You are currently viewing Après la colère…

Après la colère…

Donc je ne vous ai pas parlé de ce qui s’est réellement passé, chez la pédiatre. J’étais tellement bouleversée sur le moment qu’il m’a fallu un peu de temps pour reprendre mes esprits. Et un RDV avec ma super psychologue et nutritionniste (vous imaginez que, sur le coup, on a parlé beaucoup de ça): non, Kate n’est pas anorexique. Pas le moins du monde. Non, je n’ai pas de problème d’attachement. La pédiatre a commis, en plus d’un diagnostic totalement erroné, une faute professionnelle extrêmement grave: affirmer sans aucune preuve que Kate souffre d’une maladie mentale liée à une relation dysfonctionnelle.

Bim. Prends toi ça dans les dents Urbanie.

Mais revenons au début.

 

Donc Kate, en plus de ne pas dormir, mange peu. Enfin, elle boit peu de biberon, mais reste pendue à mon sein toute la journée. Sa courbe de poids, en revanche, est normale. Je suis donc plus inquiète de mon manque de sommeil, que de ça.

 

Le verdict de son précédent pédiatre avait été sans appel: Kate buvait peu parce que j’étais « stressée de son entrée à la crèche ». Ca fait 3 mois, au moment où ces paroles sont prononcées, que la situation dure, mais forcément, c’est de ma faute parce que j’anticipe une entrée à la crèche qui n’aura lieu qu’en 2016. Mouais. Je pense plutôt que le monsieur, très gentil au demeurant, était arrivé au bout de son diagnostic. Je pense aussi (parce que le pédiatre était au courant) que c’était une façon délicate de me parler de moi, et de mes angoisses, puisque nous avions perdu un bébé en 2014. Sur le coup, Jean-Mi tique, je fais un peu la tronche, et nous décidons de ne pas y retourner. Oh, si vous saviez comme je regrette ce gentil pédiatre à l’heure actuelle…

Je prends RDV chez une pédiatre spécialiste du reflux, puisque Kate en souffre, et que nous penchons plutôt sur ça pour expliquer ses douleurs pendant les biberons. Le premier RDV se passe bien, elle est à l’écoute, me parle de voir un gastro-entérologue si le nouveau protocole qu’elle met en place pour Kate ne fonctionne pas. Je suis rassurée: on ne panique pas, on essaie, on tâtonne, et surtout, j’ai le sentiment d’être écoutée. Bien entendu, je ne mentionne pas le deuil périnatal à ce moment là, en accord avec Jean-Mi. Pas envie que cela ne vienne tout de suite « polluer » la façon de soigner Kate.

 

Trois semaines se passent, pendant lesquelles Kate commence son adaptation à la crèche, débute son sevrage du sein, et nous sort deux jolies dents. Beaucoup de changements pour un petit bébé de 4 mois et des brouettes.

Je retourne chez la pédiatre-RGO (appelons-là comme ça) pour la visite des 5 mois.

Problème: Kate a pris peu de poids, quelque chose comme 200 grammes. Pour moi, c’est limpide: j’ai parlé de la crèche et des dents en début de consultation, le sevrage a commencé en douceur, et même si Kate boit peu au biberon,  je ne suis vraiment pas inquiète. Tout rentrera dans l’ordre assez rapidement.

La pédiatre RGO me demande s’il y’a des facteurs de stress en plus à la maison,. Pour moi, c’est une donnée à prendre en compte dans un diagnostic global, donc je lui parle de la grande soeur de Kate.

 

GRAVE ERREUR.

 

La pédiatre-RGO se retourne vers moi et me sort, mot pour mot: « Ah ben voilà. Votre fille est anorexique ».

Première gifle. Je commence à pleurer, et je lui demande: « anorexique? Mais elle a 5 mois! ».

-« Oui, vous n’avez pas investi votre relation avec elle à cause de votre deuil donc elle refuse de se nourrir ».

 

Deuxième gifle.

 

Urbanie, vaincue par KO.

 

Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je demande « mais enfin, mais ça se passe très bien avec elle, je vais bien: je ne comprends pas! ».

-« Vous prenez des médicaments pour votre deuil? »

-« Mais non, puisque je vous dis que je vais bien! »

-« La preuve que non, vous pleurez. Ca veut dire quelque chose, vos larmes, quand même. »

 

A ce moment, je suis soufflée. Je pleure, je n’ai plus de mots. Ma fille? Anorexique? A cause de moi? Parce que je serais dépressive?

 

Je finis de rhabiller Kate, les larmes continuent de couler, je n’arrive pas à m’arrêter. Je ruisselle. Je n’ai plus de mots. J’ai honte, je me sens seule. Je m’installe devant le bureau de la pédiatre-RGO, qui commence à avoir l’air agacée.

-« Je sens votre colère. Je suis un peu psychologue, vous savez. Vous devriez vous interroger sur les raisons de votre colère, elles veut dire quelque chose par rapport à votre deuil ».

-« Mais, vous venez de me dire que ma fille est anorexique et que c’est de ma faute »

-« Allons-bon, qui vous parle de faute? »

-« Ben, je sais pas, vous. J’en ai un peu marre aussi que les médecins ne voient que le deuil périnatal quand il s’agit de poser un diagnostic »

– (La pédiatre, complètement excédée que je ne sois pas d’accord, et pire, que je pleure encore): « Mais enfin, mais c’est courant: votre bébé est anorexique, c’est comme ça, c’est fréquent dans votre cas, vous savez« .

La fin de la consultation s’est déroulée dans une ambiance franchement glaciale, moi en larmes, elle visiblement dans l’incompréhension totale devant ma tristesse. Je n’avais pas d’argent ce jour la pour payer, donc la pédiatre termine en me disant de la recontacter par mail pour lui apporter le paiement, et… s’en va. La prochaine patiente est arrivée en salle d’attente, il est temps pour moi de partir. Je rentrerai à pieds, en larmes, agrippée à la poussette, sous le regard médusé des passants.

 

J’ai passé le reste de la journée à pleurer, à remettre en cause chaque geste, chaque jeu, chaque sourire, chaque baiser que je portais à Kate. A me demander si je n’étais pas un peu folle, complètement dans le déni. A avoir peur d’abimer ma fille sans même le savoir. A me dire que j’étais la maman la plus affreuse du monde. Jean-Mi a rappliqué du boulot le plus vite possible, pour me rassurer.

J’ai fini par reprendre lentement mes esprits, et le lendemain, la colère était là. Salutaire, nécessaire. Elle m’a permis de revenir sur mes deux pieds, bien droite, et de remettre mes pensées en ordre.

 

Dépressive, moi? Non. Epuisée parfois, oui. Triste encore de temps à autres, c’est certain. Mais dépressive? J’ai été suivie toute ma grossesse. Aujourd’hui, je vais bien. Et, surtout, j’ai plutôt le sentiment d’avoir noué une relation parfaitement « normale » avec ma fille. Je materne, j’apprends à la connaitre, je l’écoute. Je m’adapte. J’essaie d’être la meilleure mère possible. Une mère « suffisamment bonne », comme diraient certains.

Anorexique, Kate? La crèche m’en aurait parlé, non? Le précédent pédiatre l’aurait vu, non? Et puis elle est tout le temps en train de chercher mon sein… anorexique?

ANOREXIQUE? MAIS CA VA PAS BIEN? (Je vous avais dit que la colère était arrivée! 😉 ).

 

J’ai donc rédigé un mail expliquant à la pédiatre tout le « bien » que je pensais de son diagnostic. Je vous le dis tout de suite: elle a répondu, et en plus de travestir les faits et de ne pas se remettre en question, elle dégouline de condescendance. Je ne répondrai plus, ça n’en vaut pas la peine. Je n’ai pas envoyé ce mail pour lui faire entendre raison, mais pour me restaurer, moi, dans ma dignité de maman. C’était devenu vital. Les paroles de cette pédiatre, en plus d’être fausses, de ne se baser sur rien (elle ne nous as vues que deux fois), sont aussi un poison vicieux qui se répand dans mon estime. Or, il n’y rien de plus fragile, de plus vulnérable qu’une jeune maman.

Aujourd’hui, je suis toujours en colère: j’ai vu ma super psychologue-nutritionniste, donc, qui a balayé d’un sourire le « diagnostic » de la pédiatre RGO. J’ai vu la pédiatre de la crèche, qui a confirmé que la courbe de poids de Kate était parfaitement normale, et que Kate avait l’air d’un bébé bien dans ses chaussettes.

 

Je ne vous cache pas que j’hésite fortement à me plaindre auprès de l’Ordre des Médecins. Je suis une jeune maman inquiète, sans doute un peu trop parfois, mais une jeune maman bien entourée, stable, épanouie. Je n’ose imaginer l’impact des paroles de cette pédiatre si j’avais fait une dépression post-partum. Je n’ose imaginer si j’avais été isolée, sans ressources ni appuis pour me rassurer sur le fait que je suis une bonne maman. Je le savais, mais j’en étais venue, pendant 24 heures interminables, à douter de moi.

Je tiens d’ailleurs à vous remercier chaleureusement pour vos mots et vos bonnes adresses, j’en avais grand besoin. Merci merci merci.

 

Je terminerai cet article sans réelle conclusion, puisque je ne sais toujours pas quelle suite donner à cette affaire. Je sais que je ne parlerai plus de mon deuil aux professionnels qui s’occupent de Kate, afin que Kate soit traitée comme ce qu’elle est: un bébé, avec sa propre histoire. Pas la petite soeur d’un bébé décédé, ni la fille de parents dépressifs (ce que nous ne sommes pas, bigre). Je commence à avoir très peur qu’à force d’être rangée dans une case, Kate finisse par ne devenir plus que ça, au yeux des autres: le bébé d’après, qui sera toujours défini par rapport à une grossesse antérieure. Sans parler du fait que nous ne parvenons toujours pas à rencontrer un pédiatre qui accepte de poser un diagnostic de façon neutre et éclairée.

 

J’attends encore que la colère redescende tout à fait, avant de prendre une décision finale. Je sais juste une chose: JE SUIS UNE MAMAN QUI DECHIRE.

Je rajouterais même: NOUS SOMMES DES PUTAINS DE MAMANS QUI DÉCHIRENT.

Ne laissez jamais un médecin, ni personne, remettre en cause vos compétences, ou votre capacité à vous occuper de vos bébés. Suivez votre instinct. Ecoutez-vous, écoutez votre enfant. Et vous serez la meilleure maman du monde.

Je termine sur cette vidéo que l’une d’entre vous a posté en commentaire sur Facebook suite à mon dernier article, histoire de rire un peu 😉 :

https://www.youtube.com/watch?v=CJeS_Ua66Ps

Cet article a 35 commentaires

  1. Claire

    Je suis effarée de lire ça ! Evidemment que vous êtes une maman qui déchire et que vous n’avez rien à vous reprocher !
    Cette pédiatre est incroyablement stupide et, contrairement à ce qu’elle dit, pas si psychologue que ça. Si votre fille avait réellement été anorexique, quel impact aurait eu ses paroles sur une maman dépressive ?! Ce n’est absolument pas une façon d’annoncer ce genre de choses ! C’est grave quand même !
    « Je commence à avoir très peur qu’à force d’être rangée dans une case, Kate finisse par ne devenir plus que ça, au yeux des autres: le bébé d’après ».
    Cette phrase est très juste, je trouve que c’est une bonne chose de ne plus parler de ce deuil aux gens qui s’occuperont de votre fille.

    Félicitations pour votre fille et votre blog. J’aime beaucoup vous lire.

    1. Urbanie

      Je suis d’accord, et c’est ce que me disait ma psychologue hier: même si cela avait été vrai, on annonce jamais ce genre de choses de façon aussi brutale à une patiente…
      Merci pour votre commentaire en tous cas! 🙂

  2. Lili

    Les premiers mots qui me viennent …
    Quelle C* cette pédiatre. je comprends ta colère.
    J’ai moi aussi vécu un deuil périnatal et maintenant ai un petit mec de 12 mois. Je l’adore, il est mon soleil, je le couvre de bisous tout le temps. Et j’ai totalement omis de parler de mon expérience à sa pédiatre (acte manqué diraient certains). Pour moi c’est simple elle n’a pas besoin de savoir. comme toi, je vis avec le avant mon tit mec et on y pense forcément. Je sais que je lui en parlerai un jour mais je n’ai pas envie que ça le définisse.
    Tit mec va bien se porte comme un charme, a les maladies des petits de son âge.
    Et oui quand il est pas bien il a une maman flippée, mais bon….Je n’ai aucun conseil mais en lisant ton blog tu es une super maman et puis juste Crotte a ce medecin!

    1. Urbanie

      En fin de compte, crois-moi: tu as bien fait de ne pas parler de ton deuil. Acte manqué, ou simplement acte de sagesse! 😉 Si j’avais su, je ne l’aurais pas fait non plus, et je me serais épargnée bien des soucis…

  3. La Bavarde

    L’empathie, l’écoute, la compréhension n’est pas censé faire partie des qualités requises pour être un professionnel de santé ?

    Ces gens ont un fort pouvoir de prescription, et même d’autorité. Son attitude est juste déplorable, et de mon avis, OUI, tu devrais écrire au conseil des médecins.

    Comme tu le dis, cela peut avoir des effets dévastateurs sur d’autres (et je trouve que déjà, tu as été bien touchée…). Ces gens se prennent pour des dieux, et ne se sentent jamais en faute (alors que parfois ils le sont plus que tout). Même si c’est une faute morale, cela doit être signalé…

    Ravie de lire que tu vas mieux et que Kate est en forme (perso, je n’ai aucun doute sur votre capacité à bien vous occuper de votre bébé <3 comme tous bons parents qui aiment leur petit et font au mieux)

    1. Urbanie

      Ma psy hier me disait que la première mission d’un médecin, ce n’est pas de soigner, mais de ne pas nuire, et que la pédiatre avait failli à sa mission… je suis d’accord avec toi sur le fait que leur position, leur autorité leur confère un pouvoir énorme sur les patients, et à fortiori sur une jeune maman qui débute…

  4. lebazardelaura

    Oui, nous sommes des mamans qui déchirent ! Tu as bien raison de te défendre et ça fait du bien quand la colère prend le dessus.
    Pour baby girl, nous n’allons pas voir de pédiatre mais le médecin généraliste tout simplement. ça nous convient très bien comme ça, elle examine notre fille qui pète la forme 🙂 et ne nous fait pas une séance de psy 🙂
    Bises
    Laura

    1. Urbanie

      On m’a aussi conseillé d’aller voir un généraliste à l’écoute, plutôt qu’un pédiatre muré dans sa tour d’ivoire… je pense que c’est en effet une sage idée!

  5. c.

    Oh la la, moi aussi ça m’a fait remonter une grosse colère ton article ! Comme je te disais dans un autre article, j’en ai vécu 2 de deuils périnatals et j’en ai entendu des anneries à ce propos, et ça me révolte toujours autant !
    C’est très rare que je le dise maintenant, et j’ai très souvent l’impression que les personnes qui savent ont tendance à tout lire à travers ça et ça me gène parce que je ne suis pas juste ça, et ce ne sont pas ces deuils qui influencent toute ma vie et ma façon de faire avec ma fille… et heureusement.
    Moi tu vois, on m’a bien regardé de travers de l’allaiter longtemps, j’étais trop fusionnelle, et bla et bla… Et si elle se réveillait la nuit, ça devait être mon stress aussi… 
    En tout cas tu as bien fait de l’envoyer balader par mail, j’espère que tu es plus apaisée aujourd’hui et que tu trouveras un vrai professionnel pour Kate. En tout cas je te trouve déjà bien aguerrie pour une jeune maman, tu ne te laisses pas faire et tu as bien raison !

    1. Urbanie

      Merci pour ton gentil commentaire. 🙂
      Je vois que toi aussi tu en entendu des vertes et des pas mûres à cause de ça… c’est comme si on était soudainement plus que ça, et rien d’autre que ça: des mamans endeuillées, et forcément dépressives, et forcément à terre pour le reste de notre vie. Comme si on se résumait à ça, ça me rend dingue!
      Bref, je pense que je vais faire comme toi dorénavant: ne plus en parler, ou seulement à une poignée de personnes qui seront en capacité d’entendre sans que cela ne vienne tout brouiller.

  6. Pititefleur

    Au risque de me répéter, j’ai lu ton article te une fois de plus je me demande s’il n’est pas plus facile de toujours voir une cause psychologique quand on ne sait pas quoi dire d’autre.
    Cela me peine pour vous et pour ta fille.
    JE trouve que tu es très lucide sur tes sentiments et ton ressenti.
    Il est évident que si ta fille avait u réel problème comme celui décrit par la pédiatre, tu t’en serais rendu compte (et pas que toi !).
    Bref, je te souhaite de trouver un pédiatre compétent qui se basera sur ce qu’il voit et pas sur ce qui pourrait expliquer quoique ce soit !

    1. Urbanie

      Oui, je suis d’accord: voilà qui simplifie grandement le « diagnostic » (surtout quand on a pas envie de chercher 😉 )!

  7. Le tact des médecins… J’en ai mal au coeur pour toi à lire ça ! J’ai croisé une pédiatre comme ça il y a peu, pas celle qui s’occupe habituellement de mon fils. En 5 minutes, elle a eu le temps de me dire « ça ne m’étonne pas qu’il y ait un soucis génétique, il a un faciès particulier, les yeux surtout… quoi que, vous aussi vos yeux ils sont un peu… » pour conclure par un « rassurez-vous, votre fils est parfaitement normal ». Merci, mais ta gueule, je ne t’avais rien demandé. Tu ne nous connais pas, et surtout tu ne connais pas notre état psychologique, merci bien. J’en suis encore soufflée quand j’y repense…

    1. Urbanie

      C’est hallucinant de dire des choses pareilles! :/

  8. Camomille

    Mais c’est pas possible !!! Dès le début de ton article, je me suis dit qu’il faudrait signaler cette garce au Conseil de l’Ordre, histoire de lui imposer une petite formation d’empathie / communication avec les jeunes parents épuisés. Et puis en fait… à quoi bon ? ça sera ta parole contre la sienne… tu as sûrement beaucoup mieux à faire de ton temps et de ton énergie.
    Maintenant que Kate est à la crèche, tu peux faire confiance aux pros : ils la voient tous les jours, ont une vision objective et connaissent les tous petits. Si Kate a un problème de comportement, ils te le signaleront. Pour les petits bobos et vaccins, effectivement, trouver un généraliste habitué à voir des bébés est une super idée. Ils sont en général moins chers et plus disponibles.
    Anorexique à 5 mois… j’hallucine !!!

    1. Urbanie

      Alors il s’avère que c’est possible d’être anorexique à 5 mois, mais dans certains cas très particuliers (ma psy m’a cité comme exemple: l’abandon de la mère. On en est pas vraiment là…). Le diagnostic est surtout impossible à poser à la volée, et au bout de deux consultations. Il faut un décrochage de la courbe de poids très sévère, un comportement défaillant de la mère vis à vis du bébé, bref, un ensemble de signes qui n’existent pas ici. Nous sommes en pleine réflexion sur l’Ordre, nous nous laissons la fin du weekend pour prendre notre décision. Tu as complètement raison de souligner que cela risque de nous couter plus d’énergie qu’autre chose… mais je ne sais pas si je peux laisser passer ça pour autant.

      1. Aurore

        J’aurais tendance à te dire ne laisse pas tomber, au moins fait les premières démarches, si ensuite ça devient trop lourd arrête. On ne peut pas laisser passer ce genre de chose, c’est tellement choquant, et je pense qu’on les laisse bien trop souvent sans rien. Sans faire des procès à tout bout champs comme les américains, il faut quand même rappeler à ces médecins que quand il y a faute, il peut y avoir sanction pour qu’ils arrêtent de se prendre pour des tout puissants !

        1. Urbanie

          Je pense que, sans forcément aller à la plainte, il y’ aura au moins un courrier au Conseil pour marquer le coup. Je pense aussi qu’on laisse trop souvent les médecins (qui ont un pouvoir sur leurs patients) abuser parfois de leur position sans plus prendre en compte le bien-être de leurs patients. J’espère cependant que ce qui m’est arrivé reste un cas isolé, je reste persuadée que la majorité des pédiatres sont à l’écoute et bienveillants.

  9. Emilie

    Je découvre votre blog depuis quelques jours, grâce à ma sœur qui vous suit depuis un moment.
    Je me retrouve dans quelques-unes de vos expériences, notamment dans les relations avec les médecins, malheureusement…
    Mon fils a aussi souffert de RGO, avec des mois de traitement par Gaviscon et Inexium, des nuits bien pourries pendant des mois… Je ne veux pas vous décourager, mais il n’a vraiment dormi la nuit qu’un peu avant 2 ans (je ne dis pas que c’est une généralité !). La technique que nous utilisions avec mon mari (en accord avec notre super pédiatre maintenant à la retraite), s’il se réveillait en pleine nuit en hurlant à cause de son RGO, on lui donnait 1ml de Gaviscon (dans la limite de la dose quotidienne prescrite), généralement il se rendormait dans la minute. Ce super pédiatre m’avait également expliqué que le RGO était très douloureux (et donc angoissants) pour les petits, et qu’ils avaient parfois besoin d’être davantage rassurés, cajolés, portés…
    J’ai fini par l’emmener chez une gastro-pédiatre, pour ses 2 ans justement, je regrette de ne pas l’avoir fait + tôt. C’est une femme extraordinaire, qui a pris le temps de tout écouter, expliquer, etc… et contrairement à notre nouvelle pédiatre « classique » (puisque l’ancien est parti à la retraite) nous a entendu et a soulagé notre fils. Elle m’a aussi beaucoup déculpabilisée, et cela fait beaucoup de bien !
    Pour finir sur l’anorexie infantile, mon fils s’est trouvé hospitalisé au printemps dernier avec pour voisine de chambre une petite fille de 5 mois anorexique justement (donc oui ça existe bien !). Pour avoir assisté à plusieurs de ses « repas », la petite avait des haut-le-cœur et grimaçait dès que de la nourriture frôlait ses lèvres, elle n’avalait absolument rien (il s’agissait d’une problématique familiale très très complexe de ce que j’ai compris).
    Désolée pour le roman 😉

    1. Urbanie

      Merci Emilie pour votre commentaire!

      Oui, ça ne m’étonne pas, ce que vous me dites: la douleur doit être très angoissante pour un tout petit. Je pense que nous allons également nous orienter vers un gastro pédiatre afin d’avoir (enfin) un avis éclairé sur ces douleurs… et d’arrêter enfin de nous faire culpabiliser, ce qui ajoute au désarroi de ne pas pouvoir soulager notre bébé! Je suis ravie de savoir que vous avez trouvé une solution (même si cela a pris 2 ans, mieux vaut tard que jamais!).

      Sur l’anorexie infantile, oui, ça existe bien en effet! Mais il s’agit, comme vous le dites très bien, de cas très sévères et particuliers… j’aurais au moins appris quelque chose dans cette affaire!

      1. Emilie

        Je vous souhaite de retrouver des nuits paisibles rapidement…
        Faites-vous confiance, c’est important aussi, ne lâcher rien tant que les réponses que l’on vous donne ne vous satisfont pas.
        Pour le signalement du médecin, après avoir dû subir une erreur diagnostique aux urgences quand mon fils avait 1 mois 1/2, il y a eu signalement auprès du chef de service, de la direction de l’hôpital et de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Je sais que ce n’est pas resté sans suite pour le médecin concerné. Je ne peux que vous encourager à faire ce que vous jugez nécessaire, ne serait-ce que pour avoir vous de votre côté l’impression d’être allée « au bout » des choses. Comme vous, j’étais très entourée, mais je me suis dit que je le devais aux autres parents qui pourraient l’être moins que moi…
        Bon courage en tout cas !

  10. patoche-lyon

    Non mais c’est quoi ce c** de pédiatre !!! Vas vite voir quelqu’un d’autre et efface son numéro de ton téléphone …
    Pour le conseil de l’ordre, j’ai eu affaire à eux et ça m’a donné l’impression d’être un syndicat de médecins qui s’entraident … Donc ne te fais pas forcément trop d’illusions là dessus. Ils ne sont pas là pour te défendre. Il faut le savoir avant de lancer là dedans. Tu risques d’entendre des trucs à vouloir monter sur la table pour les étrangler.
    Bon courage à toi et Kate ! Plein d’ondes positives !

    1. Urbanie

      Je n’y remettrai plus jamais les pieds, je te rassure! 🙂

      Ah, ça ne m’étonne pas ce que tu me dis sur le Conseil, et en même temps, ça me désole… 🙁

  11. olympiabydiane

    Bonjour, je tenais juste à te dire que j’ai été très touchée par ton article… Il y a des cons partout, et visiblement tu en as fais les frais…! De telles paroles peuvent cruellement blesser et marquer à jamais. Cette femme ne devrait pas exercer.

    1. Urbanie

      Merci… je crois qu’ils oublient de donner des cours d ’empathie en médecine!

  12. Hermy

    J’espère que le prochain pédiatre de Kate sera plus concerné par les problèmes de Kate et pas par les non problèmes de ses parents.
    Je pense que voir un gastro-entérologue est une bonne idée. Je ne regrette pas de l’avoir fait pour le Choupi. Cela a permis d’évoquer les différents diagnostiques possibles, d’avoir des solutions pour chaque et surtout de nous rassurer en tant que parents.

  13. Louna

    Je me répète, hein, ma chère Urbanie, mais bravo à toi !
    D’avoir su te ressaisir en un temps record après un KO tellement injuste et lamentable, d’avoir su trouver un moyen de restaurer ton estime de maman, d’avoir su t’entourer de personnes qui te font du bien et qui ont pu rattraper les dégâts de cette folle de pédiatre….
    Allez, continue comme ça, Maman qui déchire !
    En espérant que vous trouverez rapidement un pro vraiment pro qui saura s’occuper des petits bobos de Kate sainement.

    1. Urbanie

      Merci! J’avoue que j’ai encore des petit moments où je doute, mails là ça va beaucoup mieux après une semaine entière à digérer le truc!

  14. Charlie

    Mais Urbanie !!!
    Tu es HYPER jolie, tu rayonnes avec Kate !! Et ça…
    Ça les fait crever de JA-LOU-ZZZZZZiiiiiiiiii
    C’est tout, des jaloux (et cons, mais hyper jaloux)… Et en plus si tu vas avec Jean-mi….pfffff : le super couple, avec un magnifique bébé, arg !!!!

  15. Myriam

    Bonjour,
    c’était il y a longtemps mais tout s’est arrangé avec mon bébé quand j’ai lâché les pédiatres et l’ai fait suivre par un généraliste très compétent avec qui j’avais un bon feeling . Il est devenu notre médecin attitré pour tous les types de bobos des plus petits aux plus grands.
    Bonne journée
    Myriam

  16. MamanKiwi

    Bonsoir Urbanie, je suis bouche bée en lisant ton récit de la consultation de Kate. Je veux seulement te dire que ma troisième fille, lors de sa consultation des 5 mois, n’avait pris que 200 grammes également. J’ai demandé à son pédiatre, un peu inquiète, si ce n’était pas trop peu, il m’a répondu spontanément que pas du tout, à cet âge, entre la diversification alimentaire, le début du sevrage et les évolutions motrices du bébé c’était tout à fait classique. Fin de la discussion.
    Alors je suis doublement choquée de ce qu’a pu te dire cette femme. Tu as toute mon affection.

    1. Urbanie

      Ca me fait du bien de lire ce genre de témoignage! Merci! 🙂

  17. Parnet

    Bonjour Urbanie,
    Hier en lisant ton article j étais très enervee contre ce pédiatre et aujourd hui je suis à mon tour très en colère et ne comprends pas que des personnes du corps médical ne mesurent pas plus leurs actes et leurs mots!!! Ce sont eux qui nous depriment, nous cassent pendant notre grossesse et l apprentissage de notre rôle de maman. Ce matin, c était le grand jour la dernière échographie, celle du 3ème trimestre, avant de rencontrer baby boy 2 dans 2 mois. Nous voilà partis avec mon mari direction la clinique, des papillons dans les yeux, nous allions voir sa frimousse, ces petits pieds……après 1h30 d attente c est notre tour. Je m installe le médecin me demande si ça va , oui hormis l attente et elle de me dire et moi alors je ne vais même pas avoir le temps de manger. Sympa l ambiance! Elle commence l écho, appuie très fort me fait mal, je grimace, elle note à côté des images reins, cœur, etc…. Elle fait le tour des organes. Pas un mot pour nous. 5 minutes plus tard elle me tend du papier pour que je m essuie le ventre et elle sort de la pièce. Et la je m écroule en pleurs: je n ai pas vu mon bébé, ne s est pas combien il mesure, …. Une rencontre ratée!!!! Elle revient car elle m entendait pleurer et me dit: qu est ce qu il y a, je lui réponds que je n ai pas vu mon enfant, et la elle me dit de toute façon à la dernière écho il n y a rien a voir et elle s en va. INADMISSIBLE, HONTEUX, j étais un numéro pour elle. Je suis choqué et bouleversée ce soir.

    1. Urbanie

      Je suis scandalisée de lire ça également… certains médecins ne se rendent vraiment pas compte de ce qu’ils disent ni de leur impact sur leurs patients. 🙁

Répondre à Camomille Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.