A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore passé mon test pour le diabète gestationnel, donc ne vous étonnez pas si je reviens pleurer ici dans quelques jours que je suis au régime épinards/choux-fleurs vapeurs.
Je suis dans mon 6ème mois et j’ai pris 12 kilos depuis le début de cette grossesse pour le moins chaotique.
J’ai donc décidé de retourner voir la nutritionniste qui me suivait il y’a environ un an, avant mes deux grossesses. J’en avais parlé à l’époque sur Sous Notre Toit, mais j’avais entamé il y’a de cela deux ans une sorte de thérapie alimentaire: je ne suis pas grosse (du moins quand je ne cumule pas deux grossesses en un an), mais j’avais malgré tout décidé de voir une nutritionniste pour réapprendre à manger selon mes besoins. Des années de chocolat pour compenser le stress, de « j’essaie de manger bio »/ « non végétarien »/ « non hyperprotéiné »… avaient fini par pas mal dérégler ce que je savais de l’alimentation.
C’est à dire que j’étais certes bourrée de toutes sortes de théories sur la diététique; j’étais certes capable de vous donner le nombre de calories dans un aliment les yeux fermés. Mais j’avais fini par totalement désapprendre à me nourrir selon mes besoins. Comme je soupçonnais ces mauvaises habitudes de s’être installées pendant mon enfance, j’avais décidé de revoir ma copie entièrement avant de tomber enceinte (et donc, de potentiellement transmettre mes névroses alimentaires à mes futurs enfants – ma plus grande angoisse!).
J’avais donc vu une nutritionniste qui porte aussi la double casquette de psychologue, et ensemble, on m’avait réappris à me nourrir selon les besoins de mon corps (et pas selon les promesses fumeuses des magazines).
Pour ce faire, j’avais commencé par tenir un journal de bord de ce que je mange tous les jours, avec:
- la faim ressentie avant de manger;
- la sensation de satiété après avoir mangé;
- les sentiments ressentis avant/pendant/après avoir mangé (par exemple: j’étais trop vénère suite à une remarque d’un collègue, donc j’ai défoncé la tablette de Milka triple chocolat qui m’attendait dans mon tiroir).
Je devais également:
- prendre conscience de ce que je mangeais (c’est à dire: sans mater un replay du Petit Journal en même temps), afin de sentir la satiété lorsqu’elle arrive;
- écouter mes besoins (j’ai envie d’un truc, je le mange plutôt que de me frustrer et de me venger sur autre chose une heure après – oui, même un gâteau).
Ca a l’air bête comme ça, mais j’ai fondu sans m’en rendre compte en quelques mois.
Quand mon obstétricien m’a demandé d’aller voir un nutritionniste face à ma prise de poids, j’ai donc repris RDV. Je me connais, les régimes restrictifs sur moi, ça ne marche pas. Eventuellement, j’arrive à tenir Weight Watchers parfois pendant quelques mois, mais il ne s’agit justement pas d’un régime qui interdit des aliments. Or je ne suis pas stupide: je sais très bien que si je vais voir un diététicien enceinte, je vais me retrouver avec une liste précise de ce que je dois manger, quand, et comment. A moins de développer du diabète gestationnel, j’aime autant éviter.
Je rencontre une réelle difficulté supplémentaire pendant cette grossesse: je n’arrive plus à manger ce que je veux. Autant pour ma première grossesse, c ‘était facile: je rêvais de salades, de plats légers, et -miracle!- le chocolat me dégoutait (oui, je développe des aversions assez fortes lorsque je suis enceinte); autant je vis exactement l’inverse aujourd’hui. C’est bien simple: les fruits et légumes me rendent (littéralement) malade. Pire: je n’ai envie que de sucre, de gâteaux, de pâtes, de semoule (oui, de semoule!) (non, cherchez pas…). Je suis même frénétiquement attirée par le Coca-Cola, boisson que j’exècre d’ordinaire. Honnêtement, si le test pour le diabète se révèle positif, je pourrais dire que ce bébé a un sacré sens de l’humour….
Ah, et je suis arrêtée et inactive depuis presque le début (merci les nausées et les malaises). Ca aussi, ça a sa petite importance…
Donc je reprends mes exercices, mais version enceinte. Alors attention: le but n’est pas de maigrir (je le mets en gras tellement c’est important de le préciser). Je suis enceinte, hein. Le but, c’est de limiter la casse (je suis actuellement partie pour prendre une vingtaine de kilos au global) et de reprendre mon poids de forme tranquillement après l’accouchement.
Concrètement, cela passe par la mise en place de quelques petites mesures pas trop drastiques (pour le moment):
- reprendre un journal de bord de mon alimentation, afin de déterminer: ce que je mange exactement; pourquoi (stress? ennui? faim?); dans quelle quantité;
- faire mes gâteaux moi-même et remplacer le sucre par du sirop d’agave afin de limiter la casse; ajouter des fruits afin d’augmenter le volume (donc d’arriver plus vite à satiété) tout en garantissant l’absorption d’un peu de fibres;
- arrêter le plus possible le coca-cola, lui préférer une version sans caféine, et limiter sa prise uniquement au moment des repas pour ne pas faire un « shoot de sucre » au bébé;
- si j’ai « envie » de manger un gâteau: je ne me force pas à faire un repas avant histoire de manger équilibré: je mange simplement ma part de gâteau, à satiété (très important). Sinon, si je me force à manger avant quelque chose dont je n’ai pas envie, c’est bien simple: non seulement je vais manger plus que ma faim, mais en plus je vais faire des doublons alimentaires (par exemple, il y’a de la farine dans le gâteau: pas besoin de manger des pâtes avant).
Voilà les premières mesures qui sont mises en place pour le moment. Je vais également aller rapidement au labo vérifier mon taux de glycémie (important), et continuer mes RDV avec la nutritionniste environ toutes les 2 ou 3 semaines, selon les besoins.
Si ce genre de « non-régime » vous intéresse (enceinte ou non), je vous invite à lire le blog de Caroline qui en a énormément parlé. Elle a suivi la méthode du Dr Zermatti, qui dirige le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids. Vous trouverez sur leur site un annuaire assez complet de praticiens qui suivent cette méthode. La nutritionniste que je vois n’est pas référencée la bas, mais sa démarche est très similaire (j’avais d’ailleurs trouvé ses coordonnées sur le blog en question).
Manuela de Et si on bavardait a également parlé de sa démarche très récemment, je vous invite à la lire également (en cliquant sur le lien rose).
Je précise bien que, la grossesse étant une période très particulière de la vie d’une femme, il est primordial de ne jamais se lancer dans un régime enceinte sans avoir consulté un médecin au préalable. Ca a l’air évident dit comme ça, mais je tiens à le préciser. Oui, enceinte, on grossit. Le régime, on le fera après, sauf contre-indications médicales réelles.
Je vous dis à très vite pour la suite…
Ton article fait écho chez moi. je ne suis pas (plus) enceinte mais c’est toujours utile d’assainir son alimentation. Je lis intensivement le blog de Caroline en ce moment et je pense que je vais essayer ça! Merci 🙂
La démarche est très efficace sur moi, j’espère que cela le sera aussi pour toi! 🙂