont arriver dans notre famille,beaux,forts …j’embrasse mes enfants.

  17. PapaBackstage

    Je me souviendrai toute ma vie de cette phrase que personne ne souhaite entendre un jour « Le coeur s’est arrêté ». Le mien aussi. J’ai essayé d’arracher ce morceau du coeur pour ne plus jamais m’en rappeler mais ça ne fonctionne pas.
    Je comprends parfaitement bien. Les autres, la famille, les proches, ne peuvent pas comprendre. Ils ne comprendront jamais.

    Les gens ont tendance à oublier ou à faire semblant croyant que ça ira mieux s’ils faisaient comme si de rien n’était mais ça fait encore plus mal. De toute façon, rien ne peut arranger les choses.

    Je suis un Papa et souvent ce Papa est oublié. De toute façon il ne le portait pas le bébé hein !

    Bien sûr que si, il le portait ! Il le portait tellement qu’il avait tout préparé des mois avant la naissance. Il le portait tellement qu’il passait des nuits à chercher des prénoms ayant un sens. Il le portait tellement qu’il se sent coupable. Coupable de quoi ? Il ne sait pas mais c’est comme ça.

    On oublie jamais, on avance mais on oublie jamais. Car comme tu le dis, comment oublier son enfant ?

    Merci pour cet article, ça m’a permis d’extérioriser certaines choses qui devaient sortir depuis des années…

  18. Geraldine

    Merci pour cet article et pour tes mots parfaitement justes. Merci.

  19. Edwige

    Merci, merci de mettre des mots sur notre douleur.

  20. Émilie

    Tout est dit et magnifiquement dit.
    Ce matin je pensais à mon petit ange envolé il y a 10 ans déjà. Je ne ressens plus le désespoir du début, juste une grande paix. Le bonheur est revenu, un petit trésor nous a rejoint il y a 5 ans, ma vie est remplie de lumière j’en savoure chaque instant. Pourtant j’ai cru mourir de chagrin les années qui ont suivi.

    1. Urbanie

      <3
      je comprends ce que tu veux dire...

  21. Swiixou

    ça me tord le cœur, je n’ai pas de mot pour dire à quel point je voudrais que ce ne soit pas possible, qu’on ne puisse pas perdre un enfant.

  22. Christelle

    Bravo pour ton article, il révèle exactement ce que l’on ressent et que l’on vit.

  23. Fabienne

    C’est exactement ça.. nom d’un chien…
    Cela a fait 10 ans cette année que mon bébé est né sans vie pour s’être étranglé avec le cordon, une semaine avant sa naissance.
    C’est exactement ça… et 10 ans après, toujours aussi impensable pour moi.
    10 ans après, mon esprit et mon coeur s’effondrent toujours lorsque mes pensées se retournent vers mon petit Robin.
    Je n’ai jamais oublié, je n’oublierai jamais. Je peux en parler mais c’est toujours impossible pour moi d’y penser sans m’effondrer. Penser à cet enfant est un abîme sans fond.
    La vie a suivi son cours, mais aucun enfant n’est venu ensuite.
    De toutes les claques que la vie m’a donné, celle-ci est celle qui ne s’estompe pas et qui ne fait jamais moins mal. 10 ans après. Cette claque me dévisse la tête et m’empêche de penser.

  24. Corinne

    Merci Urbanie d’avoir trouvé les mots si justes pour évoquer ce que j’ai vécu il y a 14 ans lorsque Simon est né sans vie ….
    Je n’ai jamais réussi à exprimer ces douloureux moments que sont l’annonce de sons décès in utero , l’accouchement et l’après , et ce que je viens de lire m’a replonger dans ce terrible souvenir. Ce que tu exprimes à travers ces mots est si intensément proche de mon histoire avec Simon et je te remercie sincèrement de ce témoignage que je me permet de partager avec mes proches car cela leur permettra de comprendre les terribles émotions vécues dans ces moments et que je n’ai jamais osé exprimer.
    Simon, bien que né sans vie , fait partie de la mienne, de celle de son papa et de sa petite soeur Mila….
    Corinne

  25. Christine

    Vous avez parfaitement écrit les douleurs, les peines, l’horreur, l’après, la famille, les médecins, les regards, TOUT.
    C’était il y a plus de 11 ans, je n’oublierai jamais. Même si je continue à vivre.
    Merci pour l’aide apportée à celles et ceux qui sont dans la peine, dans le deuil. J’ai beaucoup été aidée par « Petite Emilie » à l’époque. Sans eux, je n’étais plus rien.
    Merci à vous. Très sincèrement.

    Christine

  26. lavenant

    Bonjour,
    Merci pour cet article très émouvant. J’ai accouché le 22 mars de mon ange Léa. Ce que vous décrivez est tellement vrai… Cette impression de ne plus vivre les choses mais de les subir… Et ce jusqu’au jour de l’accouchement. Moi mon bébé est décédé on vitro. Et je rejoins ce que dit une personne dans un commentaire. Heureusement que notre fils aîné était la… Ils nous a aide à surmonter cette épreuve. Et il sait qu’il a une petite sœur dans le ciel… Une pensée à toutes les mamans qui ont vécu ce drame.

  27. sophie

    Ce texte retranscrit à la perfection ce que j’ai vécu .bravo jamais je n’aurais su si bien l’exprimer .
    juste envie de le partager .

  28. Sarah Duperrex

    Chère Urbanie

    Merci pour ce magnifique texte qui décrit avec beaucoup de sensibilité et de réalisme le choc, et les vibrations qui suivent ce choc d’une annonce aussi douloureuse. Tu parles si bien des néons au plafond…
    je t’avais écrit dernièrement pour te demander si tu avais pu donner un sens à cette épreuve alors c’est l’occasion aussi pour te remercier de tout cœur de ta réponse et celle des autres – les témoignages aident tant dans des moments aussi éprouvants.
    Et merci d’accompagner tous ceux qui vivent une telle épreuve grâce à ton blog…
    Sarah

  29. Marion

    Nous ne nous connaissons pas. Mais il y a 10 jours j’ai vécu le cauchemar, j’ai laissé partir mon petit garçon , mon tout petit né trop tôt, qui a survécu 48heures au terme d ‘un accouchement affreux.
    Je souffre tellement mais tes mots me font du bien.
    Merci.

  30. Phelippeau

    J’aurais pu écrire ce texte…c’est tellement ça. Le ciel nous tombe sur la tête, pour mon accouchement j’ai eu l’impression d’envoyer mes enfants à l’abattoir. Savoir qu’un bébé en parfaite santé devait naître alors qu’ils étaient si petits m’a anéantie. J’ai simplement cru que c’était de la torture, j’ai mis 35h pour accoucher en priant pour que ce soit un mauvais rêve. On ne voulait pas le mettre de péridurale pour que ça accélère le travail, j’ai eu des doses de morphine mais ça ne faisait rien, je sentais tout. Je sentais les coups, je sentais mon fils descendre. J’étais avec un gygy de garde qui ne connaissait pas mon cas. Il était un peu dépassé en me disant qu’il n’y avait rien à faire pour eux maintenant, tantôt ils étaient vivants tantôt décédés. J’ai cru que j’allais le tuer à mon tour.

    Mon vrai gygy est arrivé, il a ordonné que me soit tout de suite mis la péridurale. Mon fils Édouard est enfin sorti sans un bruit. Ses poumons n’étaient pas assez développés. La sage femme la emmené et il s’est éteint avec elle. Je n’ai pas pu l’accompagner dans ce moment et ça me fend le coeur. Cependant j’ai eu le droit à un miracle. Ma puce a décidé de rester, les contractions se sont arrêtées comme par magie. J’ai pu avoir une grossesse quasi normale pour la suite.

    Aujourd’hui ma puce m’aide beaucoup mais j’ai parfois l’impression de voir son frère et il me manque terriblement…et ça malheureusement ça restera toujours.

  31. Bonjoourmarie

    Bonjour Urbanie,

    Je viens de tomber sur ton blog en faisant quelques recherches sur Google … Quelques recherches sur l’après de l’interruption médicale de grossesse. Ayant vécu une IMG en septembre puis une nouvelle intervention en octobre j’avais besoin de lire, de comprendre pour me sentir moins seule ! Ton blog est une très belle découverte que je vais mettre tout de suite en favoris pour ne pas louper la publication de tes articles et je vais aller m’empresser de lire les autres.

    J’ai aussi écris sur mon blog mon ressenti sur cette épreuve de la vie.

    A bientôt,

    Marie .
    http://www.bonjoourmarie.com

  32. Michelle

    Bonjour
    Bel article. Beaucoup d’émotions, mais tellement vrai, 6 mois après ca fait toujours aussi mal.
    Malgré une période de deux mois sans pleurs parceque je n’avais plus de de larmes à verser, du moins je le croyais.
    Cet article a tout fait remonter, beaucoup de pleurs et bizarrement je me sens bien de pouvoir encore autant pleurer pour mon petit Raphaël.
    Donc merci à vous, d’avoir trouvé la clé avec vos mots de ces émotions enfouies inconsciemment

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